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L'Homme nu

Dan SIMMONS

Titre original : The Hollow Man, 1992
Première parution : New York, USA : Bantam books, septembre 1992   ISFDB
Traduction de Monique LEBAILLY
Illustration de John Jude PALENCAR

ALBIN MICHEL (Paris, France), coll. Romans étrangers précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 1994, Achevé d'imprimer : mars 1994
Première édition
Roman, 336 pages, catégorie / prix : 120 FF
ISBN : 2-226-06905-4
Format : 15,5 x 24,0 cm
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
PAR L'AUTEUR D'HYPÉRION
 
     «J'ai adoré L'Homme nu. C'est un authentique chef-d'oeuvre. Personne ne sait mieux que Dan Simmons mêler le réel et l'imaginaire.
     Pour vous donner une idée de ce roman, pensez à un thriller qui aurait été écrit en collaboration par Thomas Harris et Pete Dexter...
     L'Homme nu est un roman absolument sidérant. Vous ne le lâcherez pas. »
 
STEPHEN KING
Critiques
     Dan Simmons, maître en tous genres
     L'auteur d'Hypérion s'essaie au drame (para)psychologique. Atterrissage réussi.
     Le savoir-faire de Dan Simmons est redoutable. Quels que soient les genres auxquels il s 'attaque, son talent en intègre aussitôt toutes les lois, thèmes et ficelles. Cette exceptionnelle faculté de synthèse place chacun de ses livres au rayon des classiques. En science-fiction, l'on oubliera pas de sitôt Hypérion, prodigieux amalgame de mille pages, ou, dans un autre registre, L'échiquier du mal, un thriller fantastique à la Stephen King, à peine moins foisonnant.

     Le blues de l'astronaute
     Les larmes d'Icare et L'homme nu, ses deux derniers récits traduits en français, confirment la virtuosité du romancier américain. L'on y retrouve sa puissance d'évocation, sa clarté, ses nuances de psychologue scrupuleux. Mais aussi l'impression qu'il suit des traces connues.
     Impossible, par exemple, de ne pas évoquer J. G. Ballard en lisant Les larmes d'Icare. Cette histoire de cosmonaute déprimé, qui incarne tous les rêves déçus par l'abandon des grands projets explorateurs de la NASA, fait inévitablement songer à Souvenirs de l'ère spatiale (1982) et autres fables nostalgiques de l'écrivain britanique. Au lyrisme post-atomique de Ballard, Simmons prèfère cependant la narration réaliste. Car son livre n'est pas une anticipation, mais une fiction contemporaine et intimiste. L'on s'émeut volontiers des errances existentielles de son héros arraché du ciel et qui peine à retrouver une place parmi les siens : un fils tombé sous la coupe d'un gourou, d'anciens compagnons de vol aussi désemparés que lui, une jeune et patiente amie dont il ne sait accepter la terrestre complicité. Ce roman désillusionné aurait pu tourner à la complainte ; Dan Simmons en a fait une quête d'identité passionnante.

     La solitude du télépathe
     Autre voyage initiatique, L'homme nu renoue avec la science-fiction. Ici, c'est avec L'oreille interne (1972), de Robert Silverberg, que la comparaison s'impose. Vingt ans après son aîné et avec une égale sensibilité, Simmons dit l'angoisse d'un télépathe, unique prodige dans la foule des humains normaux. Incapable de se soustraire au terrible bruit de fond que composent toutes les pensées humaines, le héros fuit vers une impossible solitude.
     C'est moins l'originalité de Dan Simmons que son efficacité qui impressione le lecteur. Son imaginaire est riche de trop d'influences pour que s'en dégage lisiblement sa propre créativité. Vite propulsé parmi les auteurs à succès, il se maintient sur le podium en produisant à volonté de nouveaux best-sellers qui se dévorent d'une traite. Malgré leur goût de déjà lu.

François ROUILLER (site web)
Première parution : 7/5/1994 24 heures
Mise en ligne le : 10/11/2000

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Science-Fiction / Fantasy (2021)

    Gail et Jeremy Bremen forment un couple fusionnel parfait. À la communauté de pensée qu’ils éprouvent au quotidien s’ajoute une communion des corps et des émotions peu habituelle. La symbiose de leur couple échappe pourtant aux conventions sociales, reposant entièrement sur le lien télépathique qu’ils se sont découverts et dont ils ressortent plus forts. En âmes sœurs, leurs esprits affrontent ainsi sans faillir la neuro-rumeur du monde. Un maelström hétéroclite et puissant composé de pensées parasites, de pulsions et de vices inavouables contre lequel ils opposent l’écran inébranlable de leur amour sincère et de leur passion pour la science. Mathématicien, Jerry cherche en effet à donner une forme rationnelle à l’esprit humain, mobilisant toutes les ressources de la physique quantique pour parvenir à ses fins. Dans les moments de doute, il peut compter sur Gail pour le conforter dans ses recherches et le pousser à les poursuivre en dépit des obstacles. Dans les moments de jubilation intense, elle tempère son enthousiasme, lui ramenant les pieds sur terre. Jusqu’au jour où Gail meurt, emportée par une tumeur cérébrale. Jerry devient alors l’homme creux du titre VO, incapable de résister à la vague montante de la neuro-rumeur. Une coquille vide en proie aux idées suicidaires et à la tentation du repli sur soi.

    Curieux hybride de hard SF, de roman d’amour et de thriller, Dan Simmons donne libre cours dans L’Homme nu à son goût pour l’introspection psychologique et la spéculation science-fictive. D’aucuns feront sans doute le parallèle avec L’Oreille interne de Rober Silverberg. Toutefois, les réflexions de l’auteur, inspirées en grande partie de la théorie des mondes multiples découlant de l’interprétation de Hugh Everett, ne sont pas sans rappeler aussi celles de L’Œil dans le ciel de Philip K. Dick. Simmons remplace juste la paranoïa cauchemardesque de son illustre prédécesseur par un récit d’amour frappé du sceau du deuil et de l’incomplétude. Cet aspect de L’Homme nu est sans doute le plus réussi. Il permet à l’auteur de dérouler toute la finesse émotionnelle de sa palett d’écriture. Il entremêle hélas la trame scientifico-psychologique à une intrigue, en forme de road-novel, jouant avec les ressorts du suspense. Le procédé confère un aspect hétéroclite au roman, d’autant plus fâcheux que les péripéties du récit paraissent trop fabriquées pour être crédibles. Entre les mafieux italiens, la tueuse en série et les clodos bienveillants, il accumule les clichés avec un aplomb qui ébranle la suspension d’incrédulité la mieux accrochée.

    Au bout du compte, L’Homme nu laisse le lecteur dubitatif, partagé entre l’envie d’aimer un roman titillant avantageusement le sense of wonder et la tentation de ricaner devant la faiblesse de ses ressorts dramatiques. Dommage.

Laurent LELEU
Première parution : 1/1/2021
Bifrost 101
Mise en ligne le : 21/8/2024

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