J'AI LU
(Paris, France), coll. Nouvelle génération n° 5798 Dépôt légal : avril 2001, Achevé d'imprimer : 2 avril 2001 Première édition Anthologie, 414 pages, catégorie / prix : L ISBN : 2-290-30981-8 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Imaginaire
Enfant terrible de Manchester, elle rêvait de devenir cascadeuse, magicienne, ou de jouer pou Manchester United. Journaliste free-lance dans la presse musicale, notamment au NME, elle s'intéresse surtout à l'acid house. Elle est par ailleurs l'éditrice de l'anthologie Disco Biscuits, également parue aux Éditions J'ai lu.
Voici venues les ultimes heures de 1999... Que la fête du grand soir commence ! Au casting : des savants fous, des DJ totalement ingérables, des drag-queens fétichistes, des théoriciens de la conspiration, des fourmis tueuses, des gangsters, des bagnards, des leaders cultes, des répliquants, des fanatiques religieux et tant d'autres gogo-gus...
Car dans ces toutes dernières heures du millénaire, il faut s'attendre à tout. Comme ce nouveau culte religieux quelque peu déjanté qui s'abat sur la Ville sainte de Jérusalem, tandis que dans le même temps, à Londres, des gens disparaissent dans de bien étranges conditions... Comme ces programmes des chaînes télévisées qui se perdent en conjectures sur les plus improbables prévisions de fin du monde... Ou encore comme ces projets iconoclastes d'un entrepreneur de démolition qui compte raser Stonehenge...
11 - Bill DRUMMOND, K2, Société artistique de sabotages en tout genre (Let's Grind or How K2 Plant Hire Ltd Went To Work, 1997), pages 207 à 222, nouvelle, trad. Arnaud MAZUREL
Inédit.
12 - Martin MILLAR, Fleur Rayonnante des Paradis Divins (Radiant Flower of The Divine Heavens, 1997), pages 223 à 238, nouvelle, trad. Laurence VIALLET
Inédit.
13 - Helen MEAD, Les Jeux sont faits (Game On, 1997), pages 239 à 258, nouvelle, trad. Arnaud MAZUREL
20 - Douglas COUPLAND, Incendie à l'usine Ativan (Fire At The Ativan Factory, 1997), pages 393 à 403, nouvelle, trad. Laurence VIALLET
Inédit.
Critiques
Pour tous ceux que le mélange des genres excite, pour les autres que le simple mot « fusion » traumatise, voicil'anthologie qui devrait enfin permettre de réconcilier tout le monde. Une fois admise la transformation du postulat de départ, « Que va-t-il se passer le 1er janvier 2000 à 00h00 ? », en un futur dépassé, « Qu'aurait-il pu se passer le... », une fois accepté que cette anticipation ne débouche pas sur une SF pure et dure mais au contraire sur un cocktail déstabilisant et addictif — sur lequel il est bien difficile de coller une étiquette — , alors le lecteur pénétrera dans des territoires inconnus qui ne manqueront pas de le charmer. Un charme qui émane tant de la grande diversité des auteurs, des styles, des imaginaires, des genres d'origine, que de la profonde hétérogénéité des textes dont les intrigues partent en tous sens mais dont l'écho résonne en harmonie avec l'ensemble.
Impossible de faire le tour complet des dix-neuf nouvelles de l'anthologie, aussi nous concentrerons nous sur Pas vu, pas pris de Pat Cadigan, une énigmatique nouvelle centrée sur la disparition programmée des habitants de Londres, sur Maman m'avait dit de ne pas venir de Paul Di Filippo, un délire savoureux et original (bien à la manière de l'auteur de La Trilogie Steampunk), sur Crunch de Neal Stephenson, une étrange plongée dans un quotidien banal, sur Les Montres Molles de Dali de Robert Anton Wilson, un autre délire surréaliste et excitant. Autant dire que les auteurs de SF se sortent très bien de ce mélange détonnant de mainstream perverti à la sauce de tous les genres. Il faut aussi mettre en avant des textes drôles, angoissants, violents, mais toujours très réussis tels que L'Esprit est de la chair qui pense de Courttia Newland, Fleur Rayonnante des Paradis Divins de Martin Millar ou encore Gigantesque de Steve Aylett. Chacune des vingt-neuf nouvelles réserve une surprise, peut déboussoler ou encore se faire détester, mais toutes réussissent à produire un effet, à titiller l'esprit, le cœur et quelquefois les entrailles.
Au final, Disco 2000 est un régal de plus pour les amateurs de plats exotiques et une excellente entrée pour ceux qui se décideraient — enfin ! — à goûter à de nouvelles saveurs. Les lecteurs en ressortiront peut-être sonnés, dérangés, mal à l'aise ou choqués, mais n'est-ce pas une des missions primordiales— encore que de plus en plus oubliée — de la fiction courte ?