L'étrange bataille qu'allait devoir livrer Eric Nelson au nom de l'humanité ne ressamblait à aucune autre.

     Là, au plus profond de la vallée de L'Lan, dissimulée au coeur du Tibet, ce mercenaire aguerri tenait vaillamment tête à des forces magiques millénaires, luttant contre la superstition et la mort.

     Mais vint un jour où Nelson dut affronter l'ultime vérité : de son terrible combat ne dépendait pas seulement le sort des hommes. Car il découvrit, enterré dans la Caverne de la Création, un incroyable secret qui pouvait changer le destin de chaque être vivant sur Terre.

     Un magnifique éloge de la tolérance, une aventure humaine inoubliable aux frontières de la fantasy et de la science-fiction, par l'un des auteurs les plus attachants du genre.

 

     Edmond Hamilton (1904-1977) est considéré, avec E.E. « Doc » Smith, comme le père du space opera. Après des études de physique à l'Université de Pennsylvanie, il se consacre à l'écriture et imagine à la fin des années 30 le personnage du Captain Future, un héros de l'espace dont les aventures seront adaptés en manga animé sous le titre Capitaine Flam.

     Hamilton est également l'auteur de deux cycles essentiels du genre, Les Rois des étoiles et Les Loups des étoiles. Il fut l'époux de Leigh Brackett, qui rédigea le scénario de L'Empire contre-attaque de George Lucas.

     L'Asie centrale chinoise. Entre Tibet et Taklamakan. Les monts Kun Lun. Dans les derniers feux du Grand Jeu, alors que les communistes de Mao Zedong imposent leur hégémonie sur la région, une poignée de mercenaires occidentaux sans foi ni loi, à l'avenir plus qu'incertain, se loue à Shan Kar qui les mène dans la vallée de L'lan, bien à l'écart de la route de la soie, où la guerre entre les Humanites et la Fraternité menace. Les armes modernes d'Eric Nelson et de son groupe avide de platine feront-elles pencher la balance ?

     Qui, de la Fraternité où chevaux, tigres, aigles, loups et hommes sont égaux, ou des Humanites, partisans de la supériorité des hommes sur les bêtes, l'emportera après maintes péripéties ?

     Voici un simple et sympathique récit de S-F aventureuse qui trahit une conception et une facture ancienne. Né en 1904, l'auteur, dont les chefs-d'œuvre restent Les Rois des étoiles et Les Loups des étoiles, des classiques du space opera, appartient à la première génération des pulps aux côtés de Murray Leinster ou Jack Williamson. On notera que la vallée de L'lan ressemble davantage à celle de la Villamette, en Oregon, telle que David Brin a pu nous la décrire dans Le Facteur, voire à une vallée des Vosges, qu'aux images que l'on connaît de l'Asie Centrale. Les terres entre Samarkand, Lhassa et Urumqi comptent avec le Sahara parmi les moins arborées qui soient. Hamilton, mort en 1977, n'est vraisemblablement jamais allé en Asie centrale et n'avait pas à sa disposition des chaînes câblées exclusivement consacrées au reportage. Lui restait le National Geographic...

     D'un point de vue littéraire, La Vallée de la création ne vaut pas 15 euros. Par contre, l'objet confectionné par Terre de Brume, qui lance là sa collection « Poussières d'Etoiles », dirigée par Sébastien Guillot, est plutôt séduisant, à l'instar des livres de fantastique et de fantasy déjà publiés. Lui les vaut.

     Saluons donc la naissance de cette nouvelle collection où trois autres rééditions viennent de ou vont paraître : Le Jour des Triffides de John Wyndham, archétype du roman catastrophe anglais ; La Compagnie des fées de Garry Kilworth ; et Les Amants étrangers de Philip José Farmer dont la thématique avait jadis choqué une Amérique pudibonde ; l'intérêt sera désormais historique.

     Je n'avais plus lu Edmond Hamilton depuis près de vingt-cinq ans et le sentiment qui prévaut désormais est la déception, le charme n'agit plus, tout du moins sur cet opus. Avec ses animaux télépathes parlants, La Vallée de la création, naguère parue au Masque « SF » sous le titre La Vallée magique est à lire, oui, mais avant onze ans...

     Quatre mercenaires sont engagés par l'émissaire d'une mystérieuse vallée tibétaine, afin d'y aller combattre une « fraternité » qui menacerait l'humanité. Ils y découvrent des animaux télépathes — loups, tigres, chevaux et aigles — qui prétendent à un statut d'égalité avec l'Homme... Mais la vallée abrite aussi un formidable secret millénaire, sur l'origine même de l'intelligence terrestre...

     Réédition de La Vallée magique sous un titre plus adapté, La Vallée de la création — est une variation sur le thème du « monde perdu », un charmant petit roman d'aventures science-fictives — bien que la quatrième de couverture s'égare à mentionner le terme de fantasy, sans doute parce qu'il y est question d'animaux télépathes.

     Certes, il s'agit d'une oeuvre mineure, dont les péripéties paraissent bien conventionnelles et dont le dénouement ne surprendra plus guère le lecteur actuel, mais ce court roman garde une indéniable fraîcheur et une efficacité qui en rendent la lecture très agréable. On peut tout particulièrement en recommander la lecture au jeune public, qui devrait apprécier la place accordée aux animaux, la façon dont le héros en vient à adopter le point de vue des loups et la leçon de tolérance qu'il faut tirer de cette fable.

     On regrette seulement que, pour cette nouvelle collection de SF, l'éditeur n'ait pas suivi le principe de « Terres fantastiques », en proposant un appareil critique comprenant préface, bibliographie, notes et appendices divers. Voilà qui aurait constitué une appréciable valeur ajoutée à cette réédition dans un format autre que poche.

     Au début de cette aventure exotique, dont la première parution dans la revue Startling Stories date de 1948, Edmond Hamilton nous introduit auprès du mercenaire américain Eric Nelson et de sa petite bande travaillant à solde pour un seigneur de guerre local qui résiste encore à la mise en place de la République populaire en Chine, dans une région qui se trouve aux confins montagneux de ce pays avec la Birmanie et le Tibet voisins. Après une bataille de trop et la mort de leur employeur, ces hommes se voient pris dans un piège avec les troupes communistes qui approchent. Leur seule issue serait d'accepter l'offre de Shan Kar, jeune montagnard originaire de L'Lan, une vallée cachée en plein milieu de l'Himalaya tibétain et selon la légende, berceau de la vie terrestre. Avec leur armement moderne, Nelson et son équipe doivent aider le peuple de Shan Kar à chasser des ennemis de leurs terres, contre la promesse d'un trésor fabuleux en platine enterré dans une caverne. Marché conclu, mais avant même de se mettre en route pour L'Lan, Nelson échappe de justesse à une embuscade tendue par une mystérieuse et séduisante jeune femme nommée Nsharra. Plus bizarre encore, Nelson a l'impression d'avoir capté dans sa tête des communications télépathiques entre cette femme et trois animaux qui l'accompagnent : un étalon, un loup et un aigle.

     Cela donne suite à un récit très efficace, bien rythmé par l'action et par des dialogues sans fioritures, dans un style qui sent bien l'odeur des magazines « pulp » de l'époque. Mais sur le chemin, il y aura des retournements de situation qui obligeront Nelson, baroudeur sans foi ni loi, à se remettre en question, puis quelques révélations à la fin qui plairont sans doute à tout amateur de SF. Œuvre curieuse, ce qui ne veut pas dire simple curiosité, dévoilant un aspect plutôt inattendu de l'un des pères fondateurs du space opera (voir Les rois des étoiles et Les loups des étoiles), joliment présentée dans une nouvelle édition avec une traduction revue et corrigée.