[texte de la dernière de rabats et de la dernière de couverture]
En 1953, Ray Bradbury est appelé dans les environs de Dublin par John Huston pour écrire le scénario de Moby Dick. C'est à une triple confrontation qu'est alors soumis celui qui n'était encore que l'auteur relativement obscur des Chroniques martiennes, de Fahrenheit 451 et d'un certain nombre de nouvelles. Confrontation avec un monstre sacré du cinéma américain, un homme au formidable appétit de vivre, à l'humeur fantasque, aux plaisanteries truculentes ou cruelles ; confrontation avec cet autre monstre qu'est l'animal mythique imaginé par Melville ; confrontation, enfin, avec un pays où le merveilleux et le loufoque sont toujours prêts à surgir de la grisaille du quotidien.
Troisième volet d'une autobiographie romancée inaugurée avec La solitude est un cercueil de verre et poursuivie avec Le fantôme d'Hollywood, La baleine de Dublin délaisse le cadre du roman policier pour une forme plus poétique, une mosaïque de personnages hauts en couleur, d'anecdotes épico-burlesques, de considérations sur l'âme irlandaise qui sont autant d'étapes d'une sorte de rite de passage : celui d'un jeune écrivain qui, au contact d'un grand cinéaste, d'un grand romancier et d'un pays un peu fou, entrera en pleine possession de son propre génie.
Ray Bradbury, né en 1920 dans l'Illinois, est l'auteur de science-fiction le plus connu au monde. Ses romans et ses nouvelles ont été lus à des millions d'exemplaires dans presque toutes les langues de la terre. Passionné par l'image, il est aussi l'auteur de plusieurs scénarios pour le cinéma (entre autre celui de Moby Dick, dont il nous fait ici la chronique), et a adapté nombre de ses récits pour la scène (théâtre, comédie musicale, opéra) et la télévision.