Une île de cauchemar perdue au milieu des mers, peuplée d'animaux énormes et féroces, survivants fantastiques de la préhistoire : c'est là que débarque l'équipe de l'intrépide Denham, cinéaste prêt à tout pour impressionner les foules.
C'est là surtout que vit le plus surprenant héros que l'on puisse filmer. Kong, le gigantesque dieu-monstre auquel les indigènes offrent comme épouses leurs vierges terrorisées ! Mais en voyant parmi les étrangers venus sur leur île une femme blanche à la longue chevelure de soie blonde, leur sorcier, émerveillé, décide de faire présent de cette « femme en or » au dieu redouté. Et Anne, la douce et jeune actrice engagée par Denham, est enlevée par les guerriers de la tribu et livrée à Kong...
Delos W. Lovelace
En 1933, Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack créent l'événement avec leur film King Kong. Un an avant le tournage, D.W. Lovelace écrivit le roman que voici sur la base du scénario du film signé Cooper, Edgar Wallace et Ruth Rose, la femme de Schoedsack.
Publié aux U.S.A. en 1932, quelques mois semble-t-il avant la sortie du film, ce roman n'est qu'un récit de circonstance, écrit par un tâcheron dont l'existence même a été mise en doute, d'après le scénario original de Merian C. Cooper et Edgar Wallace (mort avant le tournage et qui, selon Cooper, n'avait de toute façon pas écrit une ligne...). Bâclé, mal construit (King-Kong n'apparaît qu'à la moitié du livre et la splendide partie new yorkaise n'y occupe que les 25 dernières pages), plein d'absurdités (tous les dinosaures ont invariablement un long cou et le héros entend une araignée géante respirer !), ce « roman » ne peut être considéré ni comme une curiosité, ni même comme un document 1, et seule la sortie du film de Dino de Laurentiis avec deux i et John Guillermin 2 a pu inciter Albin ou Michel à le traduire et le publier... Mieux vaut revoir King-Kong,le seul, le vrai, ce gigantesque chef-d'œuvre du septième art qui n'aura jamais d'équivalent ni dans la technique ni dans nos cœurs.
Notes :
1. En fait de document, il faut lire, sur le tournage du film original, Comment nous avons fait King-Kong, d'Orville Goldner et George E. Turner (Editions de la Courtille) et, plus spécialement axé sur la postérité des grands singes au cinéma, King-Kong story, de René Château, Editions René Château, on n'est jamais si bien servi que par soi-même... 2. Pas un mauvais film à strictement parler, simplement un film inutile.