« Quelque part, dans le silence le plus complet de la Chapelle, je crus entendre quelque chose. Je tendis l'oreille, pétrifié sur place, mon cœur battant la chamade. Puis je fus persuadé d'entendre à nouveau ce bruit. J'étais certain que quelque chose avait bougé à l'autre bout de l'allée, tout au fond. J'essayai de voir dans l'obscurité, d'entendre un nouveau bruit... Mais mes yeux ne montrèrent que des ténèbres parmi les ténèbres... Il y eut un moment de silence très particulier, horrible pour moi. Et brusquement, il me sembla entendre à nouveau un bruit plus près de moi, qui se répéta, d'une manière très furtive. C'était comme si quelqu'un s'avançait lentement sur le bas-côté... Je songeai alors à la dague accrochée au-dessus de l'autel... Allait-elle brusquement surgir du vide pour me frapper, comme elle l'avait déjà fait... animée par quelque Force invisible et démoniaque ? »
Tel est le début de la première des neuf aventures de Carnacki, le « détective du surnaturel » ... qui traque les fantômes sans merci !
1 - François TRUCHAUD, W.H. HODGSON ou la Quête du Surnaturel, pages 7 à 12, préface 2 - La Porte (The Gateway of the Monster, 1910), pages 13 à 45, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 3 - La Maison parmi les lauriers (The House Among the Laurels, 1910), pages 46 à 76, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 4 - La Chambre qui sifflait (The Whistling Room, 1947), pages 77 à 104, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 5 - Le Mystère de la maison hantée (The Searcher of the End House, 1910), pages 105 à 147, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 6 - Le Cheval de l'invisible (The Horse of the Invisible, 1910), pages 148 à 189, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 7 - Le JARVEE (The Haunted Jarvee / The Haunted "Jarvee", 1929), pages 190 à 218, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 8 - Le Verrat (The Hog, 1947), pages 219 à 284, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
Critiques
Sept enquêtes, par ce personnage hautement improbable mais stéréotypé qu'est le « chasseur de fantômes ». Des points forts : la manière aisée de mener chaque récit et la « représentation » des démons, à qui l'auteur se garde de donner une apparence charnelle, évitant ainsi le ridicule des bestioles à la Lovecraft ; au contraire on reste dans l'indicible, les bruits (claquements de portes, grognements), les altérations de la perception (plancher qui se gondole), les odeurs ; en un cas, Hodgson se permet même le luxe de conclure l'enquête par un constat de mystification. Mais beaucoup de points faibles : le schéma trop répétitif des histoires, l'insistance à vouloir rationnaliser ces chasses à l'irrationnel par tout un attirail scientifique (flashes au magnésium, combinaison de caoutchouc, pentacle électrique) que Carnacki déploie chaque fois avec une profusion de détails inutiles, le fait de se trouver devant une série racontée à la première personne, ce qui enlève toute crainte quant au sort du héros... Il y aura n'en doutons pas de nombreux fans de Hodgson et autres amateurs de fantastique qui crieront au chef-d'œuvre devant ces histoires (originellement publiées en recueil en 1913). Mais l'auteur de cette notice n'a pas pu aller au-delà d'un ennui distingué et d'une condescendance amusée. Il s'en excuse en toute humilité.