Clifford Donald SIMAK Titre original : The Goblin Reservation, 1968 Première parution : Galaxy Magazine, avril et juin 1968. En volume : États-Unis, New York : G. P. Putnam's Sons, octobre 1968ISFDB Traduction de Barbara KAMIR Illustration de Hubert de LARTIGUE
DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 119 Dépôt légal : janvier 1993 Roman, 226 pages, catégorie / prix : 1 ISBN : 2-207-50119-1 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Le XXV° siècle est une époque formidable où l'on ne s'étonne plus de rien, où l'on est en mesure de transplanter dans le présent des personnages du passé, où l'on ne s'étonne même plus de cohabiter avec des trolls, des fées, des lutins, ou toutes autres créatures qu'on avait autrefois crues imaginaires.
Cependant, les amis du jeune Pr Maxwell vont tout de même éprouver une certaine surprise lorsque, trois semaines après avoir suivi son enterrement, ils le voient débarquer à l'université. Maxwell, lui, prétend rentrer d'un voyage d'exploration sur la planète Cristal, chargé d'une mission de première importance pour l'avenir de l'humanité. Mais allez donc prendre au sérieux quelqu'un qui, mort et enterré, n'a même plus d'état civil !...
L'auteur :
Cliofford D. Simak (1904-1988) fait partie des grands classiques de la science-fiction américaine. Sa production abondante marquée par une sensibilité généreuse et lucide, est jalonnée de chefs-d'oeuvre dont plusieurs ont été publiés dans présence du Futur.
Paru en 1968, La réserve des lutins est la première d'une série d'utopies où Simak nous montre un monde heureux, ou presque (car il faut bien qu'un problème justifie l'histoire) ; ici c'est une université où cohabitent humains, lutins, fantômes même. Et le héros est une sorte de double, créé par un incident de téléporteur : le professeur Maxwell (Simak a-t-il pensé au « démon de Maxwell » des physiciens ?) veut rentrer chez lui après un voyage à la recherche d'un dragon et découvre alors qu'il est déjà rentré, mort et enterré. La recherche de ce mystère, la vente de la Terre aux Roulants et sa récupération par les humains, l'arrivée sur Terre du dernier dragon qui va se réfugier dans la Réserve des lutins, ne sont que prétextes pour nous présenter la vie merveilleuse dans cette université, les facéties des lutins et autres Petits hommes, les problèmes d'un fantôme amnésique qui, rencontrant William Shakespeare amené par une machine temporelle, se rappelle être le fantôme... de Shakespeare. Simak n'en a d'ailleurs pas fini avec l'auteur anglais, même si la « planète de Shakespeare » tire son nom d'un explorateur homonyme.
En fin de compte un livre de pure fantaisie. (Ou faut-il écrire fantasy ? En tout cas ce n'est sûrement pas de la hard science !) Il est vrai qu'après ses grands classiques, Simak avait certainement envie de se délasser, et de délasser ses lecteurs, et que ce livre ne prétend pas traiter d'un problème fondamental ou apporter un message cosmique.
Et, comme je l'ai déjà dit, il va répéter le thème du monde (presque) parfait, avec La planète de Shakespeare, qui se situe loin de la Terre et de ses troubles, et avec Mastodonia, où ce monde parfait, sans pollution ni aucun des ennuis de la vie moderne, sera créé dans un lointain passé.