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Aux douze vents du monde

Ursula K. LE GUIN

Titre original : The Wind's Twelve Quarters, 1975
Première parution : Harper & Row, 1975   ISFDB

Traduction révisée par Pierre-Paul DURASTANTI
Illustration de Aurélien POLICE

BÉLIAL' (Saint-Mammès, France), coll. Kvasar précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : mai 2018, Achevé d'imprimer : mai 2018
Première édition
Recueil de nouvelles, 416 pages, catégorie / prix : 24 €
ISBN : 978-2-84344-934-5
Format : 15,0 x 22,0 cm
Genre : Imaginaire

Tirage : 3000 exemplaires. Existe aussi en numérique, aux formats PDF (ISBN : 978-2-84344-833-1) et ePub (ISBN : 978-2-84344-834-8).


Quatrième de couverture

« Le Guin écrit avec une intelligence piquante. Ses personnage se révèlent aussi
complexes que hantés, et la grâce puissante de son style est remarquable. »

The Times

Un double retour dans les îles enchanteresses de l’archipel de Terremer, où connaître le nom véritable de chaque chose octroie un pouvoir crucial… Des voyages temporels dans une chambre de bonne du IVe arrondissement de Paris… Un premier contact avec une intelligence extraterrestre fondamentalement autre… Dans une contrée rongée par l’obscurantisme, un astronome trouve la vérité dans les ténèbres d’une mine… Dix clones identiques vivent en symbiose: quand neuf d’entre eux meurent brutalement, que se passe-t-il pour le survivant? Une ville radieuse dont le bonheur éclatant dépend du malheur d’un seul...

Science-fiction, fantasy, fantastique: les dix-sept nouvelles ici réunies — dont un prix Hugo et un Nebula —, toutes introduites par l’auteure, sont autant de facettes de l’exceptionnel diamant que constitue l’œuvre d’Ursula K. Le Guin, écrivaine essentielle de la littérature nord-américaine, souvent pressentie pour le prix Nobel, saluée par le National Book Award en 2014 pour l’ensemble de sa carrière, et décédée le 22 janvier 2018 à l’âge de 88 ans.

« Les joyaux de ce recueil magnifique ont le même pouvoir de surprise
que ses meilleurs romans. »
Martin Amis

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Pierre-Paul DURASTANTI, Avant-propos, pages 13 à 14, introduction
2 - Le Collier de Semlé (Semley’s Necklace / The Dowry of Angyar, 1964), pages 19 à 41, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
3 - Avril à Paris (April in Paris, 1962), pages 45 à 59, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
4 - Les Maîtres (The Masters, 1963), pages 63 à 81, nouvelle, trad. Lorris MURAIL & Natalie ZIMMERMANN
5 - La Boîte d'ombre (Darkness Box, 1963), pages 85 à 95, nouvelle, trad. Marc DUVEAU rév. Pierre-Paul DURASTANTI
6 - Le Mot de déliement (The Word of Unbinding, 1964), pages 99 à 106, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
7 - La Règle des noms (The Rule of Names, 1964), pages 111 à 122, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
8 - Le Roi de Nivôse (Winter's King, 1969), pages 127 à 151, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
9 - Voyage (The Good Trip, 1970), pages 155 à 164, nouvelle, trad. Alain LE BUSSY rév. Pierre-Paul DURASTANTI
10 - Neuf existences (Nine Lives, 1969), pages 169 à 200, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
11 - Les Choses (The End / Things, 1970), pages 205 à 216, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT
12 - La Forêt de l'oubli (A Trip to the Head, 1970), pages 221 à 227, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT rév. Pierre-Paul DURASTANTI
13 - Plus vaste qu'un empire (Vaster Than Empires and More Slow, 1971), pages 231 à 265, nouvelle, trad. Claude SAUNIER rév. Pierre-Paul DURASTANTI
14 - Étoiles des profondeurs (The Stars Below, 1974), pages 269 à 290, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
15 - Le Champ de vision (Field of Vision, 1973), pages 295 à 316, nouvelle, trad. Jacques POLANIS rév. Pierre-Paul DURASTANTI
16 - Le Chêne et la mort (Direction of the Road, 1973), pages 321 à 327, nouvelle, trad. Jean BAILHACHE rév. Pierre-Paul DURASTANTI
17 - Ceux qui partent d'Omelas (The Ones Who Walk Away from Omelas, 1973), pages 331 à 339, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT
18 - A la veille de la révolution (The Day Before the Revolution, 1974), pages 343 à 359, nouvelle, trad. Jean-Pierre PUGI rév. Pierre-Paul DURASTANTI
19 - Alain SPRAUEL, Bibliographie des œuvres de Ursula K. Le Guin (1929-2018), pages 361 à 397, bibliographie
Critiques

   Paru outre-Atlantique en 1975, Aux douze vents du monde constitue le tout premier recueil de nouvelles de Ursula K. Le Guin (une vingtaine d’autres suivrons, ainsi que le rappelle la bibliographie des œuvres de Le Guin établie par Alain Sprauel et incluse dans Aux douze vents du monde ; très détaillée, cette recension englobant aussi bien les œuvres de fiction que les poésies et les essais de l’auteure vient compléter celle proposée à l’occasion du dossier qui lui fut dévolu en 2015 dans Bifrost n°78.) Les dix-sept textes composant cette anthologie ont été choisis et commentés par l’auteure elle-même. Se dessine ainsi un remarquable autoportrait littéraire susceptible d’intéresser aussi bien les néophytes que celles et ceux qui fréquentent l’œuvre de Le Guin de longue date… Pour les premiers, Aux douze vents du monde peut être appréhendé comme une très riche introduction à l’univers de la créatrice des cycles de «  Hain » et de «  Terremer ».

   Ce recueil dresse d’abord un panorama des formes de l’Imaginaire chères à Le Guin. Aux douze vents du monde souligne ainsi l’attachement particulier de l’auteure aux registres de la science-fiction et de la fantasy. De cette dernière relèvent des nouvelles telles que « La Boîte d’ombre », « Le Mot de déliement » et « La Règle des noms ». Campant tous trois des affrontements à la fois héroïques et magiques entre créatures humaines et légendaires, ces récits témoignent du goût de l’écrivaine pour un certain médiéval-fantastique. « Neuf existences », « Plus vaste qu’un empire » ou « Le Champ de vision » illustrent quant à elles la manière science-fictionnelle de Le Guin. Constituant autant d’odyssées spatiales en miniature, ces nouvelles mêlent au thème de l’exploration intersidérale des questions telles que celles du clonage ou bien de l’intelligence extraterrestre. Fantasy et SF peuvent aussi coexister en une même histoire, comme dans « Le Collier de Semlé ». Épousant une trajectoire narrative allant du conte merveilleux à l’anticipation scientifique, cette nouvelle atteste de la capacité de Le Guin à se réapproprier de la manière la plus personnelle les formes les plus canoniques de l’Imaginaire. Une liberté littéraire dont témoigne peut-être plus encore un ensemble de récits — « Les Maîtres », « Les Choses », « Le Chêne et la Mort », « Ceux qui partent d’Omelas » — relevant du « psychomythe ». Un genre forgé par Le Guin elle-même, consistant en « des fables quasiment surréalistes qui ont en commun avec le fantastique de se dérouler hors du temps et de l’histoire ». Quasi exhaustive, cette ample cartographie formelle dressée par Aux douze vents du monde inclut encore les veines humoristique (« Avril à Paris ») ou historique (« Étoile des profondeurs ») de l’auteure. Restituant au mieux la variété narrative de l’imaginaire le-guinien, le recueil permet d’en cerner la cohérence thématique de façon pareillement éclairante. Chacune des dix-sept nouvelles fait en effet de la rencontre avec l’Autre sa question centrale. Certes, comme l’auteure l’écrit dans « Neuf existences », « rencontrer un étranger n’a rien d’évident. Même le plus grand extroverti, face au plus paisible des étrangers, ressent une certaine crainte, parfois même sans s’en rendre compte. […]. Il y a cette chose terrible : l’étrangeté de l’étranger. » Mais pareil trouble doit être dépassé car, ainsi que l’exprime « Le Roi de Nivôse » : « c’est notre variété qui fait notre beauté. Si l’on fusionnait tous ces mondes si divers par leurs esprits, leurs vies, leurs corps, quel tout harmonieux l’on pourrait en faire ! » S’imposant comme une initiation idéale à l’œuvre métisse de Le Guin, Aux douze vents du monde n’en séduira pas moins les plus averties de ses admiratrices et admirateurs. Précédemment publiées en français dans des ouvrages épars, ces dix-sept nouvelles sont enfin réunies en un seul volume respectant fidèlement la forme que lui avait initialement conférée Le Guin. Tous les textes sont en outre proposés dans des traductions révisées par Pierre-Paul Durastanti. Aux douze vents du monde inclut par ailleurs des « nouvelles séminales » à l’occasion desquelles l’écrivaine ébaucha les contours de quelques-uns de ses romans les plus fameux. Soient autant de précieuses archives pour les leguiniens et leguiniennes désireuses d’en savoir (encore) plus quant à la genèse de La Main gauche de la nuit, de L’Ultime rivage ou bien encore des Dépossédés. Nul doute donc qu’une fois achevée la lecture de ces dix-sept nouvelles, l’on éprouvera une irrésistible envie de (re)lire tout Le Guin.

   Et c’est ainsi un très bel hommage que Le Bélial’ rend à l’auteure récemment décédée en publiant Aux douze vents du monde.

Pierre CHARREL
Première parution : 1/7/2018 dans Bifrost 91
Mise en ligne le : 10/5/2023

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LIVRE DE POCHE, SF (2ème série, 1987-) (2021)

Aux douze vents du monde est le premier recueil de nouvelles d’Ursula Le Guin édité aux Etats-Unis. Paru en 1975, il regroupe dix-sept de ses premiers textes, de 1962 à 1974, période sur laquelle l’autrice avait publié une dizaine de romans, dont La main gauche de la nuit (1969) et les Dépossédés (1974), chacun lauréat à la fois des prix Hugo et Nebula.
Aucun de ces textes n’est inédit, mais la plupart n’ont connu aucune réédition depuis 1991 et le recueil du Grand Temple de la SF chez Pocket, donc autant dire qu’ils sont inconnus d’une bonne partie du lectorat actuel. De plus, chaque texte est précédé d’une courte introduction de l’autrice où beaucoup découvriront, ce qui n’est pas forcément évident dans sa fiction, que Le Guin dispose d’un humour un peu sarcastique assez réjouissant. Notons enfin que les traductions ont été révisées par l'excelllent Pierre-Paul Durastanti.

Et ces textes, alors ? Ils sont d’abord extrêmement représentatifs de l’évolution de l’écrivaine. On passe de textes jolis mais simples et un peu naïfs utilisant les tropes habituels de la science-fiction (l’écoulement du temps dans les voyages spatiaux dans Le collier de Semlé ou le Roi de Nivôse, le voyage temporel dans Avril à Paris) à des textes plus construits, plus ambigus. On voit aussi se développer ses univers : plusieurs textes se déroulent dans le cycle de l’Ekumen (Hainish en VO), on découvre l’origine du régime politique des Dépossédés, on visite Nivôse, la planète de la Main gauche de la nuit, on fait un tour par deux fois dans le monde de Terremer. Plus étonnant dans l’œuvre d’Ursula Le Guin, deux beaux textes (Les Maîtres et Etoiles des profondeurs) parlent de science d’une manière qui n’est pas sans rappeler certaines nouvelles de Ted Chiang. Enfin, on peut découvrir ou relire l’une des nouvelles les plus célèbres de l’autrice, Ceux qui partent d’Omelas, illustration particulièrement efficace d’un problème philosophique simple. Texte toujours d’actualité puisque N.K. Jemisin lui a répondu en 2019 dans Ceux qui restent et ceux qui luttent.

Aux douze vents du monde est donc un recueil hautement recommandable, qui sur 17 textes ne contient que peu de rebut (un seul, le Chêne et la mort, m’a semblé vraiment dispensable). C’est une belle porte d’entrée à la diversité de son œuvre pour ceux et celles qui ne connaissent pas l’autrice mais c’est aussi un recueil recommandé à qui a déjà lu et apprécié le reste de l’œuvre d’Ursula Le Guin.

 

René-Marc DOLHEN
Première parution : 27/5/2021
nooSFere

Prix obtenus
Locus, Recueil, 1976

A la veille de la Révolution : Nebula nouvelle / Short story, 1974
Jupiter nouvelle / Short story, 1975
Locus nouvelle / Short story, 1975
Ceux qui partent d'Omelas : Hugo nouvelle / Short story, 1974

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