En dix-huit nouvelles et quatre intermèdes, c’est un parcours au sein d’une œuvre marquée par un questionnement de la réalité, de ses contours et de ses potentialités, dans un monde livré à tous les possibles où le pire n’est jamais tout à fait sûr, que Claude Ecken nous offre avec L’Échelle de Reuters. Vingt ans après Le Monde, tous droits réservés (Le Bélial’), treize ans après Au réveil il était midi (L’Atalante), ce survol de son itinéraire de nouvelliste est propice à illustrer quelques convictions fortes et un credo : « Il appartient à la science-fiction de se téléporter au-delà du mur, et de préciser les contours, forcément flous, de ce futur à travers des histoires, multiples et parfois contradictoires. Chacune d’entre elles pourrait même être vraie alternativement. Le principe d’incertitude est son moteur et sa force. La vérité est dans cet entre-deux qu’on appelle la science-fiction. On ne peut la saisir mais on peut l’éprouver. C’est sans doute ce qui fait, au sein de la littérature, sa Singularité. Celle qui me motive, en tout cas. »

Né en Alsace en 1954, Claude Ecken s’est intéressé très jeune au fantastique, à la science-fiction et à la bande dessinée. Depuis ses débuts à la fin des années 70, quand paraissent ses premières critiques en fanzines et revues, jusqu’à nos jours où il poursuit son travail de nouvelliste, de romancier, de critique, d’essayiste et d’anthologiste, il a acquis une place de premier plan parmi les auteurs francophones. Dans les années 2000, son œuvre est primée, avec deux Prix Rosny Aîné, pour La Fin du big bang (2001) et Éclats lumineux du disque d’accrétion (2004). Le Grand Prix de l’Imaginaire lui revient en 2006 pour son recueil Le Monde, tous droits réservés, ainsi qu’en 2021 pour la nouvelle Toxiques dans les prés. Vivant de sa plume depuis une vingtaine d’années, il réside actuellement à Béziers.