Alfred BESTER Titre original : The Indian Giver / The Computer Connection / Extro, 1974 Première parution : Analog Science Fiction/Science Fact, novembre 1974 à janvier 1975. En volume : Berkley, 1975ISFDB Traduction de Guy ABADIA Illustration de Christopher FOSS
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 1269 Dépôt légal : 4ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : 10 décembre 1981 Réédition Roman, 288 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : 2-277-21269-5 Format : 11,0 x 16,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Alfred Bester est né en décembre 1913. Il a étudié à la fois les sciences et les beaux-arts. Il est devenu un des plus importants auteurs de science-fiction au cours des années 50 puis s'est consacré au journalisme et à la télévision avant de revenir au genre de ses débuts.
Comment devenir immortel, sinon en affrontant, en niant la mort ? C'est ce qu'ont fait, au fil des âges, quelques hommes et quelques femmes : le Groupe, qui a commencé avec un Neandertalien et qui accueille, aujourd'hui, en cette fin du XXIe siècle, le Dr Devine.
Ce ne sont ni des dieux ni des saints. Simplement des humains riches d'expérience et pour qui le monde est un terrain de jeux. Ils aiment, ils boivent, ils s'amusent... Le Dr Devine, cependant, va leur poser un rude problème !
Il a vaincu la mort mais pour se retrouver en vivante et totale symbiose avec l'Extro, le tout-puissant ordinateur. Et l'Extro, à présent doué de conscience, veut, ni plus ni moins, métamorphoser l'espèce humaine...
Le thème traditionnel du petit groupe d'immortels (c'est ici une sorte de traumatisme qui provoque l'immortalité) traversant les siècles et l'Histoire, à laquelle ils impriment leur marque, où se raccroche un autre thème de tradition : la lutte contre un ordinateur tout-puissant. En prime, des voyages dans le temps et l'espace, des monstres, bref une pincée de tout ce qui fait le fond (de tiroir ?) de la SF. Mais tout cela n'est que prétexte, ingrédients : qu'on ne s'attende pas à retrouver dans ce récent roman la rigueur et la profondeur de L'homme démoliet de Terminus les étoiles.Pour son retour au genre, Bester a voulu s'amuser (il y a sûrement réussi) et nous amuser ; hélas, son humour « dévastateur, grinçant ou bonhomme » (cf. le dos du volume) nous est lancé à tellement haute dose, et page après page, qu'on est vite assommé, au propre comme au figuré, par cet exercice de haute voltige d'un esprit si brillant mais si vide. 50 pages, ça pourrait aller. 290, le livre vous tombe des mains, et on peut se dire que, tout compte fait, Bester se montre bien tel qu'il se décrivait avec lucidité au milieu des années 60 : « Un bovidé satisfait gras, prétentieux, et content de soi »... A livre d'humeur (vagabonde), critique d'humeur (mauvaise).