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Ainsi finit le monde

James MORROW

Titre original : This is the way the world ends, 1986
Première parution : New York, USA : Henry Holt, juin 1986   ISFDB
Traduction de Luc CARISSIMO
Illustration de Serge BIHANNIC

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 458 suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 1988, Achevé d'imprimer : mars 1987
Première édition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : 10
ISBN : 2-207-30458-2
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
En cette année 1995 sur laquelle revient planer la menace d'un conflit nucléaire, George Paxton, graveur de pierres tombales de son état, est prêt à tout pour procurer à sa petite fille une Protection Autonome de Survie Post-Atomique. Y compris, puisque cette combinaison prétendument miracle est au-dessus de ses moyens, à signer dans d'étranges circonstances un tout aussi étrange document par lequel il reconnaît sa complicité dans le déclenchement de la Troisième Guerre mondiale.
Dans ce genre de marché, on est toujours perdant. Mais George n'a pas les dons visionnaires de Nostradamus, il ne sait pas que le ciel va incessamment lui tomber sur la tête. Et comment pourrait-il imaginer qu'il s'expose à comparaître devant le tribunal des "non-admis", c'est-à-dire des descendants virtuels de l'humanité décimée, appelés pour un temps à la vie à la faveur d'une distorsion temporelle ?
 
L'auteur
Né en 1947 à Philadelphie, Jame Morrow a été professeur d'anglais, cinéaste et dessinateur humoristique.Les trois romans qu'il a publiés depuis 1981 font de lui un représentant de la nouvelle science-fiction américaine, mais il n'en reste pas moins un franc-tireur du genre à la manière de Kurt Vonnegut Jr.
Critiques
     Tout n'est plus que transparence, on nous le répète assez. Les Cosaques, les Yankees vont la main dans la main avec pour seule ogive celle d'un arc-en-ciel... Cependant, il est une autre Amérique que James Morrow, rechignant à la cantonner dans la complexité d'univers parallèles, décrit à moins de dix années d'ici : 1995. Une Amérique différente, mais familière à qui se souviendra de la guerre froide modèle 50, et de ces sixties moins dorées qu'on persiste à les dire.
     Dans son clip pour les tenues de Protection Autonome de Survie Post-Atomique, le Secrétaire-Adjoint à la Défense Robert Wengernook synthétise à merveille la logique de ces Etats qu'unissent le goût du commerce et la peur de la guerre : « La clé de notre sécurité, c'est la dissuasion. La clé de la dissuasion, c'est la protection civile. Et la clé de la protection civile, c'est une nouvelle technologie mise au point par les Entreprises eschatologiques... » Ainsi va se réaliser temporairement le rêve d'une Amérique blanche, arpentée de millions de patriotes que protègent civilement leurs combinaisons paspas immaculées. Jusqu'à cette fulgurance qui, vraiment, n'a rien d'un arc-en-ciel : sale coup pour le commerce. Et non moins mauvaise blague pour ceux-là qui devaient naître, qui auraient fait l'humanité future : les voici non-admis, renvoyés à jamais dans les limbes du néant. A jamais ? Ce serait trop beau pour les exécuteurs du monde, qu'on les nomme politiques, militaires, technologues ou prêcheurs. Et Morrow, démiurge de tous les possibles, donne vie à ces non-admis, humanité en creux, le temps d'un roman fou et désabusé.
     Hantise du désastre, mesquinerie ordinaire, idéaux fracassés, il y a tout cela dans l'Amérique de Morrow, et davantage encore. Pour qui veut tout savoir de la gravure des pierres tombales, de la fragilité des tarentules, du vol des grands vautours, d'une boutique voyageuse où recréer le passé, des secrets du Pôle Sud, de la culture d'oranges à bord des sous-marins et d'images sur verre qu'avaient peintes le très grand Léonard de Vinci, il faut se transporter en 1995 : année fictive, lieu géométrique de l'histoire du monde et de sa disparition. Tout cela pour comprendre qu'il y a peu de différence entre la fable et le présage, entre James Morrow et la démesure époustouflante du baroque.

Alain DARTEVELLE
Première parution : 1/6/1988 dans Fiction 398
Mise en ligne le : 25/10/2002

Cité dans les listes thématiques des oeuvres suivantes
Le Science-Fictionnaire - 2 - Mondes perdus
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