DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 478 Dépôt légal : novembre 1988 Première édition Roman, 352 pages, catégorie / prix : 10 ISBN : 2-207-30478-7 Format : 11,0 x 18,0 cm Genre : Science-Fiction
Steward est un Bêta, un clone. Mais avec un trou de mémoire de quinze ans parce que son Alpha n'a jamais pu enregistrer une mise à jour de ses souvenirs. Et en quinze ans, il s'en est passé des choses : la polispatio qui l'avait engagé comme mercenaire s'est effondrée ; les colonies de la sphère humaine se sont entre-déchirées dans une guerre meurtrière pour s'approprier les richesses abandonnées par une race extra-terrestre inconnue ; ces extraterrestres sont revenus à l'improviste, engendrant chez certains humains une adoration étrange et suspecte ; et surtout : Steward I a été assassiné.
Steward II découvre alors qu'il est au centre d'une intrigue complexe, l'enjeu, et peut-être le pion, de rivalités économiques et politiques entre colonies orbitales et policorpos de ce futur pas si lointain où les multinationales sont devenues des Etats...
L'auteur :
Son précédent roman, Cablé (paru dans cette collection), avait su nous prouver que les écrivains « cyberpunks » savent aussi décrire des êtres de chair et de sang.
Dans Le Souffle du cyclone, qui mêle zen et informatique, espionnage et psychologie, politique et neurobiologie, Walter Jon Williams renouvelle brillamment le thème classique du héros sans mémoire à la recherche de son passé.
Critiques
C'est un bon gros ouvrage standard de la SF, comme les américains savent en écrire, et qui ne brille en aucune façon d'une originalité outrancière. On aurait pu attendre de ce prétendu cyberpunk (il a écrit Câblé) une imagination plus grande. En fait ici, malgré des ingrédients venus de Neuromancer and C° — cette vague neuve qui a été découverte et installée à juste titre dans notre paysage éditorial par P. Duvic — on s'aperçoit que cela vire un peu au poncif, et qu'on se replie sur la bonne vieille trame d'A la recherche du temps perdu. Ce Marcel là est néanmoins américain, au lieu de se coucher de bonne heure, il se réveille dans un monde qui a changé au point qu'il ne le reconnaît plus, d'autant qu'entre temps on a trouvé non une madeleine, mais des trésors extraterrestres, puis ces extraterrestres eux mêmes, qui ne se prennent pas pour les enfants d'Icare chers à Clarke, et se font adorer de façon perverse, le tout dans un monde économique politique où l'informatique côtoie le tir à l'arc, l'adoration de l'ordinateur incline au satori, les clones se rebiffent, la police n'en parlons pas, et le héros lui-même, comme un Gosseyn van vogtien, ne se sent pas très bien.
Vous avez compris qu'il s'agit d'un livre prenant, si on le lit à la vitesse de la mer au mont Saint-Michel lors du flux montant, mais qu'il ne faut pas s'y attarder — risque de noyade, ici si on perd le fil de l'émotion, de l'euphorie de lecture, de l'évasion, on se retrouve comme avec des fausses notes dans une musique planante, on sort du trip de très mauvaise humeur.