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Mallworld

S.P. SOMTOW

Titre original : The ultimate Mallworld, 2000
Traduction de Jacques CHAMBON & Gilles GOULLET
Illustration de Alain BRION

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio SF n° 172
Dépôt légal : avril 2004
Première édition
Recueil de nouvelles, 480 pages, catégorie / prix : F10
ISBN : 2-07-031474-X
Genre : Science-Fiction

Édition intégrale, traductions harmonisées par Gilles Goullet ; ce livre était précédemment et partiellement paru sous le titre "Mallworld graffiti" publié sous le nom de Somtow Sucharitkul.



Quatrième de couverture
     Malgré leur peau bleue et leurs cheveux magenta, les Selespridar sont humanoïdes à 99,8%. Ça ne les a pas empêchés de construire autour de notre système solaire un champ de forces qui nous retient prisonniers et nous cache les étoiles. Qu'à cela ne tienne, il nous reste Mallworld, le centre commercial le plus fou de l'univers.
     Un million de clients par jour !
     Allez y copuler avec la sculpture en barbe à papa la plus géante de l'univers ! Achetez-y un bébé à morphologie adaptable et personnalité optionnelle ! Si vos goûts vous portent plutôt vers la religion, offrez-vous une castration rituelle entièrement réversible ou revivez la paix solennelle et austère d'une Cène dans un authentique MacDonald reconstitué. Vous ne serez pas déçus !
     Satisfaits ou remboursés !

     Pour la première fois publiée dans leur intégralité en France, voici les neuf nouvelles situées dans le monde délirant de Mallworld.
     Satisfaction garantie !

     Né en 1952 en Thaïlande, élevé à Eton et Cambridge, S.P. Somtow (de son vrai nom Somtow Sucharitkul) est surtout connu en France pour se série Vampire Junction, qui a contribué à renouveler les codes de la littérature vampirique, et pour ses Chroniques de l'Inquisition, vaste et inoubliable space opera publié aux Éditions Denoël.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Prologue (Prologue, 2000), pages 13 à 17, nouvelle, trad. Gilles GOULLET
2 - Une journée à Mallworld (A Day in Mallworld, 1979), pages 21 à 60, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
3 - Un air de Mallworld (Sing a Song of Mallworld, 1980), pages 63 à 112, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
4 - Le Vampire de Mallworld (The Vampire of Mallworld, 1981), pages 115 à 161, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
5 - Rage sur Mallworld (Rabid in Mallworld, 1980), pages 165 à 208, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
6 - Mallworld Graffiti (Mallworld Graffiti, 1981), pages 211 à 276, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
7 - La Face cachée de Mallworld (The Dark Side of Mallworld, 1981), pages 279 à 335, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
8 - Les Dents de Mallworld (The Jaws of Mallworld, 1981), pages 339 à 381, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
9 - Ambassade à Mallworld (A Mall and the Gneiss Visitors, 2000), pages 383 à 416, nouvelle, trad. Gilles GOULLET
10 - Le Faucon Mallworld (The Mallworld Falcon / Bug-Eyed in Mallworld, 1996), pages 419 à 463, nouvelle, trad. Gilles GOULLET
11 - Épilogue (Epilogue, 2000), pages 465 à 468, nouvelle, trad. Gilles GOULLET
Critiques
     « Il y a quelque deux cents ans les super-sages, super-puissants, super-désirables Selespridar ont pris possession du système solaire et collé un champ de force autour de l'orbite de Saturne, nous reléguant dans notre petit univers à nous tout ce qu'il y a de chic, de fermé et d'étouffant. Jusqu'à ce que nous soyons civilisés. »
     Des extraterrestres ont ainsi privé l'humanité de la vision des étoiles, pour « un temps appelé à ne s'achever que lorsque l'Homo sapiens aura atteint la maturité et sera apte à se joindre au reste de la galaxie ».

     Mais l'Homo sapiens paraît encore loin de l'acquérir, cette fichue maturité. Car si la technologie avancée de ce lointain futur permet d'avoir deux têtes ou la peau bleue, de choisir le QI de son enfant ou de marcher au plafond, la sagesse ne semble pas encore monnaie courante. Et dans ce futur où la lecture est devenue superflue, les figures du passé n'ont plus qu'un rôle confus : Martin Luther King serait un pape qui aurait vaincu King Kong, Homère un écrivain de science-fiction du Moyen Âge...
     Heureusement, il est toujours possible de planer — aux sens propre et figuré — grâce à une drogue, le lévitol. Et surtout, on peut toujours aller flâner à Mallworld, un « centre commercial de trente kilomètres de long qui flotte solitaire entre les astéroïdes et Jupiter, et où l'on trouve tout ».

     Ce recueil de nouvelles se déroulant dans l'étonnant centre commercial de Mallworld regroupe pour la première fois en France toutes les nouvelles du cycle. De thèmes très variables, elles mettent en scène parfois un extraterrestre qui doit impérativement trouver le sens de la vie pour échapper à une condamnation à mort, ou beaucoup plus simplement des adolescents qui se découvrent l'un l'autre. Elles peuvent conduire à s'interroger sur la nécessité de la souffrance au statut d'artiste, ou illustrer les conséquences des traumatismes de la petite enfance, ou encore critiquer les religions de manière particulièrement virulente.
     Bref, ces nouvelles forment un roman mosaïque qui dévoile une histoire du futur insolite, avec des récits où coexistent humour décalé et tendresse nostalgique, entrecoupés d'intermèdes publicitaires corrosifs. C'est un peu inégal, mais l'originalité du ton et de l'imagination de S. P. Somtow mérite à l'évidence un détour par Mallworld, où l'on trouve assurément de tout !

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 1/9/2004 nooSFere


     Les Selespridar, des extraterrestres grands et bleus, ont enfermé l'humanité dans un rayon allant du Soleil à l'orbite de Saturne, lui masquant les étoiles, jusqu'à ce qu'elle devienne plus raisonnable. Pour les humains, cette situation leur fait regretter plus amèrement encore l'accès aux étoiles. Pourtant, à considérer Mallworld, labyrinthique centre commercial flottant dans l'espace, construit grâce à la technologie des administrateurs selespridar, et sur lequel on se télémate, c'est pas gagné ! On y trouve de tout, même des bébés à la morphologie adaptée ou des prostituées aux multiples appendices sexuels. On peut s'y suicider de toutes les manières possibles (et réversibles), par exemple sous la morsure d'un vampire, lequel n'aspire qu'à retrouver son humanité. Un choix élargi de religions, qui permet de s'offrir une castration rituelle ou un sacrifice de nouveaux-nés, aidera peut-être un Selespridar déchu à chercher le sens de la vie. Car ces derniers ont des défauts cachés, comme la naissance de rejetons aussi nombreux que les œufs d'esturgeon, qui servent pour la plupart de nourriture, ne serait-ce que pour éviter la surpopulation. Mais il existe aussi une grande disparité entre les gens aisés, maîtres richissimes et oisifs de Mallworld, et les miséreux, qui se cachent dans les recoins du complexe.

     En neuf nouvelles ébouriffantes, truffées de détails exotiques, voire délirants, exploitant toutes les possibilités de la génétique et des progrès les plus improbables, Somtow décrit la trajectoire d'individus à l'aise dans cet univers ou qui le remettent en question. Une constante émerge de ces récits : si l'humanité n'est pas encore digne des étoiles, elle fait pourtant preuve d'une compassion et d'un altruisme qui étonnent les espèces supérieures.

     Paru à l'origine en « Présence du futur », ce volume est augmenté de deux nouvelles et des textes intermédiaires, faits de commentaires de Selespridars sur les humains ou de publicités, souvent fort drôles, qui donnent un aperçu de l'univers totalement déjanté de Mallworld. Cette intégrale mérite réellement le détour par le délire et l'inventivité présents à chaque page.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/7/2004 dans Bifrost 35
Mise en ligne le : 3/8/2005


     « Présence du Futur » avait publié, en 1983, Mallworld Graffiti, des nouvelles ayant pour cadre un centre commercial de trente kilomètres de long, construit dans l'espace, entre la Ceinture d'astéroïdes et Jupiter. S. P. Somtow a complété l'ouvrage, ajouté deux nouvelles, un prologue, un épilogue et des petits textes reliant les nouvelles.

     Les Selespridar, des extraterrestres qui ressemblent fort aux humains, sauf que leur peau est bleue et grande leur sagesse, ont bâti, autour du système solaire, un champ de force destiné à empêcher l'humanité de sévir à l'extérieur, tant que ses tuteurs ne l'en auront pas jugé digne. La Terre est ravagée depuis longtemps, les étoiles sont devenues invisibles. Ne reste qu'une échappatoire au désespoir : la consommation. Tout est à vendre à Mallworld, des objets, bien entendu, mais aussi du plaisir, du sexe ou des drogues, de nouvelles apparences, la génétique étant capable de transformer un homme en insecte, ou de créer des enfants, ces derniers étant fabriqués par des laboratoires dont le plus renommé est la Trans-Cigogne... Les religions sont des entreprises commerciales, réunies sous l'autorité d'une papesse qui exhibe sa plastique irréprochable. On peut même s'offrir un suicide spectaculaire, sous les dents d'un requin ou en basculant dans le vide de l'espace : « Remboursement garanti si vous êtes encore vivant après traitement ! » Mallworld Graffiti est un réjouissant jeu de massacre. Tous les aspects de notre société de consommation sont caricaturés. La publicité est une des cibles favorites. S.P. Somtow s'amuse et nous amuse en multipliant les slogans ridicules. Il invente, pour notre plus grand plaisir le « Club du culte du mois », un abonnement qui permet de s'offrir chaque mois une religion nouvelle, par exemple la « Contemplation nombrilique zen » : « Méditez pendant quarante ans ! (Effet temporel simulé par absorption contrôlée de Brévitol. Durée en temps réel : quinze jours.) Un autre sujet favori est la satire d'une société qui ne conserve que peu de traces de son passé et de ses cultures. Dans ce futur où plus personne ne sait lire, on croit à « la découverte de l'Amérique par Adam et Ève, à cette époque néolithique où Abraham Lincoln colonisait la Lune et érigeait la Statue de la Liberté dans la Mer de la Tranquillité ». Robert Sheckley, Fredric Brown, Douglas Adams, depuis Jules Verne, la science-fiction pratique l'humour. S.P. Somtow se montre digne de cette tradition.

     Il ne faut pas pour autant penser que Mallworld est une vaste farce. Sous la satire, perce une tendresse pour ces humains déraisonnables, en particulier pour les plus malheureux d'entre eux, ce vampire qui doit son goût du sang à une erreur de la Trans-Cigogne, cette croque-mitaine chargée de reprendre les enfants aux parents qui n'ont pas payé les traites de leur achat et qui a pourtant un grand cœur, un religieux qui tombe amoureux d'une prostituée... Symbole de cette face tendre du roman, un sculpteur place en orbite autour de Saturne une gigantesque statue de glace, un hommage à l'humanité en tutelle.

Gilbert MILLET (site web)
Première parution : 1/6/2004 dans Galaxies 33
Mise en ligne le : 30/12/2008

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