Philip K. DICK Titre original : Vulcan's Hammer, 1960 Première parution : New York, USA : Ace Books, septembre 1960ISFDB Traduction de Monique BÉNÂTRE Illustration de FLAMIDON
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (2007 - ) n° 10685 Dépôt légal : avril 2014, Achevé d'imprimer : 10 mars 2014 Réédition Roman, 224 pages, catégorie / prix : 6 € ISBN : 978-2-290-03351-7 Format : 11,0 x 17,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
L'humanité démissionnaire a remis son destin entre les mains de Vulcain III. Mi-dieu, mi-machine, Vulcain III administre la vie de tous et de chacun depuis son bunker enterré sous les montagnes suisses. On lui pose des questions sur toutes sortes de sujets, du plus trivial au plus complexe, et il répond invariablement juste. Mais ça, c'était avant. Car depuis quinze mois Vulcain III reste muet, si bien que les ingénieurs chargés de sa manipulation en sont venus à inventer les réponses... et à diriger le monde à leur corps défendant.
PHILIP K. DICK Aucun autre auteur de science-fiction n'a laissé derrière lui d'oeuvre plus personnelle que Philip K Dick. En une quarantaine de romans et près de deux cents nouvelles adaptés plus de quatre-vingts fois au cinéma (Total Recall, Blade Runner, Minority Report...), il a littéralement transcendé les frontières du genre. Les marteaux de Vulcain repose, presque trente ans après Le meilleur des mondes,la question des dictatures bienveillantes.
Il y a beaucoup d'excellents écrivains de SF anglo-saxons, mais Philip K. Dick est certainement l'auteur majeur de ces cinquante dernières années : seuls les Américains l'ignorent encore !
On ne peut donc aborder Les marteaux de Vulcain comme un ouvrage autonome ; certes, il s'agit bien d'un roman mineur de l'auteur du Dieu venu du Centaure mais on peut déjà distinguer les thèmes essentiels de l'œuvre à venir.
Tel quel, Les marteaux de Vulcain n'apporte rien de très neuf à la SF des années cinquante ; Dick nous raconte en effet une histoire d'ordinateur mondial qui se substitue peu à peu à l'homme, puis finit par tenter de lui retirer ses prérogatives. Pris isolément, les divers éléments qui constituent la toile de fond du livre font partie des « tartes à la crème » du genre : Vulcain III le super computeur pensant, l'Union Terrestre et ses cadres dirigeants, le Père Fields et ses « Sauveurs » (opposants déterminés au règne de la machine), etc.
Pourtant, malgré son intérêt limité, ce livre commence à laisser entrevoir la place que l'idée de manipulation et d'illusion prendra dans les récits ultérieurs ; déjà, les choses ne sont pas tout à fait ce qu'elles devraient être : les divers directeurs de la planète s'espionnent et se dénoncent les uns les autres, le serviteur numéro un de Vulcain III est en fait son pire adversaire et Fields n'est pas en définitive un ennemi inconditionnel du machinisme...
Les marteaux de Vulcain se lit pour le reste comme un de ces romans d'aventures menés à toute allure. A cette époque, Dick est au mieux de sa forme mais son talent n'est encore qu'en germe : L'œil dans le ciel 1 et Le temps désarticulé 2 seront publiés peu après.
Un petit Dick de 1960, pas très dickien, mais plutôt vanvogtien, avec sa « machine du pouvoir », ses complots divers qui s'entremêlent, ses protagonistes qui s'aperçoivent finalement qu'ils sont des pions ; un Monde des Asimplifié, clarifié, et aussi retourné puisque la subversion contre « Vulcain III » (qui a donné pourtant la paix au monde) finit par dévoiler, puis dissiper l'aliénation (thème déjà plus dickien). Pour la traduction, l'éditeur n'est pas difficile.