William Hope HODGSON Titre original : Carnacki the Ghost-Finder, 1913 Première parution : Angleterre, Londres : Eveleigh Nash Company Limited, mars 1913ISFDB Traduction de François TRUCHAUD
Lovecraft avait salué le génie de Hodgson (1875-1918) en ces termes : « Peu d'auteurs savent comment lui esquisser l'approche des forces innommables et l'assaut des entités monstrueuses... » Précurseur, à sa façon, du Harry Dickson cher à Jean Ray, Carnacki affronte sans cesse des forces psychiques redoutables au cours de ses enquêtes ou aventures fantastiques. C'est avec un art admirable de détails insignifiants, une manière imperceptible de graduer l'effroi, que Hodgson fait venir l'épouvante.
1 - François TRUCHAUD, Hodgson ou la quête du surnaturel, pages 7 à 11, préface 2 - La Porte (The Gateway of the Monster, 1910), pages 13 à 42, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 3 - La Maison parmi les lauriers (The House Among the Laurels, 1910), pages 43 à 71, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 4 - La Chambre qui sifflait (The Whistling Room, 1947), pages 73 à 97, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 5 - Le Mystère de la maison hantée (The Searcher of the End House, 1910), pages 99 à 138, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 6 - Le Cheval de l'invisible (The Horse of the Invisible, 1910), pages 139 à 177, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 7 - Le Jarvee (The Haunted Jarvee / The Haunted "Jarvee", 1929), pages 179 à 205, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 8 - Le Verrat (The Hog, 1947), pages 207 à 266, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 9 - La Chose invisible (The Thing Invisible, 1912), pages 267 à 303, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 10 - Bibliophilie (The Find, 1947), pages 305 à 317, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
Sept enquêtes, par ce personnage hautement improbable mais stéréotypé qu'est le « chasseur de fantômes ». Des points forts : la manière aisée de mener chaque récit et la « représentation » des démons, à qui l'auteur se garde de donner une apparence charnelle, évitant ainsi le ridicule des bestioles à la Lovecraft ; au contraire on reste dans l'indicible, les bruits (claquements de portes, grognements), les altérations de la perception (plancher qui se gondole), les odeurs ; en un cas, Hodgson se permet même le luxe de conclure l'enquête par un constat de mystification. Mais beaucoup de points faibles : le schéma trop répétitif des histoires, l'insistance à vouloir rationnaliser ces chasses à l'irrationnel par tout un attirail scientifique (flashes au magnésium, combinaison de caoutchouc, pentacle électrique) que Carnacki déploie chaque fois avec une profusion de détails inutiles, le fait de se trouver devant une série racontée à la première personne, ce qui enlève toute crainte quant au sort du héros... Il y aura n'en doutons pas de nombreux fans de Hodgson et autres amateurs de fantastique qui crieront au chef-d'œuvre devant ces histoires (originellement publiées en recueil en 1913). Mais l'auteur de cette notice n'a pas pu aller au-delà d'un ennui distingué et d'une condescendance amusée. Il s'en excuse en toute humilité.