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Collection d'automne

Jonathan CARROLL

Titre original : The panic hand, 1995
Traduction de Hélène COLLON

DENOËL (Paris, France), coll. Présences n° (45)
Dépôt légal : octobre 1998
Première édition
Recueil de nouvelles, 320 pages
ISBN : 2-207-24527-6
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Fantastique



Quatrième de couverture
     Les Silver ont enfin trouvé la femme de ménage idéale ! Une perle qui non seulement nettoie la maison du sol au plafond jusqu'à lui donner une nouvelle jeunesse, mais la range, la débarrasse des vieilleries qui s'y sont accumulées. Faisant resurgir des fantômes du passé qui vont donner au destin de Scott Silver un tournant inattendu... .
     Une rencontre dans un train avec une fillette bégayante accompagnée de sa mère, quoi de plus banal ? Mais la mère n'est peut-être pas celle que l'on croit, et la petite fille elle-même...
     Quand on a le don de se remémorer les petits détails et que Dieu perd la mémoire, on peut devenir la personne la plus importante du monde et se voir offrir un intéressant marché...
     Vous possédez un Zoondel ? Alors vous saurez dépister les loups-garous...

     En 17 nouvelles, la vitrine idéale du talent de Jonathan Carroll. Considéré comme un des représentants les plus raffinés du fantastique moderne, admiré aussi bien de James Ellroy que de Michael Moorcock, il sait mêler comme nul autre humour, réalisme magique, horreur et merveilleux, ces composantes restant ancrées dans le réel contemporain par le biais de personnages profondément attachants.

     Jonathan Carroll est américain mais vit à Vienne. Il a fait une entrée fracassante dans la littérature de l'imaginaire avec Le Pays du fou rire, qui lui a valu le prix Apollo 1989. Depuis, il a publié une dizaine de livres, dont La Morsure de l'ange et l'Enfant arc-en-ciel, parus en « Présences », où s'affirment un univers puissamment original. Collection d'automne est son unique recueil de nouvelles à ce jour.
Critiques
     Le titre, poétique, rend fidèlement compte de l'ambiance de ces dix-sept nouvelles où Jonathan Carroll, s'il abandonne la forme du roman, n'en ressasse pas moins les mêmes thèmes avec le talent qu'on lui connaît. Il est en effet beaucoup question de la mort dans ces récits, dans une perspective métaphysique englobant le destin de l'individu comme le sens de la vie. C'est davantage l'approche de la mort qui pousse à la réflexion introspective et à la recherche de souvenirs, parfois d'une façon si obsessionnelle que tout devient affaire de détails. Des détails volontiers ironiques : c'est quand cet homme, qui se sait condamné, s'habille du dernier chic, qu'une femme s'éprend réellement de lui, au point qu' « Il n'en croit pas sa chance » ! Et c'est la fillette mourante qui donne à l'adulte handicapé une leçon de vie, en même temps que des conseils dignes d'une voyante prodige (« Copains comme chiens »).

     Comme souvent chez Carroll, il est question de Dieu dans ces récits, bien que celui-ci soit très éloigné de la conception classique qu'on peut s'en faire : quand Il perd la mémoire, une dessinatrice qui a le sens du détail est, par ses croquis, la seule personne à empêcher l'univers de s'effacer (« La tristesse du détail »). Une femme de ménage trop zélée ressuscite les fantômes du passé d'un universitaire, qui se considère pourtant honnête homme ; il est d'autant plus forcé de raviver des souvenirs lointains que l'enjeu concerne ici aussi la menace de la disparition de Dieu : trente-six humains, des élus d'une parfaite banalité, Le composent, mais leurs suicides de plus en plus fréquents, empêchant leur remplacement, Le menacent de disparition (« Ménage en grand »). Il est aussi question un peu de l'enfer... puisque celui-ci a un rapport évident avec le temps. Inutile d'imaginer d'atroces souffrances pour persécuter les damnés, étiré sur l'éternité, le plus doux des plaisirs devient un supplice {« Salle Jane Fonda »).

     Il y a, à travers les textes fantastiques de Carroll, la quête d'une authenticité poursuivie avec patience et sans concession, la recherche d'une rédemption également, pour laver ses fautes passées. La simple lecture des titres est éloquente : « Apprendre à s'en aller » ; « Signe de vie » ; « La vie de mon crime » ; « L'amour des morts »... La lecture des textes, elle, se savoure lentement, tant la richesse du style permet de l'assimiler à une liqueur forte ou un parfum capiteux.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/2/1999 dans Bifrost 12
Mise en ligne le : 1/11/2003

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Terreur (2001)

     Ce recueil se compose d'une longue novella (le premier texte) et de seize nouvelles plus courtes (la plupart d'une dizaine de pages). La quatrième de couverture mentionne la verve et l'humour de Carroll. Il est vrai que cet auteur s'est fait connaître par un premier roman intitulé Le pays du fou-rire. Mais il n'y a guère matière à rire dans ce livre. L'un des très rares textes ouvertement drolatiques, « Salle Jane Fonda », nous emmène sur les traces d'un homme mort qui arrive en enfer. Il a choisi la salle Jane Fonda, car il aime bien cette actrice. Il commence à penser que l'enfer n'est pas aussi terrible qu'on le dit, quand il comprend qu'il est condamné à visionner pour l'éternité la filmographie de la célèbre actrice... On le voit avec cette nouvelle, il y a peut-être parfois un vernis léger, mais si l'on gratte un peu, on s'aperçoit qu'il y a quelque chose derrière, de bien plus profond. Ce que confirme la novella initiale : un homme fait appel aux services d'une femme de ménage qui semble infatigable. Après une filature, il se rend compte qu'il a affaire à Dieu en personne !
     Non, définitivement, ce recueil n'a rien à voir avec de l'humour. L'auteur préfère de loin s'intéresser aux psychologies individuelles, et propose de nombreux thèmes de réflexion – sans nécessairement apporter de réponse – tous liés à l'homme et à sa place dans l'univers. Ainsi, il n'est pas surprenant que le rapport à l'autre, la maladie et la disparition soient des leitmotiv des textes présents ici. Les personnages, fatalistes, s'accommodent sans trop se rebeller de leur destinée. Et on s'aperçoit au fil des pages que Carroll est un conteur subtil, profondément attaché à la description de l'être humain, cette créature imparfaite mais porteuse de tant de petites joies et de petits malheurs. Un conteur essentiel qui marche ici sur les pas du grand Theodore Sturgeon.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 2/5/2001
nooSFere

Prix obtenus
Bram Stoker, Recueil, 1996


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