Robert SILVERBERG Titre original : The Tower of Glass / Tower of Glass, 1970 Première parution : Galaxy Magazine, avril à juin 1970. En volume : États-Unis, New York : Charles Scribner's Sons, octobre 1970ISFDB Traduction de Simone HILLING Illustration de Wojtek SIUDMAK
POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5235 Dépôt légal : septembre 1986, Achevé d'imprimer : 20 août 1986 Réédition Roman, 256 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-266-01772-1 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Lentement, la tour de Siméon Krug s'élève au-dessus des solitudes arctiques. Elle sera le plus haut et le plus beau monument de la planète. Peut-être sera-t-elle aussi une réponse aux étoiles, s'il est vrai que le signe venu de la nébuleuse NGC 7293 a bien été envoyé par une intelligence extraterrestre. Mais par-dessus tout, elle sera l'apothéose de Krug, l'homme qui a créé les androïdes à partir de la cellule. Au commencement était Krug, et Krug dit : « Que les Cuves soient ». Et les Cuves furent. Et Krug vit que cela était bien. Loué soit Krug ! Mais voilà que son fils aime l'androïde femelle Lilith Meson. Et le parti pour l'égalité des androïdes pleure son premier martyr. Et du fond des chapelles secrètes montent d'étranges litanies génétiques :
AAA AAG AAC AAU
AGA AGG AGC AGU
Mais Krug ne les entend pas, Krug ne sait pas qu'il est un dieu et que la fin d'un âge approche.
Robert Silverberg, né à New York en 1936, est depuis 1954 un des auteurs majeurs de la S.F. américaine. La quête de soi, la quête d'autrui, la quête du contact et du rachat sont les thèmes majeurs de romans comme Le Fils de l'homme (son oeuvre préférée) ou Le Livre des crânes. Philippe Hupp lui a consacré un excellent Livre d'Or.
Critiques
La Tour de Verre, c'est l'histoire de Siméon Krug, le créateur des androïdes et le promoteur de la tour de verre qui se veut un pont entre la Terre et les autres mondes peuplés. Etrange aventure que celle de cet homme qui, faute de savoir communiquer sainement avec ses contemporains, se met en tête de bavarder avec des extra-terrestres qui n'existent peut-être pas. Son ambitieux projet semblait réalisable mais c'était oublier la fragilité d'une tour de verre conçue comme un château de cartes.
C'est aussi l'histoire malheureuse des androïdes, ces presque-humains à la peau rouge qui ne peuvent enfanter. Krug les enferme dans un esclavage désespérant dont ils veulent secrètement briser le carcan. Et pourtant, ils adorent Krug comme un dieu...
« Ce ne sont pas des démons... Ce sont simplement des êtres humains, aveuglément et bêtement égoïstes. Il nous faut les éduquer pour qu'ils comprennent ce que nous sommes et ce qu'ils nous font. »
La Tour de Verre est — n'en déplaisent aux apparences — un roman humain. Il ne s'agit peut-être pas de l'une des œuvres majeures de Silverberg. Néanmoins, le lecteur peut en savourer l'incontestable réussite.
L'univers décrit par l'auteur mêle le tendre, et le fou, comme dans le nôtre, aux androïdes près. L'incompréhension entre les êtres ne saurait être effacée par l'érection d'une tour de verre dont les hommes voulaient faire un téléphone cosmique ; la leçon n'est sans doute pas imaginaire.