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Le Labyrinthe magique
Philip José FARMER
Titre original : The Magic Labyrinth, 1980
Cycle : Le Fleuve de l'Éternité vol. 4 
Traduction de Charles CANET Illustration de Donald GRANT
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (1985 - 1993, 2ème série - dos violet) n° 2088
Dépôt légal : décembre 1987 512 pages, catégorie / prix : 6 ISBN : 2-277-22088-4  Genre : Science-Fiction
Autres éditions
J'AI LU, 1986 LIVRE DE POCHE, 1993, 1995, 2000 in Le Monde du Fleuve - Intégrale, MNÉMOS, 2016 in Le Monde du Fleuve - Intégrale, 2018 Robert LAFFONT, 1982, 1985 in Le Cycle du Fleuve - 2, 2003
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Philip José Farmer Né dans l'Indiana en 1918, il est devenu l'un des plus célèbres auteurs de science-fiction. Un des plus féconds aussi. Avec Le labyrinthe magique s'achève sa fresque grandiose du Fleuve de l'éternité dont les trois premiers tomes ont été publiés par J'ai lu. Sur une planète inconnue, aux rives d'un fleuve immense, toute l'humanité s'était retrouvée : ressuscitée ! Quarante milliards d'êtres, des plus obscurs aux plus célèbres : Ulysse, Jean sans Terre, Cyrano, Mozart... Et ordre leur avait été donné de remonter le fleuve jusqu'à sa source. La source de la vérité. Alors qu'ils voguent vers cette fabuleuse révélation, ils ne s'en déchirent pas moins en mesquines rivalités, en combats dérisoires — puisque chacun est immortel et renaît tôt ou tard. Les voici presque au terme du voyage, près de recevoir réponse à leurs questions, et les navires, futilement, luttent encore de vitesse... Lorsque enfin tous les mystères de la vie leur seront dévoilés, les hommes sauront-ils se dépasser et mériter cette Seconde Chance qui leur est offerte ? |
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Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes : |
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Critiques des autres éditions ou de la série |
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Edition J'AI LU, Science-Fiction (1985 - 1993, 2ème série - dos violet) (1987)
Avec ce quatrième volume en livre de poche s'achève la saga du Fleuve de l'Eternité, projet romanesque qui, par son ampleur, ne peut que fasciner. Raconter l'histoire de la totalité de l'humanité, ressuscitée et rendue immortelle, sur une planète géante traversée par un fleuve immense ne peut que frapper par sa démesure, mais aussi lasser par sa longueur. De nombreux passages anecdotiques, des rebondissements apparemment inutiles puisque interchangeables dans le récit donnent ce sentiment. Pourtant, le suspense demeure et le lecteur n'a de cesse de parvenir à la conclusion, pour savoir qui sont ces Ethiques, leur projet et ce qu'ils attendent des humains. Là aussi, la fin peut décevoir, n'ayant pas l'ampleur, la démesure, l'envergure auxquelles la série du Fleuve nous avait habitués. Mais pouvait-il en être autrement avec un tel sujet ? Toute conclusion ne pouvait être que déceptive... Astucieux, Farmer laisse une porte entrouverte, même s'il ne prévoit pas de suite à ce roman fleuve (sinon un recueil de nouvelles disparates, épisodes se déroulant à diverses époques de l'histoire de la planète) : alors que tous les mystères sont éclaircis — bien que les Ethiques, hormis le renégat Loga, restent dans l'ombre — , P.J. Frigate (Farmer lui-même, ou une projection partielle de lui-même comme il l'affirme dans Le Noir Dessein) termine le roman par ces phrases : « J'avais cru entendre marcher dans le couloir. J'y ai jeté un coup d'œil, il n'y avait personne. Un tour de mon imagination, sans doute ! » Au lecteur de laisser la sienne suivre son cours. Claude ECKEN (lui écrire) Première parution : 1/4/1987 dans Fiction 385 Mise en ligne le : 28/4/2003
Edition Robert LAFFONT, Ailleurs et demain (1982)
Troisième et dernier volet de la saga du monde du Fleuve (dont restent à traduire les nouvelles annexes, réunies aux Etats-Unis en un recueil). Le labyrinthe magique résout tous les problèmes soulevés dans les deux livres précédents ; Sam Clemens et le roi Jean remontent le Fleuve dans leurs bateaux à aubes et se livrent une course sans merci qui aboutit à leur bataille et à la destruction totale des deux navires. Tous les personnages du Fleuve de l'éternité et du Noir dessein finissent par se retrouver, se combattre ou s'allier dans le seul but d'atteindre la Tour titanesque qui se dresse à la source du Fleuve... Là, ils découvrent toutes les solutions, toutes les explications. Farmer, avec un souffle épique qui ne faiblit jamais au long des trois volumes, réussit la prouesse de démêler de façon cohérente les innombrables intrigues qu'il avait nouées sans jamais ennuyer. Le labyrinthe magique constitue le superbe point d'orgue de l'une des trilogies les plus importantes et les plus haletantes de toute l'histoire de la science-fiction. La saga du monde du Fleuve prouve, s'il en-était besoin, que le roman d'aventures n'est pas nécessairement simplet ou réactionnaire, mais qu'il peut être de grande qualité, très complexe, sans pour autant lasser le lecteur. Un grand livre... Emmanuel JOUANNE Première parution : 1/6/1982 dans Fiction 330 Mise en ligne le : 6/9/2006
Edition LIVRE DE POCHE, SF (2ème série, 1987-) (2003)
Avec ce quatrième tome, Philip José Farmer était censé apposer un point final à sa célèbre saga du Fleuve de l'Eternité. Nous savons désormais (et l'expérience aurait dû nous y préparer) qu'il a menti, puisque le cycle fut augmenté d'un cinquième tome, Les dieux du Fleuve, quelques années plus tard. Mais ce Labyrinthe magique devait enfin répondre aux questions que les lecteurs se posaient après la lecture des trois premiers tomes : pourquoi et comment l'humanité a-t-elle été ressuscitée ? Qui sont réellement les Ethiques ? Que trouve-t-on aux sources du Fleuve ? Eh bien ! oui : coupons court à ce suspense insoutenable, Farmer répond bel et bien à ces questions à la fin de son livre. Encore un petit effort, lecteur : il serait dommage de craquer si près du but...
Après deux premiers tomes épatants, le cycle perdait sensiblement de son intérêt dans le troisième épisode, Le noir dessein, en s'égarant dans de méandreuses et pédantes facilités narratives. Si ce quatrième tome suit malheureusement le même sillage, la promesse d'un dénouement attendu n'est toutefois pas sans aiguiser de nouveau l'appétit du lecteur. Les quêtes parallèles des protagonistes tendent enfin à converger : Richard Burton — il s'agit toujours de l'explorateur victorien — , Sam Clemens (alias Mark Twain) et son vieil ennemi Jean-Sans-Terre, archétype du salaud intégral, Hermann Goering, Cyrano de Bergerac, Joe Miller le titanthrope, et j'en passe ; tous sont ici au rendez-vous pour le sprint final vers les sources du Fleuve. Fort bien.
Pour le reste, on a parfois l'impression que Farmer s'amuse plus que son lecteur. Les péripéties s'enchaînent, se multiplient, sans spécialement se renouveler dans ce nouveau tome (à la décharge de Farmer, on pourrait éventuellement saluer la gageure d'avoir réussi à mettre en scène, durant une même bataille, un combat aérien de biplans, un duel à l'épée et un affrontement naval à coup de missiles thermoguidés — notez le caractère exponentiel de l'évolution technologique d'une société qui n'a accès aux minerais que depuis quelques dizaines d'années !). Encore une fois, comme dans le volume précédent,Farmer nous gratifie de longues digressions, très instructives au demeurant, qui auraient cependant davantage leur place dans des ouvrages de vulgarisation historique.
Quant au dénouement, qui n'occupe qu'une poignée de pages, il est juste convaincant. Evidemment, on aurait pu espérer plus original (d'autant plus que si c'était pour poursuivre la saga après le dénouement, même sous forme de prequel, Farmer aurait pu s'épargner — et nous épargner par la même occasion — les avertissements du genre : vous allez enfin tout savoir). Au bout de quatre longs tomes (surtout les deux derniers), on pouvait inconsciemment s'attendre un phénoménal retournement de situation (Et le désir s'accroît quand l'effet se recule, comme disait Corneille avec un sens paillard de l'à-propos). Mais non, le dénouement est normal : il ne paraît décevant que parce qu'il intervient après ce qui s'apparente à la plus extraordinaire aventure de l'humanité. D'un point de vue narratif, il tient parfaitement la route, et c'est bien l'essentiel. Non ?
La saga du Fleuve de l'Eternité s'achève donc moins bien qu'elle n'a commencé. C'est le cas de bien des sagas, et dans ce cas précis, c'est vraiment regrettable, tant on avait l'impression que l'univers inventé par Farmer était suffisamment riche de possibilités pour que l'histoire et le plaisir de lecture se renouvellent sans peine. Hélas, passé un certain moment, les meilleures recettes font long feu, et l'effet de surprise se dissipe. On n'en tiendra que peu rigueur à Farmer, parce que le début du cycle est un régal et qu'il doit bien payer ses impôts, comme tout le monde. En liquide ? Julien RAYMOND (lui écrire) Première parution : 5/7/2003 nooSFere
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