Nu comme un ver, il sugit soudain du néant, le 25 décembre 1998, à Rome. Au premier qui l'interrogea, il répondit qu'il s'appelait Vornan-19 et qu'il venait de la Centralité, à mille ans de là.
Dans l'avenir.
Il connaissait donc le futur. Il devait changer le monde. Il manifestait des pouvoirs aussi surhumains qu'inquiétants.
Mais qui se cachait réellement sous les masques du temps ?
Un imposteur ou un prophète ?
Ou pis encore.
Voici un des plus étonnants romans de Robert Silverberg.
Succédant aux « Histoires de... » (12 volumes parus, mais 24 autres sous pression), c'est maintenant une série de romans que le Livre de Poche lance sur le marché, en plein dans les gencives de J'ai lu : prix équivalent, tirage aussi, réédition des grands classiques du genre, aucune mention « science-fiction » sur les couvertures (des photomontages plus réussis que ceux des recueils déjà mentionnés). Dans le premier arrivage groupé, un bon Dick un peu dingue de 1966 (oscillation du temps et désagrégation de l'univers), un Silverberg intéressant mais quelque peu fabriqué (un voyageur du futur exacerbe les contradictions du présent), un Hodgson marin pour ceux qui aiment la mer et Hodgson, enfin et surtout un Williamson superbe et métaphorique de 1948 (l'aliénation de l'homme aux machines qu'il a lui-même construites pour le servir) qui, bien que ne valant pas tout à fait la nouvelle fulgurante qui est à sa base (Les bras croisés.Fiction spécial 11 ), est un de ces classiques de la SF qu'il faut avoir lu si on ne veut pas mourir idiot. Souhaitons donc bonne route à cette nouvelle non-collection, dirigée par Michel Demuth et Jean-Baptiste Baronian, un couple inattendu qui symbolise peut-être, béni par l'archiprêtre Hachette, le mariage secret d'Opta et de Marabout.