F.W., un homme de notre siècle, est appelé dans le plus lointain futur par une civilisation astro-mentale raffinée, prodigieusement différente de la nôtre et qui a découvert le secret de l'immortalité.
Dans la tradition d'Olaf Stapledon, d'Arthur C. Clarke, de Jack Vance ou de Frank Herbert, un chef-d'oeuvre surgi de la fin des temps. Il est introduit par une préface et une étude de Gérard Klein.
Voici l'un des plus grands romans d'anticipation de langue allemande, écrit par Franz Werfel à la veille de sa mort, entre 1943 et 1945, alors que, fuyant le nazisme, il avait trouvé refuge en Californie en compagnie d'Alma Malher.
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Le Livre des préfaces (LIVRE DE POCHE, 2021) sous le titre Préface à L'Étoile de ceux qui ne sont pas nés (2000)
3 - (non mentionné), Franz Werfel, pages 35 à 38, biographie
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in L'Étoile de ceux qui ne sont pas nés (Robert LAFFONT, 1977) Première parution en 1950 (non référencée dans nooSFere).
Critiques
Afin de prouver au public français qu'il existe dans la science-fiction de langue allemande autre chose que Perry Rhodan et Andreas Eschbach, le Livre de Poche réédite ce roman, paru en 1946 et signé d'une grande plume de la littérature. Et on ne peut rêver texte aussi éloigné des aventures de ce bon vieux Perry que cet épais roman (plus de 700 pages). Gérard Klein prévient d'ailleurs dans sa préface qu'il risque d'en déstabiliser plus d'un, y compris dans le public pourtant expérimentateur de la science-fiction.
L'histoire débute alors que F.W. (notez les initiales) est appelé par B.H., qui l'emmène dans un futur très éloigné, afin qu'il puisse déterminer si la nouvelle société a atteint les buts fixés à l'humanité. Arrivé dans cet étrange avenir, F.W. ne peut que constater la différence avec le monde qu'il a quitté : l'humanité est unique (il n'y a qu'un seul peuple) et immortelle. De plus, elle dirige tout par le seul pouvoir de la pensée, ce qui en fait une société astro-mentale. Les gens y vivent pour la plupart nus, dans une oisiveté confortable, et en pleine harmonie avec leur environnement. Jour après jour, F.W. va découvrir en profondeur ce monde, des gigantesques cités à la jungle, et les multiples évolutions que l'humanité a façonnées.
Ce roman est dense, très dense, le voile étant progressivement levé sur les innovations et autres découvertes faites durant les siècles qui séparent ce futur de notre monde présent. C'est aussi l'occasion pour Franz Werfel de multiplier les digressions d'ordre métaphysique, religieux, sociologique ou philosophique. Et malheureusement, la prédiction de Gérard Klein se révèle juste : trop c'est trop. Ce n'est pas que le roman soit désagréable, au contraire il est même assez plaisant et intéressant. Mais les nombreuses réflexions ajoutées au rythme lent (il s'agit essentiellement d'un roman de découvertes, sans véritable progression de l'intrigue) finissent par lasser, surtout lorsque l'on sait qu'elles s'étendent sur plus de 700 pages. D'autant que le style assez suranné de l'ouvrage, s'il lui ajoute un cachet certain, n'en facilite pas la lecture. Bref, un roman qui a des choses à dire, mais assez exigeant quant à l'investissement demandé au lecteur.