Anne RICE Titre original : The Vampire Lestat, 1985 Première parution : New York, USA : Alfred A. Knopf, octobre 1985 Cycle : Vampires (chroniques des) vol. 2
ALBIN MICHEL
(Paris, France), coll. Spécial fantastique Dépôt légal : janvier 1988, Achevé d'imprimer : janvier 1988 Première édition Roman, 528 pages, catégorie / prix : 99 FF ISBN : 2-226-03133-2 Format : 14,5 x 22,5 cm Genre : Fantastique
Lestat de Lioncourt, benjamin d'une famille de hobereaux auvergnats ruinés, est vampirisé vers 1770 à Paris, dans sa vingtième année, par un démon qui l'a vu jouer dans un théâtre miteux du boulevard du Temple. Des péripéties innombrables le ramènent deux siècles plus tard à San Francisco où, attiré des profondeurs de la terre par le climat dionysiaque qui règne à nouveau dans le monde, il crée un groupe de rock du nom de Lestat le Vampire et lance un défi suprême aux « puissances des ténèbres » en jouant sa musique « à réveiller les morts ». Car Lestat est un vampire impie, qui ne croit ni à dieu ni à diable, un téméraire, ivre d'amour et de sensualité.
Lestat le Vampire, qui comporte trois autobiographies imbriquées l'une dans l'autre, nous transporte de San Francisco en 1984 à Alexandrie au temps de sa splendeur en passant par le Paris prérévolutionnaire, la Venise du XVe siècle, la Bretagne druidique, etc.
C'est un livre admirable et délirant, d'une musicalité vertigineuse, un diamant brut absolument unique en son genre.
Anne Rice est l'auteur d'Interview with the Vampire, Feast of All Saints et Cry to Heaven. Elle est née à New Orleans et vit aujourd'hui à San Francisco avec son mari, le poète Stan Rice, et leur fils Christophe.
Critiques
Deuxième volet des Chroniques des vampires, Lestat… reprend le personnage secondaire d’Entretien pour nous livrer sa version de sa biographie. On pourrait presque dire qu’Anne Rice reprend les mêmes et recommence, car la première partie du récit propose un schéma peu différent : Lestat, après une jeunesse à la campagne (cette fois-ci en Auvergne, ce qui fait moins rêver que la Louisiane, avouons-le) se fait vampiriser et monte à la ville, accompagné de son amant, Nicolas. Cette fois Claudia, la petite fille vampire, est remplacée par Gabrielle, la mère de Lestat, et les deux vont former un couple semblable à Louis et Claudia, faisant le tour du monde connu de l’époque, rencontrant des groupes de vampires ici où là, revenant à Paris pour fonder le Théâtre des vampires et rencontrant Armand.
La seconde partie est plus intéressante : à travers la biographie de Marius, un vampire âgé de plusieurs siècles, l’autrice nous déroule l’origine des vampires depuis l’Egypte antique, créant ainsi une mythologie complète de l’espèce.
La forme du roman, elle aussi, a évolué par rapport à Entretien. Devenu chanteur d’un groupe de rock, faisant ainsi son coming-out vampirique devant le monde entier, Lestat se raconte directement ; Rice s’est débarrassé du « jeune homme » qui menait l’entretien dans le premier opus, entrainant parfois une narration un peu pataude. Ici tout est plus direct, allégeant d’autant le récit. Enfin, l’autrice ancre plus fortement le récit dans l’époque actuelle, réussissant un final enlevé sous la forme d’un concert de rock apocalyptique, certainement une des meilleures parties du roman.
S’il peine à innover dans sa première partie, Lestat le vampire est par la suite une lecture plus agréable et plus riche qu’Entretien avec un vampire. On verra si cela est confirmé dans La Reine des damnés, suite directe de Lestat (promis, je m’arrête ensuite).