Première parution : Paris, France : Le Livre de poche n° 3772, La Grande anthologie de la science fiction, 4ème trimestre 1975 Cycle : La Grande anthologie de la science-fiction vol. 10
Voyager dans l'avenir, c'est prévoir ce qui va se produire, le prévenir si c'est un malheur, le mettre à profit si c'est un avantage ; voyager dans le passé, c'est retrouver la saveur des souvenirs heureux, rectifier les erreurs, les échecs.
Mais il y a le retour...
La grande anthologie de la science-fiction :
— 36 volumes qui expliquent tous les thèmes de la science-fiction
— Les 300 plus grands auteurs de 1930 à nos jours
— Dans chaque volume une étude sur le thème traité, une présentation des textes par les meilleurs spécialistes, un dictionnaire des auteurs.
Un instrument de découverte et de référence indispensable
Mêmes réflexions d'ensemble que pour le précédent (Histoires de demain), encore qu'ici la cote moyenne des récits serait sensiblement plus basse, sans doute parce qu'il faut au voyage temporel la dimension du roman pour pleinement s'exprimer (cf. Le voyageur imprudent ou La fin de l'éternité entre autres célébrités — et même au titre des nouvelles, celles sélectionnées par Michel Demuth pour Trésors et pièges du temps (Marginal n° 2) étaient plutôt meilleures dans l'ensemble — même si l'une se retrouve dans les deux volumes : The discoveredof Momiel Mathaway, de W. Tenn). N'empêche que le thème est un des plus fascinants qui soient, en cela qu'il fonctionne à tous les niveaux possibles des désirs selon Eizykman : désir d'ubiquité tant spatiale que temporelle, désir de vaincre la mort, de contraindre l'Histoire (à la fois totalitaire et utopique !), de connaître l'avenir, d'opérer un repli fœtal sur le passé. D'où le vertige ressenti, pas assez mis en relief par Goimard dans sa préface — mais il se rattrape dans ses notices pétillantes et aguicheuses, où il lui arrive même de se faire piéger par les paradoxes (L'enfant trop curieux de Matheson est un transfert dans le passé, pas un voyage vers l'avenir !). En ce qui concerne les textes eux-mêmes, pas de découverte parmi les rares inédits, la palme revenant toujours aux vieux classiques : All you, zombies d'Heinlein (étourdissant) ou La saison de grand cru de Kuttner et Moore (pathétique), sans oublier The man who came aerly et La patrouille du temps d'Anderson, adroitement réunies ici puisque ces deux nouvelles, sur la même conjoncture, révèlent deux orientations idéologiques radicalement différentes : décidément rien n'est simple — surtout quand on se mêle de voyager dans le temps !
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesDenis Guiot, Stéphane Nicot & Alain Laurie : Dictionnaire de la science-fiction (liste parue en 1998) pour la série : La Grande anthologie de la science-fiction