Le Grand défi, David BRIN

Fiche livre

Le Grand défi

David BRIN

Titre original : Heaven's Reach, 1998
Première parution : Bantam, 1998 ISFDB
Cycle : Élévation - Rédemption

vol. 3

Traduction de Jean-Pierre PUGI
Illustration de Philippe CAZA

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (1992 - 2001, 3ème série - dos violet/blanc)

n° 5368

Dépôt légal : avril 1998
Première édition
Roman, 576 pages, catégorie / prix : N
ISBN : 2-290-05368-6 ✅
Genre : Science-Fiction

Autres éditions
J'AI LU, 1999, 2000

Quatrième de couverture

David Brin

Né en 1950, en Californie, il est professeur de physique à l'université de San Diego. Grand espoir de la nouvelle S-F, il a obtenu les prix Nebula et Hugo pour Marée stellaire et le prix Hugo pour Élévation, premiers avatars d'une grande série qu'il poursuit avec le cycle Rédemption, dont Le grand défi est le cinquième et dernier volume.

Traqués par les impitoyables Jophurs, les héros du vaisseau le Streaker s'enfoncent toujours plus loin dans l'hyperespace. Leur périple les mène à l'Institut de la Navigation, un royaume étrange où les idées cessent d'être des abstractions pour se manifester sous une forme concrète.

Une nouvelle vie semble même s'offrir à eux lorsqu'ils rencontrent une mystérieuse entité lumineuse nommée la Grande Faucheuse, qui leur propose d'accéder à la transcendance. Mais les Terriens souhaitent s'y soustraire. Ils ignorent encore qu'au bout de leur odyssée les attend le plus grand des défis.

Critiques

Huitième volume d'un cycle entamé il y a bientôt vingt ans, comprenant Marée stellaire, prix Nebula et Hugo, les deux tomes d'Élévation, prix Hugo, et Rédemption, qui est à son tour une trilogie répartie sur cinq volumes, Le Grand Défi met un point final, semble-t-il, à un space-opera aussi démesuré que généreux sur le plan des idées.

En effet, rarement auteur de science-fiction aura vu si grand avec un tel soin du détail : cinq galaxies seulement sont occupées par l'ensemble des races extraterrestres. Les formes de vie ne cessent de s'y multiplier : l'Élévation désigne le processus de transformation des animaux en espèces évoluées qui, en contrepartie, travaillent au service de la race patronne pour une durée déterminée. C'est ainsi que l'équipage du Streaker se compose d'humains, de néo-dauphins et d'un néo-chimpanzé qu'on retrouvera tout au long de ces milliers de pages. Les Instituts galactiques gèrent cette immensité en toute neutralité. Mais les espèces, classées selon leur métabolisme en sept ordres de vie, sont si différentes que la communication est parfois impossible ou la relation conflictuelle.

Bien que fragiles et nouvellement venus, les Terriens ont été assez agressifs pour se tailler une place dans ce foisonnement. Dans ce dernier volume, leur situation se complique, ayant à faire face à une coalition des races ennemies contre leur système solaire. Par ailleurs, le Streaker est pris en chasse par les Jophurs, empilement d'anneaux interchangeables doués d'intelligence quand ils sont assemblés en nombre. Il contient dans ses soutes les reliques d'une mystérieuse race disparue, qui renfermeraient un secret concernant l'avenir de l'univers même.

Le néophyte de la série aura un peu de mal à se retrouver dans cette complexe polyphonie, même en consultant le lexique en fin de volume. S'il persévère, il sera par contre fasciné par les trouvailles du physicien qu'est Brin, comme le Niveau E, cette région de l'hyperespace où il est impossible de différencier le réel de l'imaginaire, ou encore l'effondrement de Gronin, phénomène provoqué par l'expansion de l'univers, qui entraîne la rupture des points de transfert entre les galaxies.

Le propos de Brin est également humaniste : en souhaitant que l'homme offre le maximum de chances à toute espèce susceptible d'accéder à un stade supérieur de l'évolution, en se montrant soucieux de l'environnement, même à un niveau galactique, il se fait le chantre d'une humanité plus respectueuse et plus responsable, le défenseur de toutes les formes de vie.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/3/2000 dans Galaxies 16
Mise en ligne le : 17/5/2001

Le départ de Jijo du Streaker poursuivit par les Jophurs voit l'action atteindre une nouvelle échelle et l'on est enfin plongé au cœur de la civilisation des Cinq Galaxies. Le contraste avec les précédents romans est d'autant plus grand ! Après avoir décrit interminablement les communautés Jijoenne en long en large et en travers, tout semble se précipiter et le récit embrasse de plus en plus de choses. Hélas, même si ce roman est peut-être le plus intéressant de la trilogie, on se sent curieusement assez peu concerné par les cataclysmes grandioses auxquels nous convie l'auteur. Le planétoïde de Kazzkart et sa faune hétéroclite est plutôt sympathique, mais après l'extrême lenteur du début, on est submergé par les événements, au point que certaines intrigues secondaires sont oubliées ou expédiées en quelques lignes. C'est particulièrement vrai pour tout ce qui concerne Jijo. Après avoir occupé le devant de la scène pendant plus de 1500 pages, la planète et ses habitants sont quasiment oubliés dans ce volume.

Pour conclure, Rédemption est bien trop long. La multiplication à outrance des personnages et des intrigues nuit au rythme du récit. On n'est jamais transporté, on ne tourne pas les pages à toute vitesse pour connaître la suite. On ne s'ennuie jamais vraiment non plus, certes. Mais, après avoir lu Marée stellaire ou Elévation, on ne peut qu'être déçu par ce nouvel épisode du cycle de l'élévation boursouflé à l'extrême. Dommage...

Frédéric BEURG (lui écrire)
nooSFere