CRITIC
(Rennes, France), coll. Science-Fiction Date de parution : 2 mai 2019 Dépôt légal : mai 2019 Première édition Roman, 464 pages, catégorie / prix : 25 € ISBN : 978-2-37579-115-8 Format : 13,0 x 19,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Ouvrage dirigé par Xavier Dollo
Conception graphique : Éric Marcelin
Le dépôt légal en page 4 mentionne : mai 2019. En fin de livre le dépôt légal indique : mars 2019
« Fasciné, il approcha sa main de la matière noire. Elle semblait
constituée de millions de petits cubes d’un millimètre d’épaisseur. »
XXVIIIe siècle. Suite à la destruction de la Terre, Mars et Vénus régentent le système solaire et protègent jalousement leur surface des milliards de réfugiés condamnés à l’errance et la précarité.
Quand l’agent martien Mark Slaska découvre la preuve que l’Embrun 17, un vaisseau de naufragés à qui Vénus a refusé l’asile, a rejoint l’étoile Sigma Draconis quatre cents ans plus tôt, une vive stupéfaction s’empare des deux planètes-forteresses. Comment un appareil à peine capable de franchir la distance Terre-Vénus a-t-il pu parcourir une distance de près de 20 années-lumière de manière quasi-instantanée ? Existe-t-il une force, dans l’orbite de l’étoile, qui les y aurait invités ?
Martiens et Vénusiens décident d’organiser une mission conjointe vers le système de Sigma Draconis. Mais, derrière l’entente de façade, les représentants des deux peuples sont bien décidés à découvrir la force mystérieuse qui se cache dans l’orbite de l’étoile, et s’en emparer pour asseoir la domination de leur camp.
Romain Benassaya est né à Nice en 1984. Après des études de linguistique menées à Paris et l'obtention d'un master, il enseigne le français au Canada, puis en Ouganda, avant de poser ses valises à Bangkok.
Après les succès d'Arca et de Pyramides, il signe avec Les Naufragés de Velloa un grand space opera, inspiré par les textes d'auteurs tels que Frank Herbert, Richard Morgan ou James S. A. Corey.
1 - Étienne CUNGE, Découvrez le premier chapitre de "Légendes d'agrégats", pages 443 à 456, extrait de roman
Première parution en 2018 (non référencée dans nooSFere).
2 - (non mentionné), L'Illustrateur, pages 462 à 462, biographie
Inédit.
Critiques
La Terre est devenue un monde hostile et dangereux. Les hommes ont colonisé Mars et Vénus, planètes désormais rivales luttant pour la suprématie. Si les habitants de ces deux mondes connaissent le confort d’une technologie avancée, il va autrement pour les milliards de réfugiés terriens, parqués dans des bases ou des stations condamnées à long terme, sur Europe ou Encélade, par exemple, le plus loin possible, en tout cas, de ces deux Edens aux frontières closes. Un statu quo bientôt remis en question lorsque Mark, agent martien en mission sur Mercure, comprend qu’un vaisseau de réfugiés pourrait bien avoir rejoint une étoile située à une vingtaine d’années-lumière de manière… instantanée. Une découverte sensationnelle à même d’offrir la victoire à l’un des camps. Sauf qu’isolément, Vénusiens et Martiens n’ont pas la technologie pour atteindre Sigma Draconis. Aussi décident-ils d’une mission commune, avec pour but de s’approprier cette fabuleuse découverte au détriment de son adversaire…
Romain Benassaya ancre une nouvelle fois son roman dans un futur où l’humanité n’a pas su protéger son berceau, le transformant en dépotoir mortel. Une nouvelle fois, un contact est établi avec une (ou plusieurs) race extraterrestre aux pouvoirs supérieurs et aux intentions inconnues. Toutefois, à la différence de Pyramides (critique in Bifrost 90), où le mystère reste entier jusqu’à l’ultime page, on en apprend ici beaucoup sur les créatures venues d’un autre coin de l’univers. Sur leur identité et sur leurs buts. Dans ce récit, quand bien même l’auteur maintient le suspense jusqu’au bout, l’intérêt est plutôt dans le rapport de force entre les nombreuses factions en présence. Car les envoyés de notre Système solaire vont rencontrer une civilisation établie sur Velloa, une planète orbitant autour de Sigma Draconis — là où se sont réfugiés les naufragés de l’Embrun 17, le vaisseau miraculeusement déplacé. Avec à la clé de nombreuses interactions, de nombreuses alliances, de nombreuses haines. Dans un enchevêtrement un brin schématique, certes, mais dans l’ensemble plutôt maîtrisé.
Voilà donc un roman de pur divertissement, dans la stricte tradition de ce que pouvait nous proposer le Fleuve Noir période « Anticipation » : combats, rebondissements, trahisons. Avec en plus un brin de dimension sociale qui fait écho au présent — on pense ici au Issa Elohim de Laurent Kloetzer (le Bélial’), même si l’approche s’avère bien différente. Sans oublier de payer son écot aux préoccupations écologiques du moment… Et une lecture agréable, finalement, pas si superficielle, plutôt bien charpentée et libérée de certains des défauts qui encombraient Pyramides. Plutôt encourageant pour la suite, en somme.