1 - Jacques FINNÉ, Un prophète littéraire, pages 5 à 11, préface 2 - Le Masque (The Mask, 1895), pages 13 à 43, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 3 - Le Blanchisseur de réputations (The Repairer of Reputations, 1895), pages 45 à 96, nouvelle, trad. Jacqueline FULLER 4 - L'Emblème jaune (The Yellow Sign, 1895), pages 97 à 127, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 5 - Dans la cour du dragon (In the Court of the Dragon, 1895), pages 129 à 143, nouvelle, trad. Josiane WIENCEK 6 - Le Croquis (The Demoiselle d'Ys, 1895), pages 145 à 182, nouvelle, trad. Jacqueline FULLER 7 - (non mentionné), Une troublante « majesté », pages 192 à 192, dictionnaire d'auteurs
C’est dans une superbe édition grand format que Callidor, spécialiste des textes anciens de fantastique et de fantasy, republie le classique de Robert Chambers le Roi en Jaune.
Tout d’abord, que contient ce classique, revenu sur le devant de la scène il y a quelques années grâce à quelques références cryptiques dans la série True Detective ? Le Roi en jaune est l’une des premières œuvres de son auteur, publiée en 1895, peu après son retour de France où il a passé plusieurs années aux beaux-arts de Paris. C’est un recueil étrange, regroupant deux types de textes n’ayant rien en commun. Les cinq premiers sont du pur fantastique, dont quatre tournent autour d’un livre maudit, le Roi en jaune, une pièce de théâtre dont la lecture rend fou, ou d’un signe jaune aux même effets : cauchemars, folie, illusions… Ecrites dans un style fluide extrêmement descriptif, ces nouvelles ont une structure proche de ce qu’a produit HP Lovecraft quelques décennies plus tard et on comprend à leur lecture l’influence qu’a pu avoir Chambers sur les auteurs de fantastique qui ont suivi. La cinquième nouvelle fantastique est une variation sur le mythe d’Ys, cette ville bretonne engloutie par l’océan. La deuxième partie du recueil est beaucoup moins intéressante : l’auteur brode sur ses souvenirs de vie parisienne, délivrant des textes remplis de jeunes hommes insignifiants et de jeunes filles prudes tournant les uns autour des autres, le tout avec une surcharge de misogynie assez exceptionnelle.
Mais la vraie valeur de cette édition vient de son paratexte et de ses illustrations : une préface signée Christophe Thill puis une postface du grand spécialiste de Lovecraft S.T. Joshi nous permettent de mieux comprendre Chambers en le resituant dans son époque, en détaillant ses influences et en parcourant le reste de son abondante œuvre, en particulier les quelques autres textes fantastiques qu’il a écrit. Enfin, les illustrations de Samuel Araya, artiste paraguayen , lui-même influencé dès son adolescence par le Roi en jaune, font de cet ouvrage un magnifique objet.