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La Dernière Emperox

John SCALZI

Titre original : The Last Emperox, 2020
Première parution : New York, USA : Tor books, avril 2020   ISFDB
Cycle : L'Interdépendance  vol. 3

Traduction de Mikael CABON
Illustration de SPARTH

L'ATALANTE (Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 25 février 2021
Dépôt légal : février 2021
Première édition
Roman, 312 pages, catégorie / prix : 21,90 €
ISBN : 979-10-360-0065-2
Format : 14,5 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

L’heure n’est plus au déni : c’est bel et bien la fin. Les courants du Flux s’effondrent les uns après les autres ; l’image de l’avenir, c’est celle de communautés humaines contraintes à l’isolement, à la déchéance et à la mort, puisqu’il n’y a dans l’empire qu’une seule planète habitable en surface.
   Que faire devant la catastrophe annoncée ? Sauver sa précieuse peau en marchant sur les autres au besoin, s’emparer de la planète habitable en question et se remplir les poches au passage. Tel est l’objectif de nombre de puissants des grandes maisons marchandes ; les « élites », quoi. À leur tête, l’ignoble Nadashe Nohamapetan.
   En face de ceux-là, l’emperox Griselda et quelques fidèles, parmi lesquels son physicien d’amant, qui se creuse la cervelle pour comprendre la logique du Flux et proposer des pistes permettant de sauver l’ensemble des populations de l’Interdépendance, ou encore la pittoresque Kiva Lagos, jamais en manque de blasphèmes ni de manigances. Mais ne faudra-t-il pas beaucoup plus pour soustraire la souveraine à un énième attentat voire une destitution ? Qui sera la dernière emperox ?

   De surprise en rebondissement, avec verve et non sans humour, La Dernière Emperox clôt la trilogie de « L’Interdépendance ».

PAR L'AUTEUR
DU VIEIL HOMME ET LA GUERRE

Critiques

    Trilogie annoncée, trilogie respectée. Ce dont on ne se plaindra pas, en ces temps de séries à rallonge. D’ailleurs, c’est la première fois que John Scalzi se donne ainsi une limite. Et cela lui réussit pleinement. Petit rappel : le Flux, qui relie toutes les zones d’habitation humaines, est en passe de s’effondrer. Or, parmi tous ces lieux, un seul est viable de façon autonome, la planète portant le doux nom de Bout. Les autres sont des stations spatiales et autres conglomérats hors sol, tributaires, donc, de l’approvisionnement apporté par le Flux. En conséquence, c’est la débandade  : chacun pour soi et tant pis pour les milliards de pauvres. Les riches et puissants s’entredéchirent pour savoir qui s’en sortira et, surtout, avec quel bénéfice (on ne va quand même pas perdre une occasion de faire du profit, non?). Au milieu de ce micmac, la « naïve » emperox Griselda est aux commandes. Naïve, car elle pense avant tout à sauver le maximum de personnes et non à s’enrichir. Elle détonne fortement dans ce panier de crabes haut en couleurs. Parviendra-t-elle à aider son peuple à survivre à cette épreuve ou périra-t-elle lors d’une énième tentative d’assassinat ? Les paris sont ouverts.

    Trois cents pages pour boucler l’histoire, cela ne laisse guère le temps d’une pause café (clope). Même si les premiers chapitres sont un poil lents, histoire de rafraîchir la mémoire des lecteurs, le rythme bascule vite dans le passablement débridé. Et ça, John Scalzi maitrise : les turpitudes, les coups en douce (ou en force), les trahisons, les complots, les meurtres. La Dernière emperox, c’est un concentré explosif des deux premiers tomes. Cela grouille de méchanceté et de vénalité, de haine et de cupidité. Les personnages sont outrageusement égoïstes et égocentriques. Et ils l’assument pleinement. Kiva Lagos, pour ne citer qu’elle, encore, dont la mère est tout aussi charmante. Surtout au niveau du langage. On imagine le nombre de pavés noirs dans une version caviardée des dialogues pour une édition policée, tant les « putains » et autres joyeusetés fleurissent. Un coup de chapeau au traducteur, Mikael Cabon, qui a dû bien s’amuser avec certaines trouvailles scatologiques fort inventives.

    « Girl Power » pourrait écrire John Scalzi, tant cette trilogie met en avant des femmes fortes et pugnaces. Car ce sont elles qui dirigent les rouages de cette société. Ayant parfaitement enregistré les mécanismes habituels, les codes attendus, elles les utilisent en les pliant à leur profit, y ajoutant le recours sans complexe à leurs charmes. Des premiers rôles, assurément, à la grande satisfaction du lecteur, et cela sans être de pâles copies de leurs homologues masculins.

    John Scalzi réussit ici à boucler de manière efficace (et pas si téléphonée que cela) une histoire aux larges ramifications qui évite de se perdre dans les méandres de la politique basse et mesquine de l’Interdépendance. Brossant un tableau plutôt riche des interactions entre dirigeants, il y ajoute une pincée de science en guise de caution, un soupçon de psychologie pour faire bonne mesure, et propose au final, avec un divertissement réjouissant, un « putain » de bon moment de détente, assurément.

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/4/2021 dans Bifrost 102
Mise en ligne le : 2/10/2024

Prix obtenus
Prix Européen de SF / Eurocon Award, Spirit of Dedication Award, 2022


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