Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant — par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l'existence de Fitz, son fils illégitime.
Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l'égide du maître d'écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que FITZ reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L' enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu'à un fil : celui de sa lame...
Robin Hobb a commencé sa carrière d'écrivain en 1995, avec le cycle de L'assassin royal. Elle a délibérément voulu cette saga comme une réécriture de ses clichés préférés des contes de fées, et son extraordinaire succès en a immédiatement fait l'égale des épopées de référence de Marion Zimmer Bradley.
Critiques
Premier tome de la célèbre série « l’Assassin Royal », L’Apprenti assassin met en scène la jeunesse et l’apprentissage du héros, Fitz, bâtard de l’héritier au trône des Six-Duchés. Abandonné dès sa naissance, celui-ci s'est vu confié à la garde de la famille de sa mère avant d'être renvoyé à la cour à l’âge de six ans pour sa formation au métier d’assassin, ainsi que ses première misions sur le terrain.
Cet ouvrage offre une lecture très abordable et agréable car Robin Hobb emploie un vocabulaire simple et un langage clair, sans tournures de phrases ardues, objets magiques obscurs ni descriptions longues et harassantes.
Mais son point fort principal est l'habileté de l’auteur à présenter l’état d’esprit d’un personnage souffrant de sa bâtardise. Les bâtards sont souvent présents en medieval fantasy, sans pour autant que les auteurs prennent le temps d’approfondir leur psychologie. Leur statut d’enfant illégitime passe au second plan, pour parfois même disparaître dans l’esprit du lecteur (et de l'auteur ? ? ?).
Néanmoins, ces aspects positifs ne peuvent en cacher d’autres, moins excitants.
Ainsi, une fois de plus (et à mon grand regret), le héros est un enfant, ce qui rend le scénario peu crédible. En effet, qu'il existe des enfants-soldats ou terroristes, c'est une triste réalité, mais imaginer qu'un garçon de treize ans mène de subtils complots et de retors assassinats me semble irréaliste. Certes, le côté « apprentissage » s’applique d’autant mieux à un enfant, mais il rend aussi le personnage principal plus proche du lecteur pré-adolescent. Le lecteur adulte préfèrera sans doute des assassins plus sombres et cyniques, comme Vlad Taltosde Steven Brust ou le Benvenuto Gesufal de Jean-Philippe Jaworski (in Gagner la guerre). D'ailleurs, le scénario et les personnages très simplistes, pas assez creusés, et l’intrigue franchement linéaire renforcent cette impression de littérature peu mâture.
Tout cela fait de L’Apprenti assassin un livre léger et agréable à lire, mais sans réelle consistance, qui conviendra plus à un jeune lecteur ayant fini la saga des Harry Potter et cherchant un nouveau héros à qui s’identifier, plutôt qu’à un adulte préférant les aventures sombres et grinçantes d’un tueur à gages tourmenté.
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesJean-Pierre Fontana : Sondage Fontana - Fantasy (liste parue en 2002) pour la série : Le Royaume des Anciens