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Les Royaumes du mur

Robert SILVERBERG

Titre original : The Kingdoms of the Wall, 1992
Première parution : Angleterre, Londres : HarperCollins (UK), septembre 1992   ISFDB
Traduction de Patrick BERTHON
Illustration de MANCHU

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) précédent dans la collection n° 7205 suivant dans la collection
Date de parution : 2016

Réédition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : 6,90 €
ISBN : 978-2-253-07205-8
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
Le Mur est une montagne qui perce les basses couches de l'atmosphère et pointe sa cime vers l'espace.
Pourtant, chaque année, quarante jeunes aventuriers partent à sa conquête dans l'espoir de parler aux dieux détenteurs de la sagesse, qui habitent son sommet presque inaccessible.
Personne n'est jamais revenu.
Mais Poilar Bancroche, cette année-là, a été choisi pour commander les quarante.
Et affronter les royaumes du Mur qui en protègent le secret.

Sur une autre planète, évidemment.

Un nouveau roman au Livre de Poche de Robert Silverberg, quatre fois Prix Hugo, cinq fois Prix Nebula, astre incontesté au firmament de la Science-Fiction.

Sommaire
Cacher les différentes éditions des textes
1 - Gérard KLEIN, Préface, pages 7 à 13, Préface  (lire ce texte en ligne)
2 autres éditions de ce texte dans nooSFere :
- in Les Royaumes du mur (LIVRE DE POCHE, 1998)
- in Le Livre des préfaces (LIVRE DE POCHE, 2021) sous le titre Préface à Les Royaumes du Mur

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LIVRE DE POCHE, SF (2ème série, 1987-) (1998)

     I1 y a deux ans, dans sa nouvelle Carnets d'Henri James (in Les Eléphants d'Hannibal), Robert Silverberg faisait dire à cet auteur, parlant de l'un de ses amis écrivains : « Le meilleur de son oeuvre est derrière lui, et il est évident qu'il le sait. Je prie Dieu, s'il existe, de ne pas me réserver pareil destin. » Il est certes facile pour le critique de sortir une phrase de son contexte et d'en tirer les conclusions qui l'arrangent, mais il n'en reste pas moins indiscutable que les derniers romans de Silverberg font pâle figure face aux chefs-d'oeuvre qu'il signa il y a un quart de siècle. Dans une interview récente à la revue américaine Locus, l'auteur reconnaissait se sentir mal à l'aise avec la Science-Fiction actuelle et les contraintes du marché. Visiblement peu attiré par les thématiques modernes, il a ces dernières années opté pour un classicisme auquel il ne nous avait guère habitué, tant sur le fond que sur la forme, et s'est retrouvé catalogué, bon gré mal gré, « vieille gloire de la SF américaine ». Bref : un homme du passé.
     Certes, Les Royaumes du mur, comme les romans qui lui ont succédé, n'est pas foncièrement mauvais. Les personnages que Silverberg met en scène sont plutôt attachants, et la société extraterrestre qu'il décrit, si elle n'est pas des plus originales, n'en est pas moins intéressante. Reste que l'on a l'impression d'avoir déjà lu cette histoire de pèlerins partis à la rencontre de leurs dieux des dizaines de fois, et que ce récit souffre de sa linéarité — au fil de leur progression, les héros affrontent un danger, puis un autre, puis un autre... Au bout du compte, si l'on n'a pas l'impression d'avoir perdu son temps à la lecture de ce livre, on a néanmoins tôt fait de le ranger dans quelque recoin poussiéreux de sa mémoire. Et l'admirateur de Robert Silverberg de constater, désolé, que celui-ci écrit désormais des romans oubliables.
     Les vieux routiers de la Science-Fiction pourront retrouver dans Les Royaumes du mur le plaisir éprouvé à recevoir des nouvelles d'un vieil ami que l'on ne voit plus guère depuis qu'il est parti couler une retraite paisible sur la côte. Quant aux jeunes gens qui nous font le plaisir de nous lire, nous leur conseillons ardemment de faire un détour par les deux « Omnibus » récemment publiés par les Presses de la Cité, ils comprendront sans mal ce qui faisait de Silverberg un auteur d'exception.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/7/1998
dans Bifrost 9
Mise en ligne le : 4/11/2002


Edition LIVRE DE POCHE, SF (2ème série, 1987-) (2008)

     Roman méconnu et pourtant très typique des « purs produits silverbergiens », Les Royaumes du mur s'articule entièrement autour d'une seule et brillante idée. C'est l'usage chez Silverberg et c'est aussi la raison pour laquelle nombre de ces romans souffrent de longueurs inutiles alors qu'ils auraient fait des nouvelles aussi épatantes que percutantes. Les Royaumes du mur n'échappe pas à cette règle, mais Silverberg agit en grand professionnel et capture d'entrée de jeu son lectorat en martelant un scénario qui ne peut tout simplement pas ne pas captiver le lecteur. Histoire initiatique qui relève autant de la fantasy que de la S-F (et qui n'est pas sans points communs avec la très belle nouvelle de Ted Chiang « La Tour de Babylone » — dans le recueil éponyme, chez Denoël « Lunes d'encre »), le roman érige le mystère en décor, voire en personnage, alléchant immédiatement le lecteur par la promesse d'une révélation forcément ébouriffante : sur une planète éloignée, un peuple vit au pied d'une montagne. Immense, infinie, verticale, « Kosa Saag » (c'est son nom) incarne « Le mur ». C'est aussi, à l'instar de nombreux mythes humains, le siège des Dieux. Des Dieux jaloux et autoritaires, confortablement installés au sommet de ce qui est, par essence, inaccessible et étranger. Et Robert Silverberg de s'attacher à l'initiation, à la vie et enfin, au voyage de Poilar Bancroche qui, comme le veut une tradition immémoriale, dirige l'expédition annuelle vers le sommet. Une promenade, on s'en doute, tout sauf amusante, d'autant que les rares pèlerins redescendus de la montagne y ont tous laissé quelques neurones, voire beaucoup plus que ça. L'expédition parviendra-t-elle au sommet ? Quelles surprises attendent les pèlerins ? Et quelles désillusions ? Sur ce pitch aussi universel que prenant, Silverberg déroule une histoire qui, si elle ne manque évidemment ni de sel ni de talent, n'en reste pas moins un peu trop évidente pour emporter la partie. Les ennuis s'accumulent, les dangers se multiplient et la révélation finale est... finale, justement, preuve qu'une seule idée ne fait pas un livre, aussi pagre turner soit-il. Malgré ces défauts évidents, Les Royaumes du mur a le mérite de revenir aux fondamentaux en s'alignant sur un sense of wonder millimétré, tout en s'offrant le luxe d'approfondir le thème de l'autorité, de la divinité et, plus généralement, de la crédulité face au Mythe. On connaît l'affection de Silverberg pour les légendes et les grands mythes de l'humanité, Les Royaumes du mur en est la manifestation directe, à défaut d'être inoubliable.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/1/2008
dans Bifrost 49
Mise en ligne le : 12/6/2009

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