Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
La Route des confins

Arthur Bertram CHANDLER

Titre original : The Road to the Rim, 1967
Première parution : États-Unis, New York : Ace Books (Ace Double n° H-29), 1967   ISFDB
Cycle : John Grimes vol. 1

Traduction de Sylvain BERTHET
Illustration de Sébastien HAYEZ

LES MOUTONS ÉLECTRIQUES , coll. Nouvelles et Romans précédent dans la collection n° (15) suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 2007
Première édition
Roman, 168 pages, catégorie / prix : 13 €
ISBN : 978-2-915793-26-0
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     La Route des Confins

     John Grimes, jeune officier frais émoulu de l'Académie du Service de Surveillance, doit se présenter à bord du vaisseau Delta Orionis, pour son premier voyage au long cours. Plein du mépris des cadets de l'espace pour les navires marchands, il va pourtant devoir apprendre à respecter ses nouveaux collègues. Car le chemin des étoiles n'est pas de tout repos et, d'une mission de sauvetage jusqu'à un combat contre des pirates, le jeune homme va découvrir la réalité de la marine spatiale.

     A. Bertram Chandler
     Né en Grande-Bretagne mais ayant vécu la majeure partie de sa vie en Australie, A. Bertram Chandler (1912-1984) a écrit plus de 40 romans durant sa carrière, la plupart dans le domaine de la science-fiction. Ayant commandé plusieurs navires marchanda australiens et néo-zélandais, il a utilisé son expérience dans sa fiction, en créant un genre qui n'appartient qu'à lui : des aventures maritimes transposées dans l'espace.
     Travaillant dans la lignée de C.S. Forrester et Patrick O'Brian, il a adapté le roman de marine au space opera de type Star Trek ou Perry Rhodan. Premier volume de la saga de John Grimes, La Route des confins nous fait découvrir notre héros dans sa jeunesse. Il ne s'agit que d'un début : tour à tour enseigne, lieutenant, commandant, capitaine corsaire et amiral, John Grimes deviendra le plus célèbre des marins des étoiles. La saga de John Grimes est une formidable série de space opera, devenue « culte » tant aux États-Unis qu'en Allemagne.
Critiques
     Jamais je n'aurais parié le moindre kopeck sur une quelconque nouvelle édition française d'un livre de Bertram Chandler. A la question : quel auteur va avoir l'heur de nouvelles publications françaises, j'aurais pu évoquer cent noms sans citer Chandler et, une fois que l'on me l'eût soufflé, j'aurais placé les Moutons électriques tout en fin de la liste des éditeurs susceptibles de s'engager dans pareil projet... Autant dire que j'ai été fort surpris.

     Je n'avais pas de souvenir précis de mes lectures des deux premiers romans de Bertram Chandler publié en France, si ce n'est que c'était plutôt bien. J'avais lu Le Long détour à sa sortie en 1980, chez Albin Michel, et Rendez-vous sur un monde perdu, paru au Fleuve Noir en 1963, encore avant. J'ai mis à profit le temps nécessaire à ce que La Route des confins me parvienne pour relire ses deux prédécesseurs. Deux courts romans d'aventures spatiales tout à fait sympathiques.

     Dans sa postface, André-François Ruaud, l'éditeur, décrit fort bien le type de space opera auquel on a ici affaire. A savoir, des histoires d'aventures maritimes transposées dans l'espace qui inscrivent A. Bertram Chandler dans la continuité de C. S. Forrester et Patrick O'Brian.

     La Route des confins commence sur Terre, en Australie, pays d'adoption de l'auteur, né en Angleterre en 1912. Le jeune enseigne John Grimes, héros récurrent de Chandler — que l'on retrouvera au faîte de sa carrière dans Le Long détour mais pas dans Rendez-vous..., pourtant situé dans le même univers — embarque sur un cargo spatial pour sa première affectation. Bien que le roman soit des plus courts, l'action tarde quelque peu à démarrer. Près de la moitié du roman est consacré à la mise en place du contexte et à brosser le portrait des personnages. Et encore, à aucun moment nous ne ferons connaissance des méchants pirates de Waldegren. Cependant, si l'action est lente à prendre son essor, le lecteur n'a toutefois nullement le temps de s'ennuyer, et, une fois lancée, elle est menée au pas de charge.

     Il est intéressant de comparer les trois livres traduits en France de l'auteur à d'autres romans du même type, parus aux mêmes époques (la VO du présent Chandler date de 1967). Peu après Rendez-vous sur un monde perdu, le Fleuve Noir publiait sa dernière traduction (hors « Perry Rhodan ») : L'Astronef pirate de Murray Leinster. Des auteurs de la même génération bien que Chandler n'ait commencé à écrire que sur le tard, à près de 50 ans. Les deux romans sont très proches. Quand, presque vingt ans plus tard, on pose en regard du Long détour, La Poussière dans l'œil de Dieu de Larry Niven et Jerry Pournelle (de nouveau disponible au Belial', réédité dans une traduction revue sous le titre La Paille dans l'œil de Dieu) également publié par Albin Michel, un roman où il est aussi question d'officiers et de marine spatiale, on perçoit très clairement que le space opera a évolué. Ce n'est pas parce que La Paille... est l'un des meilleurs space op' que l'on ait pu lire, mais parce que la suspension de l'incrédulité doit être différemment mise en œuvre. En fait, on ne croit déjà plus au roman de Chandler ni à ceux de Jack Williamson ou d'E.E. « doc » Smith dont les cycles de « La Légion de l'espace » et des « Fulgurs » étaient publiés dans la même collection qui sortait là ses derniers titres. Mais que dire lorsqu'à côté de La Route des confins on pose « Succession » (Les Légions immortelles et Le Secret de l'empire, de Scott Westerfeld, tout juste publié chez Pocket — cf. critique précédente) ? Il faut pour apprécier les anciens space opera un second degré de suspension de l'incrédulité, sans préjuger de la qualité ni du plaisir trouvé à lire de tels ouvrages. Il faut adopter une démarche comparable à celle qui permet d'apprécier une comédie de mœurs d'une autre époque.

     Peut-être les aventures de John Grimes sont elles devenues cultes en Allemagne ou aux USA, mais elles n'en prennent malheureusement pas le chemin chez nous. La couverture est particulièrement hideuse. Le texte contient le lot habituel de coquilles qui semble être la marque de fabrique de cet éditeur, sans parler d'une traduction calamiteuse... Quoique d'un prix abordable, ce livre aurait mérité d'être mieux édité. Reste une lecture sympathique, et l'on peut d'ores et déjà prendre rendez-vous non pas sur un monde perdu, mais en 2008 pour la suite annoncée (avec, espérons-le, un autre traducteur).

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/4/2007 dans Bifrost 46
Mise en ligne le : 24/9/2008

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87251 livres, 112066 photos de couvertures, 83685 quatrièmes.
10815 critiques, 47149 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD