Anne RICE Titre original : The Vampire Lestat, 1985 Première parution : New York, USA : Alfred A. Knopf, octobre 1985 Cycle : Vampires (chroniques des) vol. 2
Vampire impie, qui ne croit ni en Dieu ni ou diable, ivre d'amour et de sensualité, résolu à découvrir les mystérieuses origines de ses semblables, Lestat se lance dans une quête effrénée qui va nous transporter du Paris de Louis XV à l'Égypte ancienne pour nous amener à San Francisco de nos jours où, devenu chanteur de rock, il lance un défi suprême aux « puissances des ténèbres ».
Fresque épique, mélodrame flamboyant et superbe roman, riche de l'héritage de la littérature populaire, Lestat le vampire bouscule les genres et les conventions pour nous offrir l'un des plus grands livres de ces dernières années.
Deuxième volet des Chroniques des vampires, Lestat… reprend le personnage secondaire d’Entretien pour nous livrer sa version de sa biographie. On pourrait presque dire qu’Anne Rice reprend les mêmes et recommence, car la première partie du récit propose un schéma peu différent : Lestat, après une jeunesse à la campagne (cette fois-ci en Auvergne, ce qui fait moins rêver que la Louisiane, avouons-le) se fait vampiriser et monte à la ville, accompagné de son amant, Nicolas. Cette fois Claudia, la petite fille vampire, est remplacée par Gabrielle, la mère de Lestat, et les deux vont former un couple semblable à Louis et Claudia, faisant le tour du monde connu de l’époque, rencontrant des groupes de vampires ici où là, revenant à Paris pour fonder le Théâtre des vampires et rencontrant Armand.
La seconde partie est plus intéressante : à travers la biographie de Marius, un vampire âgé de plusieurs siècles, l’autrice nous déroule l’origine des vampires depuis l’Egypte antique, créant ainsi une mythologie complète de l’espèce.
La forme du roman, elle aussi, a évolué par rapport à Entretien. Devenu chanteur d’un groupe de rock, faisant ainsi son coming-out vampirique devant le monde entier, Lestat se raconte directement ; Rice s’est débarrassé du « jeune homme » qui menait l’entretien dans le premier opus, entrainant parfois une narration un peu pataude. Ici tout est plus direct, allégeant d’autant le récit. Enfin, l’autrice ancre plus fortement le récit dans l’époque actuelle, réussissant un final enlevé sous la forme d’un concert de rock apocalyptique, certainement une des meilleures parties du roman.
S’il peine à innover dans sa première partie, Lestat le vampire est par la suite une lecture plus agréable et plus riche qu’Entretien avec un vampire. On verra si cela est confirmé dans La Reine des damnés, suite directe de Lestat (promis, je m’arrête ensuite).