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Le Mariage alchimique d'Alistair Crompton

Robert SHECKLEY

Titre original : The Alchemical Marriage of Alistair Crompton / Crompton Divided, 1978
Première parution : Londres, Angleterre : Michael Joseph, 28 mars 1978   ISFDB
Traduction de Rémi LOBRY
Illustration de Wojtek SIUDMAK

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy précédent dans la collection n° 5352 suivant dans la collection
Dépôt légal : août 1989, Achevé d'imprimer : août 1989
Roman, 224 pages, catégorie / prix : 6
ISBN : 2-266-03179-1
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
Alistair Crompton avait le nez fin. Il dirigeait le département création de Psychosmell, la plus grande firme de parfums du XXIe siècle. Et pourtant quelque chose lui manquait : frappé de schizophrénie dans son enfance, il avait été amputé de ses autres moi, qui désormais vivaient leur vie sur d'autres planètes, dans des corps d'emprunt. A lui la tranquillité. A eux la sensualité, la violence et tout ce qui fait le sel de la vie.
Un jour, il entreprit la Réconciliation, le « mariage alchimique » : il partit à la recherche de ses autres moi. Mais ceux-ci n'avaient aucune envie de s'unir au médiocre Alistair.
Se rencontrer soi-même, c'est déjà une curieuse expérience. Mais se faire jeter dehors, ça va tout de même un peu loin !
   
Robert Sheckley, né à New York en 1928, est avant tout un maître de l'humour, de l'ironie, du sarcasme et de la dérision. Comme l'a dit Harlan Ellison : « Si les Marx Brothers avaient écrit au lieu de jouer... ils se seraient appelés Robert Sheckley. » Car Shecklley vit dans un seul corps avec tous ses moi — et ce n'est pas triste.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition CALMANN-LÉVY, Dimensions SF (1979)

 
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     Voilà donc le Sheckley dément qu'on annonçait ici et là. Il est vrai qu'on éprouve à le lire un plaisir typique : un Sheckley de bonne cuvée, presque aussi fou qu'Options dont on a récemment parlé. Reste cependant un petit goût de « déjà vu » — au moins pour les lecteurs de longue date. « Déjà vu » plaisamment pris au compte du texte, car l'un des « moi » d'Alistair se permet de nous entraîner dans une curieuse symphonie mémorielle (p. 93). Qui, dans la nouvelle originelle s'intitulait précisément « déjà vu ». Car ce nouveau roman est — bien que la chose soit pudiquement passée sous silence — l'expansion de Join Now (Galaxy dec. 1958) repris et traduit deux fois l'une dans l'ancien Galaxie (n° 63 fév. 59) sous le titre Tout ou rien, l'autre dans Galaxie n° 16, en 1965, sous le titre Les Quatre éléments. Certes, la réécriture sous forme de roman a modifié certains traits : le personnage clivé d'Alistaire est bien mieux dessiné, tout comme celui de Loomis le sensuel ; de nouvelles scènes fort drôles agrémentent le récit, et la fin est originale, comme le début : on y retrouve cet humour triste proche de celui des gags de Laurel et Hardy, qui provoque et empêche tout à la fois l'émotion. Mais pour le reste, à part de menus changements, l'armature de la nouvelle demeure. Il s'agit d'un futur où, pour traiter la schizophrénie, on dissocie les diverses tendances, on les greffe sur des corps de simili androïdes et on les expédie loin de la Terre, où reste le « moi » principal. A l'âge légal, celui-ci peut tenter de réintégrer ses divers « moi » c'est à cette quête qu'on nous convie, elle est drôle, fertile en rebondissements, chacun des « moi » voulant garder le pouvoir. Ce n'est pas la première tentative de Sheckley dans ce thème : qu'on se souvienne d'Invasion avant l'aube (Les Univers de R. Sheckley CLA) ou de Transfert stellaire (Dimension des miracles Laffont). Mais c'est peut-être la première fois où il le traite à fond, avec son sens aigu de la drôlerie. Cela nous change agréablement des autres vieux marcheurs sur le chemin de la quête d'identité. Pour conclure : un thème intéressant, un récit riche et plaisant, qui ravira les lecteurs qui le découvrent et rappellera de bons souvenirs aux autres, tout en leur permettant de mesurer à la fois la continuité et le changement chez ce diable d'auteur.
 

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/9/1979
dans Fiction 304
Mise en ligne le : 6/10/2009

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