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Fiction - tome 1

ANTHOLOGIE

Cycle : Revues - Fiction (Moutons électriques) vol. 1 


Illustration de Michelle BIGOT

LES MOUTONS ÉLECTRIQUES (Lyon, France), coll. Fiction (revue) n° 1 suivant dans la collection
Date de parution : 1er mars 2005
Dépôt légal : février 2005, Achevé d'imprimer : février 2005
Première édition
Revue, 336 pages, catégorie / prix : 19 €
ISBN : 2-915793-04-2
Format : 17,0 x 21,0 cm
Genre : Imaginaire

Couverture à rabats.


Quatrième de couverture
     Juan Miguel Aguilera
     François Angelier
     Margaret Atwood
     Terry Bisson
     Jim Dedieu
     Jeffrey Ford
     Roland Fuentès
     Ellen Kushner
     Ursula K. Le Guin
     Sean McMullen
     Jean-Michel Margot
     Marie-Pierre Najman
     Alex Nikolavitch
     Jean-Jacques Régnier
     Steven Utley
     Francis Valéry
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - (non mentionné), Ouverture, pages 5 à 7, introduction
2 - Sean McMULLEN, Jusqu'à la pleine lune (Walk to the Full Moon, 2002), pages 9 à 32, nouvelle, trad. Laurent QUEYSSI
3 - Jim DEDIEU, 1.1, pages 33 à 33, nouvelle
4 - Roland FUENTÈS, Sous terre, pages 35 à 38, nouvelle
5 - Jim DEDIEU, 3.1, pages 39 à 40, nouvelle
6 - Alex NIKOLAVITCH, Dédales, pages 41 à 43, nouvelle
7 - Jeffrey FORD, Création (Creation, 2002), pages 45 à 56, nouvelle, trad. Thierry CHANTRAINE
8 - Jim DEDIEU, 4.0, pages 57 à 57, nouvelle
9 - Ursula K. LE GUIN, Solitude (Solitude, 1994), pages 59 à 86, nouvelle, trad. Martine LONCAN
10 - Ursula K. LE GUIN, L'Anniversaire du monde (The Birthday of the World, 2000), pages 87 à 115, nouvelle, trad. Martine LONCAN
11 - Margaret ATWOOD, La Reine des deux domaines (The Queen of Quinkdom: The Birthday of the World and Other Stories by Ursula K. Le Guin, 2002), pages 117 à 125, chronique, trad. André-François RUAUD
12 - Ellen KUSHNER, Hommage à Le Guin (Tribute to Le Guin), pages 125 à 127, chronique, trad. Thibaud ELIROFF
13 - Ellen KUSHNER, Le Bretteur qui n'était pas la Mort (The Swordsman Whose Name Was Not Death, 1991), pages 129 à 142, nouvelle, trad. Patrick MARCEL
14 - Guy COSTES, Autour de Jules Verne, pages 143 à 154, portfolio
15 - Jean-Michel MARGOT, Histoire des études verniennes, pages 155 à 163, article
16 - François ANGELIER, De la singulière absence d'automates et d'androïdes dans l'oeuvre de Jules Verne, pages 165 à 170, article
17 - Juan Miguel AGUILERA, Voyage au centre de l'univers (Todo lo que una persona puede imaginar, 2005), pages 169 à 192, nouvelle, trad. Sylvie MILLER
18 - Jean-Jacques RÉGNIER, Charge utile, pages 193 à 240, nouvelle
19 - Marie-Pierre NAJMAN, Échos, pages 241 à 259, nouvelle
20 - Terry BISSON, Presque chez soi (Almost Home, 2003), pages 261 à 300, nouvelle, trad. Gilles GOULLET
21 - Steven UTLEY, Un palimpseste paléozoïque (A Paleozoic Palimpsest, 2004), pages 301 à 317, nouvelle, trad. Sophie JANOD
22 - Francis VALÉRY, Mes carnets rouges / 9, pages 319 à 327, chronique
23 - (non mentionné), Nos auteurs, pages 329 à 333, dictionnaire d'auteurs
Critiques
     En février 1990, après 37 ans et 412 numéros de bons et loyaux services, la revue Fiction, émanation française de la revue Fantasy and Science Fiction, s'arrêtait, plongeant la nouvelle de SF française dans un désarroi dont elle ne devait sortir qu'une dizaine d'années plus tard, sous l'impulsion des anthologies du Fleuve Noir. Aujourd'hui, les Moutons électriques, maison d'édition jeune, mais consciente de ce que doit la SF à Fiction, décide de ressusciter cette revue, dans une forme légèrement différente. Il s'agit désormais d'une anthologie semestrielle, présentant pêle-mêle nouvelles issues de la revue-mère et textes francophones (inédits ou non). L'amateur nostalgique sera donc content de cette renaissance ; reste à voir si celle-ci est à la mesure de l'attente des espérances qu'elle avait suscitées.
     Malheureusement, malgré toute la bienveillance dont on veut entourer cette entreprise sympathique, le premier passage obligé de cette critique sera un coup de gueule sans rémission. Car, il faut bien le dire, de mémoire de chroniqueur — voire de lecteur, je n'avais jamais vu un livre grevé par autant de coquilles. Table des matières déficiente, fautes d'orthographe et de grammaire à la pelle, parfois une demi-douzaine par page. Même si cela n'enlève rien à la qualité intrinsèque des textes, cela nuit très fortement à la lecture, et ôte en ce qui me concerne les trois quarts du plaisir de celle-ci. Et comme la maquette est de très bon goût, couverture souple, photographies ou illustrations nombreuses, le côté criard de ces fautes n'en est que plus évident.
     Cet écueil passé, concentrons-nous sur le quart restant de plaisir mentionné ci-dessus, représenté par les textes eux-mêmes. Et force est de constater que, bien qu'ils soient très divers, aucun ne m'a semblé inoubliable. On passera rapidement sur les textes sans aucun intérêt de Jim Dedieu et illisible d'Utley, pour mentionner le mini-dossier Le Guin, avec deux nouvelles, dont une obtint les prix Nebula et Locus (c'est lui faire beaucoup d'honneur, même si le texte se laisse lire), et surtout un article très intéressant de Margaret Atwood. C'est peut-être d'ailleurs le principal motif de satisfaction de Fiction nouvelle version : les articles, tous intéressants . Jean-Michel Margot nous dresse un historique des études sur Jules Verne, et François Angelier signale l'absence manifeste d'androïdes et d'automates dans l'oeuvre du même Verne. Mais revenons aux nouvelles, pour signaler les textes de Jeffrey Ford, toujours inclassable, Jean-Jacques Régnier, SF humoristique plaisante qui part néanmoins un peu dans tous les sens, et de Terry Bisson, prévisible mais émouvant.
     Au final, on retirera de ce premier tome une lecture mitigée : le plaisir de renouer avec l'Histoire du genre se trouvant gâché par une absence de relecture coupable. On attendra donc le deuxième tome pour se faire une idée de la direction dans laquelle nous emmènera Fiction dans sa mouture Moutons.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/11/2005 nooSFere


     Quinze ans après la mort de la célèbre revue Fiction, version française de Fantasy & science-fiction, André-François Ruaud lui redonne vie dans une formule semestrielle pour le moins copieuse. La couverture plutôt austère, sur papier kraft, donne le ton. Illustrations et photos séparent les textes des auteurs anglo-saxons, français et espagnol ; la maquette est agréable à l'œil, c'est du beau travail.

     Ethnologie et préhistoire sont les thèmes dominants de ce premier numéro. Cela commence par une femme préhistorique surgie du passé (Jusqu'à La Pleine Lune, de Sean McMullen) et se termine par Un Palimpseste paléozoïque de Steven Utley, composé des graffitis des voyageurs temporels. Des origines de l'humanité à celle de la science-fiction, il n'y a qu'un pas. Centenaire oblige, Jules Verne est à l'honneur avec un portfolio autour de son œuvre, une Histoire des études verniennes de Jean-Michel Margot et un article de François Angelier analysant l'absence d'automates chez Verne ; le tout est complété par une passionnante nouvelle de Juan Miguel Aguilera relatant une visite de Teilhard de Chardin à l'auteur vieillissant (Voyage au centre de l'univers). Côté ethnologie, le nébuleux Échos de Marie-Pierre Najman ne convainc guère, mais on se réjouit de retrouver Ursula K. Le Guin avec deux superbes nouvelles, Solitude, explorant une société de femmes vivant isolées, et L'anniversaire du monde, décrivant le choc culturel provoqué par la venue de voyageurs de l'espace. Une analyse de Margaret Atwood est suivie d'un hommage à Le Guin par Ellen Kushner. La même propose un texte de fantasy, Le Bretteur qui ne voulait pas la mort, d'agréable facture.

     Le fantastique est présent sous la plume de Jeffrey Ford, avec un récit d'une belle sensibilité, Création. Dans le registre de l'insolite, que Fiction a toujours représenté, on trouve deux textes brefs, une sarcastique fin de l'humanité s'achevant Sous terre, signée Roland Fuentès, et la visite de Dédales, également souterrains, par Alex Nikolavitch. On peut également y ranger la belle et sensible nouvelle de Terry Bisson, Presque chez soi, à savoir un univers parallèle proche où sont parvenus des enfants à bord d'un improbable avion dissimulé sous un stade.

     Il fallait un humoriste pour égayer l'ensemble : c'est Jean-Jacques Régnier qui s'y colle avec Charge utile : le réveil inopiné d'une cargaison de passagers congelés sème la pagaille à bord d'un vaisseau exigu. Les trois textes brefs de Jim Dedieu, en revanche, ne passent pas la rampe.

     Pas de critique littéraire dans ce semestriel, mais la reprise des Carnets Rouges de Francis Valéry qui nous parle de ses récentes lectures, avec beaucoup d'esprit et d'érudition.

     Que dire pour conclure ? Qu'il est regrettable que de trop nombreuses coquilles parsèment un si bel objet. Mais au vu de la qualité de l'ensemble des textes, le bilan de ce premier numéro est plus que positif. Dommage qu'il faille à présent attendre six mois...

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/6/2005 dans Galaxies 37
Mise en ligne le : 20/1/2009


     Le moins que je puisse confesser, pour commencer cette recension que j'espère la plus sincère et la plus complète possible, c'est que j'ai été plutôt étonné et très déçu quand j'ai ouvert l'enveloppe des Moutons électriques éditeur qui contenait le nouveau Fiction, c'est à dire l'exemplaire number one de la résurrection de la plus mythique des revues d'imaginaire du paysage français. En quelques secondes à peine, nombre d'adjectifs me sont venus à l'esprit : marron, carré, austère, anti-commercial, hideux... Rien de très positif, d'autant plus que la carte kraft utilisée pour la couverture me rappelait furieusement celle de la littérature blanche chez Denoël (à juste titre, c'est exactement la même) et que le motif d'engrenages de la première de couverture n'avait de cesse de m'évoquer la propagande marxiste-léniniste de la fin des années vingt, ce qui est pour le moins peu flatteur (mais qui a dû pas mal faire marrer Fritz Lang, le papa de Métropolis, où qu'il se trouve). Mais bon, quand on achète une boîte de foie gras, on ne mange pas l'emballage métallique... Ouvrons donc l'objet, si vous le voulez bien, et intéressons-nous — aaaargh ! — à la mise en page intérieure. Une ligne veuve page 5, des lignes trop longues pour les fictions, des marges trop étroites, des caractères parfois trop petits (pour mes yeux de trentenaire DVDphage), des photos « sans rapport avec l'objet » pour illustrer les textes, des dialogues où les guillemets s'ouvrent et se ferment n'importe comment... Bon, ça ressemble plus à une revue d'architecture des années cinquante qu'à une revue de SF/fantasy moderne... La Poste se serait-elle fourvoyée, acheminant jusqu'à ma boîte aux lettres par mégarde « Intérieurs postmodernes ; pour en finir avec les appartements haussmanniens » à la place de Fiction ? Rapidement, l'introduction, fort bonne au demeurant, empêche tout doute de planer.

     « ... Nous désirons que Fiction soit une revue ouverte, qui publie certes de la science-fiction et de la fantasy, mais aussi du fantastique, de l'étrange, de l'inquiétant, de l'insolite et beaucoup d'autres textes plus ou moins classables. En tâchant d'éviter l'orthodoxie et l'intégrisme qui, comme le crime, ne paient jamais. Parce que l'orthodoxie est mauvaise conseillère, parce que l'intégrisme est le censeur des plaisirs. » pages 6-7.

     Après cette profession de foi, tout à fait sympathique et par moments brillante, je me suis plongé dans le premier texte du volume : « Jusqu'à la pleine lune » de Sean McMullen, un auteur qui jusque là avait eu tendance à me hérisser le poil, et qui, à ma grande surprise, s'en sort ici admirablement bien en nous proposant une histoire d'amour entre une jeune femme préhistorique tombée d'on ne sait où, Els, et un linguiste espagnol engagée pour communiquer avec elle. Très bon texte, très bonne traduction de Laurent Queyssi. Suivent trois vignettes de Jim Dedieu (un pseudo de David Calvo ?) dont le seul intérêt est la résonance toute burroughsienne de leur rhétorique, ainsi que deux nouvelles francophones et souterraines de Roland Fuentès et Alex Nikolavitch qui, à mon humble avis, sont certes bien écrites mais ne racontent absolument rien de palpitant. Avec « Création » de Jeffrey Ford, on change complètement de registre, pour s'intéresser à un enfant qui se crée de toutes pièces un homme d'argile, une sorte de golem des bois. Le texte est plaisant, évoquant « The Fetch » de Robert Holdstock et certains textes d'Elizabeth Hand, mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond, surtout si on regarde d'un peu trop près la traduction qui nous est proposée, un travail à géométrie variable signé Thierry Chantraine. Après Jeffrey Ford, arrive le gros morceau de ce numéro de Fiction : un faux dossier Ursula K. Le Guin, composé de deux nouvelles de l'autrice californienne, d'un article de Margaret Atwood et d'un hommage de Ellen Kushner. N'étant pas un grand fan d'Ursula le Guin, c'est avec appréhension pour le moins que j'attaque ces textes d'ethno-SF... Pas de surprises en ce qui me concerne, ils sont d'un ennui phénoménal, et de plus traduits au casse-noix par une jeune femme qui n'est pas tombée d'un arbre-à-style. Bon, à ce stade de ma lecture, je suis à peu près convaincu que cette revue ne s'adresse pas à moi, mais plutôt aux lecteurs restés bloqués sur la S-F des années soixante/soixante-dix. Et ce n'est pas la nouvelle bavarde et très Gay&Lesbian de Ellen Kushner qui ravive ma curiosité. Ni le faux dossier Jules Verne, dans lequel la nouvelle intello-chiante de Juan-Miguel Aguilera se lit sans plaisir ni déplaisir. Mais le pire reste à venir, en l'occurrence le texte interminablo-comico-chiant de Jean-Jacques Régnier et le truc mal raconté et incompréhensible de Marie-Pierre Najman, où il est question de clodos-extraterrestres qui sont en fait des clodos-faunes lyonnais. Le meilleur texte du volume se trouve sur la fin, « Presque chez soi » de Terry Bisson ; une très belle novelette où l'on suit le voyage en avion de fortune de trois gamins jusqu'à une ville qui ressemble beaucoup à la leur, mais qui n'est pas la leur (une fois de plus un texte extrêmement chargé de nostalgie ; on n'a de cesse de penser au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry). La dernière fiction du numéro est un des fameux contes siluriens de Steven Utley, en l'occurrence un faux article sur l'existence d'un rocher couvert de graffitis situé sur le « site principal des expéditions paléozoïques ». Certains trouveront cet Objet Littéraire Non Identifiable génial ; il me semble surtout verbeux et vain, tout en étant d'une stupéfiante originalité.

     On l'aura compris, ici les fictions n'ont pas pour but d'être de « dangereuses visions », rien n'est choisi/publié pour vous foutre les tripes à l'air (à part quelques concepts sociaux très forts noyés dans les textes de Le Guin) et, par voie de conséquence, les deux belles nouvelles humanistes de Terry Bisson et Sean McMullen ne trouvent aucun contrepoint.

     Pour tout arranger, le premier numéro de ce Fiction « New Deal » se finit de la pire façon qui soit, avec un article de Francis Valéry qui aurait pu être passionnant si ledit Francis Valéry ne parasitait pas sans cesse ses « critiques littéraires » par des relents d'aigreur éditoriale destinés à nous faire croire, entre autre, que CyberDreams a eu un rôle majeur dans la pénible survie de la science-fiction en France. Quand on se souvient de ce qu'était CyberDreams et quand on connaît les ventes réelles de ladite et défunte revue, on ne peut que ricaner.

     Si Fiction renaît dans la continuité, de Fiction évidemment, de Yellow Submarine avec la novella de Jean-Jacques Régnier, de CyberDreams et Ténèbres par l'entremise de l'article (à la fois passionnant et grotesque) de Francis Valéry, reste qu'au-delà de cet héritage qui me semble plus handicapant qu'autre chose, ce nouveau premier numéro échoue à livrer un texte choc, de ceux dont on se souvient toute sa vie. Poussés par leur fibre nostalgique, les aficionados quarantenaires suivront sans doute le mouvement, mais il est à craindre que le gros des lecteurs actuels de SF/fantasy — qui veut de l'aventure et de l'action (réalité du marché, s'il en est) — reste à la porte, celle-ci étant désespérément marron, peu engageante.

     « I see a brown door and I want it painted black... »

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/4/2005 dans Bifrost 38
Mise en ligne le : 5/8/2006

Prix obtenus par des textes au sommaire
L'Anniversaire du monde : Locus novelette, 2001
Création : World Fantasy nouvelle / Short story, 2003
Solitude : Nebula novelette, 1995

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