MNÉMOS
(Saint Laurent d'Oingt, France), coll. Intégrales Dépôt légal : octobre 2015, Achevé d'imprimer : septembre 2015 Réédition en omnibus Recueil de romans, 368 pages, catégorie / prix : 25 € ISBN : 978-2-35408-335-9 Format : 16,0 x 24,0 cm Genre : Science-Fiction
Relié, couverture rigide
Quatrième de couverture
INTÉGRALE
POUR LA PREMIERE FOIS CETTE ÉDITION REGROUPE
- LA PORTE DES MONDES
- PAR-DELÀ LA PORTE DES MONDES - INÉDIT
Et l’histoire fut changée pour toujours... En 1348, totalement ravagée par la peste, l’Europe a été conquise par l’Empire ottoman qui règne depuis en maître absolu. La Renaissance, comme les Grandes Découvertes, n’ont pas eu lieu. Les Aztèques dominent le Nouveau Monde et six cents ans plus tard, la technologie entre seulement dans l’ère de la vapeur. Au début des années 1960, Dan Beauchamps, jeune Anglais fougueux en quête de gloire et de reconnaissance quitte son Angleterre natale pour les Hespérides. Il s’embarque alors pour une extraordinaire aventure autour d’une planète devenue le miroir inversé de l’ordre mondial que nous connaissons.
Aussi bien dans sa forme (récit d’apprentissage et de voyage) que par son décor (retard technologique et apparition des premières automobiles à vapeur...), ce roman est considéré à juste titre comme l’un des textes fondateurs du mouvement steampunk.
Il constitue aussi l’une des plus belles réussites de l’uchronie, cette science humaine fictive qui raconte un monde qui aurait pu être pour mieux dévoiler le nôtre et dont Robert Silverberg est sans conteste le maître.
Dans cette nouvelle édition intégrale, nous proposons pour la première fois en France, à la suite de La Porte des mondes, les trois romans courts qui se déroulent dans cette histoire alternative et saisissante de la planète, écrits par R. Silverberg lui-même et par deux auteurs majeurs de la science-fiction : John Brunner et Chelsea Quinn Yarbro.
Né en 1935, Robert Silverberg est l’un des plus célèbres écrivains de science-fiction. Auteur de centaines de romans et de nouvelles, sa carrière a été couronnée par cinq prix Nebula, quatre prix Hugo et par le prestigieux Grandmaster Award. Parmi ses chefs-d’œuvre, citons le cycle de Majipoor, Le Livre des crânes, Les Monades urbaines, L’Oreille interne ou encore Roma Æterna.
1 - La Porte des Mondes (The Gate of Worlds, 1967), pages 5 à 146, roman, trad. Annie SAUMONT 2 - John BRUNNER & Robert SILVERBERG & Chelsea Quinn YARBRO, Par-delà la Porte des mondes (Beyond the Gate of Worlds, 1991), pages 149 à 350, recueil de nouvelles, trad. Hélène COLLON & Laura DUPRA 3 - Tombouctou à l'heure du lion (Lion time in Timbuctoo, 1990), pages 150 à 212, nouvelle, trad. Hélène COLLON 4 - John BRUNNER, Sous le signe de la rose (At the Sign of the Rose, 1991), pages 214 à 287, nouvelle, trad. Laura DUPRA 5 - Chelsea Quinn YARBRO, L'Exaltation des araignées (An Exaltation of Spiders, 1991), pages 288 à 350, nouvelle, trad. Laura DUPRA
Critiques
Ce volume cartonné regroupe quatre textes : le roman de Robert Silverberg La Porte des mondes, et trois novellæ signées de la plume de Robert Silverberg, John Brunner et Chelsea Quinn Yarbro, tous ces textes étant situés dans un monde parallèle au nôtre où la peste noire a rayé soixante-quinze pour cent de la population européenne et a permis une formidable domination ottomane jusqu’au XXe siècle (formidable au point que toutes les œuvres de Shakespeare ont été écrites en turc !). Si l’objet-livre, fermé, semble des plus convaincant, il l’est moins à la lecture, tant la maquette intérieure prête à la critique : police de caractère trop petite, il manque un corps, voire deux ; postface en page de droite (page 287) et page-titre en page de gauche (page 288). Tant pis pour les amateurs de beaux objets. L’effort est méritoire, mais reste incomplet.
Les deux textes de Robert Silverberg sont loin d’être parmi ses meilleurs, mais se lisent toutefois avec un grand plaisir. Dans un cas comme dans l’autre, on s’attache au personnage principal : Dan Beauchamp, l’Anglais de dix-neuf ans qui découvre les Hespérides (Amériques) de 1963, sur lesquelles règnent Aztèques et Incas ; et Petit Père, le prince de Tombouctou qui s’apprête à devenir roi du Songhaï. Dédié à Robert A. Heinlein, La Porte des mondes est un subtil hommage aux juvéniles du père d’Étoiles, garde à vous ! On lui pardonne volontiers son didactisme en matière de mondes parallèles et certaines de ses notes de bas de page un tantinet ridicules. Texte faussement précurseur du steampunk (malgré sa peu fiable voiture à vapeur), aventure picaresque enlevée, La Porte des mondes se lit avec délectation (à tel point qu’il semble horriblement trop court !). Dans la droite lignée du texte précédent, « Tombouctou à l’heure du lion » est une comédie politique légère, pour ne pas dire téléphonée, sur laquelle plane un érotisme oriental convaincant.
Les novellæ de John Brunner et Chelsea Quinn Yarbro concluant l’ouvrage n’y rajoutent pas grand-chose et souffrent, avant toute autre considération, d’une traduction française d’un manque de professionnalisme ahurissant (absence d’harmonisation avec les traductions précédentes, problème de répétitions, de grammaire française, de concordance des temps – il ne manque rien ou presque au musée des horreurs). A été soustrait à ces deux longs textes l’essentiel : le ton si léger et pourtant si précis de Robert Silverberg. En quatre mots : « la musique du maître ».
Thomas DAY Première parution : 1/1/2016 dans Bifrost 81 Mise en ligne le : 25/10/2020