Les gens pensaient que Seymour Wallis était fou. Mais, pour lui, il n'y avait pas de doute : sa maison respirait et il entendait un cœur battre entre ses murs !
Quelques cadavres plus tard, lorsque même les plus sceptiques durent se rendre à l'évidence, n'y avait plus grand-chose à faire pour arrêter l'horreur qui avait surgi des ténèbres : un démon dont même les autres démons craignaient les débordements. A juste titre...
Né en 1946, auteur de la trilogie du « Manitou », de « Démences », « Le miroir de Satan » et « Tengu », Graham Masterton est l'un des plus grands écrivains anglais de terreur. Son imagination délirante et son sens de la démesure l'ont souvent fait comparer à Lovecraft.
Graham Masterton fait partie de cette cohorte d'écrivains américains qui se sont jetés à corps perdu dans le thriller fantastique. Certains sont devenus de grands bonshommes qui ont fini par transformer assez radicalement la conception du roman d'horreur (je pense plus précisément à Stephen King) ; d'autres, plus modestement, se contentent de raconter des histoires passionnantes, avec cette efficacité dans la conduite du récit qui n'appartient qu'aux Anglo-Saxons (mais si ! mais si !) et que les autres essaient en vain de leur chaparder... Graham Masterton n'est pas Stephen King, mais les livres qu'il écrit tiennent ce qu'ils promettent : leur dose de frissons et d'émotions fortes, avec en prime une bonne pincée d'humour noir.
Après Le faiseur d'épouvantes et Le djinn, tous deux parus dans la même collection, voici La maison de chair. Cette Maison de chair hantée par Coyote, le Grand Monstre, l'Entité cruelle et destructrice surgie par magie et sortilège du terrible pandémonium des Peaux-Rouges d'Amérique du Nord, cette demeure qui respire, mord et déverse sur le monde sa peste d'outre-monde, est un pendant américain de Malpertuis.
Les exorcistes blancs ou indiens qui se mesurent à elle doivent compter avec les pires abominations, les peurs les plus hideuses, et c'est bien volontiers que nous les suivons dans leur lutte contre la Grande Bête Lubrique.
Il y a dans ce livre un souffle parfois panthéiste et un suspense qui ne marque jamais le pas. On pourrait lui trouver des défauts, des invraisemblances, mais comme on ne s'y ennuie jamais, je ne vois pas pourquoi on irait chercher trop de puces dans le pelage de Coyote !
Par Gitchi-Manitoo, j'ai parlé avec une langue droite !