Christian Grenier, auteur jeunesse
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Christian Grenier



     Harry Potter, une révélation ou une révolution ?

     Le livre du mois, c'est bien sûr Harry Potter et les reliques de la mort — 11 millions d'exemplaires vendus en anglais le premier jour de sa sortie.
     Pourtant, vous ne trouverez pas ce titre dans mon « livre du mois » — à quoi bon parler de ce que tout le monde connaît et doit avoir lu s'il ne veut pas passer pour un plouc ?
     Si j'en parle, c'est pour rectifier le tir. Et nuancer, par exemple, ce qu'affirme Sophie Bourdais dans son article du Télérama N°3015 ( 24/10 au 2/11 2007 ). Au milieu de réflexions pertinentes concernant les « effets bénéfiques Harry Potter » elle évoque le « coup de génie de l'auteur, qui a choisi de faire vieillir ses personnages à chaque tome, et d'accompagner ainsi le moment de la vie où l'on change le plus ».
     Je suis donc moi aussi génial ! Je l'ai même été avant J.K. Rowling puisque c'est en 1995 que j'ai commencé à publier La Fille des Etoiles — le début des six volumes d'Aïna qui, dans le premier tome, a 13 ans et 19 ans dans le dernier ( Faut-il brûler Jeanne ? ).
     Amertume de ma part ? Jalousie ?
     Même pas. D'abord parce que je n'ai pas de sorciers en magasin. J.K. Rowling chasse donc sur des terres que je ne fréquente pas — je laisse ce soin à des centaines d'auteurs qui, depuis deux siècles, revisitent le fantastique et ses avatars, et ont ainsi préparé le terrain. Ensuite parce que les dimensions de ma saga n'ont rien à voir avec celles du héros à lunettes. Enfin parce que si J.K. Rowling a eu un coup de génie, elle n'est pas la première. Et moi non plus sans doute, malgré la conclusion imprudente de Sophie Bourdais : « Quel autre écrivain peut revendiquer un tel exploit ? »
     L'exploit, d'ailleurs, n'est pas l'idée de faire vieillir son héros de livre en livre, mais d'en avoir vendu 350 millions d'exemplaires —  à l'aide du bouche à oreille... et des médias. Il ne faut pas tout mélanger.
     Plus loin, Sophie Bourdais s'étonne ou s'émerveille : « Depuis le quatrième opus, Harry Potter et la coupe de feu, il est évident que J.K. Rowling n'écrit pas que pour les enfants. »
     Nouveau coup de génie de l'auteur britannique ?
     Euh... faut-il préciser que des dizaines d'autres auteurs ne l'ont pas attendue pour prétendre avoir un public élargi aux plus de douze ans, de Charles Dickens à Jack London en passant par Roald Dahl ? Plus près de nous, en France, dès 1970, des auteurs comme Pierre Pelot, William Camus ou moi ( tiens, les trois auteurs à l'origine de La Charte ? ), ou encore Bertrand Solet, Madeleine Gilard, Bernard Clavel, René Antona, Michel Grimaud, Jean Coué — n'en jetez plus ! — ont publié des romans qui touchaient les jeunes autant que les adultes. Et que dire aujourd'hui de Marcus Malte ( ah, lisez De poussière et de sang !), François Place ou Anne-Laure Bondoux ( j'en passe ! ).
     « L'introduction de la mort, du deuil, de la souffrance a modifié la tonalité des romans, » poursuit Sophie Bourdais qui évoque ensuite les thèmes abordés par J.K. Rowling : racisme, sort des opprimés et autres « thèmes brassés par l'auteur (qui ) rencontrent un écho immédiat dans notre monde contemporain, encore hanté par son passé proche, et pas toujours capable de défendre ses valeurs humanistes. »
     Ici, on a bien sûr envie de répondre que ces thèmes, les auteurs jeunesse ( qu'ils me pardonnent de ne pas tous les citer ! ) n'ont pas attendu Harry Potter pour les conjuguer !
     Plus loin encore dans cet article de Télérama, il est question de l'essai ( sur Harry Potter, bien sûr ! ) d'un docteur en littérature comparée qui explique que le vrai sujet ( de la saga du jeune sorcier ) est la difficulté de grandir.
     Quel scoop ! Ne s'agirait-il pas, au fond, du sujet récurrent de la moitié, voire des trois quart des fictions publiées à destination de la jeunesse, de Sans Famille à la guerre d'Eliane, en passant par Mamie l'or Rose ou Loulette ? Et ce thème n'est-il pas celui des vieux romans d'apprentissage ( ce que les Allemands nomment le Bildungsroman ) dont Les souffrances du jeune Werther de Goethe ( 1774 ), Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier ( 1863 ) ou L'Education sentimentale de Flaubert ( 1869 ) ont été les modèles ?
     On l'aura bien compris : mon propos n'est pas de critiquer les qualités de Harry Potter, ni de minimiser l'élan qu'aura donné cette œuvre à la lecture en général, et à la prise de conscience mondiale qu'un texte destiné aux jeunes peut relever de la littérature et toucher un large public d'adultes. Il est de m'étonner que des gens sérieux aient attendu la médiatisation d'une « œuvre pour la jeunesse contemporaine » réussie ( il y en a d'autres ! ) pour se pencher sur tous ces problèmes et... croire les découvrir.
     Christian Grenier


Christian Grenier
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