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Génèse de la cité

N.K. JEMISIN

Titre original : The City We Became, 2020
Première parution : USA : Orbit, 26 mars 2020   ISFDB
Cycle : Mégapoles vol. 1 

Traduction de Michelle CHARRIER

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (2007 - ) précédent dans la collection n° 13800 suivant dans la collection
Date de parution : 3 mai 2023

Réédition
Roman, 480 pages, catégorie / prix : 8,90 €
ISBN : 978-2-290-38272-1
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantasy

Couverture : création Studio J'ai lu ; illustration : © AkuMimpi.


Quatrième de couverture

En descendant du train à Penn Station, le jeune homme se rend compte qu'il a tout oublié : son nom, son passé, son visage... Une seule certitude : quoiqu'il n'ait jamais mis les pieds à Manhattan, il est ici chez lui. Rien d'anormal, donc, à ce qu'un vieux taxi jaune à damiers s'arrête devant lui au moment où il en a le plus besoin. Il doit impérativement se rendre sur FDR Drive ; il ignore pourquoi, mais cela a sans doute un rapport avec les tentacules qui sèment le trouble à chaque coin de rue. La ville, sa ville est en danger, et lui seul semble être en mesure de la défendre. Lui seul ? Non, ils sont cinq, un pour chaque arrondissement de New York...

N.K. Jemisin est entrée dans la légende en remportant trois prix Hugo consécutifs pour Les livres de la Terre fracturée (également publiés aux Éditions J'ai lu). Elle signe avec Genèse de la cité, premier volume d'une nouvelle trilogie, un vibrant hommage à la Cité Qui Ne Dort Jamais.

Sommaire
Cacher les différentes éditions des textes
1 - Remerciements, notes, trad. Michelle CHARRIER
1 autre édition de ce texte dans nooSFere :
- in Génèse de la cité (J'AI LU, 2021)

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition J'AI LU, Nouveaux Millénaires (2021)

    La multi-primée N.K. Jemisin est de retour pour une nouvelle trilogie. Ainsi, après la trilogie des «  Livres de la Terre fracturée », l’autrice abandonne cet univers de fantasy dépouillé au profit d’une ville crasseuse, grouillante, baignée d’une noirceur toute lovecraftienne et de ses créatures poisseuses. Le point de départ de Genèse de la cité est à chercher du côté de la nouvelle« Grandeur naissante », parue dans l’excellent recueil Lumières noires (cf. Bifrost n°98). Seules les dernières lignes ont été changées, afin de permettre à l’histoire de prendre son envol. Et quelle histoire ! Certaines villes, parvenues à maturité, prennent vie. Pour cela, elles choisissent un individu qui va les représenter. Elles vivent dans ce dernier, s’incarnent en lui, littéralement. Mais cela se produit de façon soudaine, sans prévenir : pas de carton d’invitation, juste des impressions, fugaces, de déformation de l’espace, de point de vue… Et voilà New York : jeune homme paumé, marginal, fragile, exprimant ses visions sur des murs de sa ville. Mais il n’est pas seul, car New York est multiple. Chaque quartier de la grosse pomme va se choisir un – ou plus souvent une – représentant(e).

    Car chez N.K. Jemisin, pas question de suivre les quotas habituels : l’homme blanc n’a pas le premier rôle, bien au contraire. D’ailleurs, quand il en a un, de rôle, c’est plutôt le mauvais, celui du traître, du vendu. À travers les institutions, la police, les forces installées. Ici, place à la diversité, place à une représentation plus fidèle de la population new-yorkaise. Le Bronx, par exemple, s’incarne dans une femme noire certes âgée, mais au tempérament sanguin, une personnalité forte capable de donner une leçon à ceux qui ne respectent pas les règles, ceux qui tentent de s’en prendre à son centre d’art. Tout l’inverse de la vierge blanche effarouchée vivant encore chez papa-maman à Staten Island, cette île, qui ne se sent pas vraiment new-yorkaise, reliée à Brooklyn par le trop cher Verrazzano Bridge. Le tableau général manque donc parfois de finesse, mais reflète les oppositions et les contentieux très forts tissés entre les différentes communautés, les différents cultures et sensibilités.

    Au début du récit, le ton oscille entre l’onirisme et le désordre. Et l’histoire tarde à se mettre en place, en même temps que le lecteur découvre les personnages principaux. Parvenir à s’intéresser aux enjeux proposés requiert de fait une bonne dose de patience, un enjeu qui se résume au combat entre une ville personnifiée, un groupe de personnes liées entre elles plus ou moins volontaires, et des créatures monstrueuses d’inspiration fortement lovecraftienne (l’auteur lui-même est cité, et son racisme mis en avant).

    L’intérêt tient avant tout aux échanges entre les différents protagonistes, à la vision offerte de cette ville de New York polymorphe, aux composantes si proches et à la fois si éloignées. Les dialogues entre les représentants de chaque quartier valent parfois leur pesant de cacahuètes. Gageons que les connaisseurs des lieux apprécieront tout particulièrement ; le texte donne en tout cas une furieuse envie de s’y immerger.

    Non sans certaines réserves, on attendra donc la parution du deuxième tome de cette trilogie (encore !) annoncée pour mieux comprendre où diable N.L. Jemisin souhaite nous entrainer.

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/4/2021
Bifrost 102
Mise en ligne le : 2/10/2024

Prix obtenus
British Science Fiction, Roman, 2020
Locus, Roman de fantasy, 2021
Bob Morane, Roman étranger, 2021


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