Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Le Silence de la cité

Élisabeth VONARBURG


Illustration de Aurélien POLICE

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio SF n° 720
Date de parution : 5 janvier 2023

Réédition
Roman, 400 pages, catégorie / prix : F8
ISBN : 978-2-07-298582-9
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture

Depuis le Déclin, la civilisation humaine est au bord de l’extinction. Si la plupart des survivants se sont retranchés dans des cités souterraines, d’autres ont été contraints à la vie sauvage à la surface. Les mutations génétiques se sont multipliées et il ne naît pratiquement plus que des filles. Dans leur cité automatisée, une poignée de scientifiques cherche une solution aux désastres qui rongent la Terre. Et cette solution pourrait bien avoir un nom : Élisa. Fruit d’expériences technogénétiques extrêmes, l’enfant possède d’étonnantes capacités physiques. Une nouvelle humanité capable de survivre à un monde transformé est-elle possible, et à quel prix ?
Récompensé par le prix Boréal, le Grand prix de la SF française et le Prix Rosny aîné en 1982, Le Silence de la Cité nous plonge aux origines du monde des Chroniques du pays des mères et explore avec finesse des questions toujours brûlantes d’actualité.

Élisabeth Vonarburg est une des figures les plus marquantes de la science-fiction, reconnue tant dans la francophonie que dans l’ensemble du monde anglo-saxon. L’autrice a reçu en 2018 le Prix Extraordinaire des Utopiales pour l’ensemble de sa carrière littéraire.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Présence du futur (1982)

     Traductrice de Varley, de Tanith Lee, animatrice de Requiem, nouvelliste connue et appréciée, dont un recueil vient de paraître (cf. Fiction323), Elisabeth Vonarburg nous propose un premier roman, qu'Elisabeth Gilles a eu le flair de publier. Il s'agit d'une œuvre marquante.
     Le plaisir de lecture est assuré d'emblée : l'accrochage est parfait. Un mystère se met en place, à mesure que diverses informations sont fournies à travers des scènes d'action, aboutissant à composer un arrière-fond où des projets se trouvent clarifiés sans qu'on voie qui va les mener à bien. C'est alors que la quête/mission de l'héroïne peut prendre corps. Dans tous les sens du terme.
     Ce lien entre la prise en compte des projets et du corps d'Elisa compose le thème central, celui de la métamorphose possible. L'avenir (celui de son corps, celui de la civilisation à (re)naître) sont-ils ou non déterminés (et par qui ?) ou bien un cours différent peut-il être donné, loin de toute nécessaire reproduction (aux deux sens) ? Quelles sont les conditions d'une intervention de la Cité (du savoir antérieur — la Science et sa possible folie) ? Science et folie : cette ambivalence laisse une place à reconnaître aux dispositifs pulsionnels à l'œuvre dans tout projet « altruiste » de type technologique. Science et technique ne sont pas simplement des idéologies, ce sont aussi des délires, que le texte prend en charge, et illustre, par une série de scènes d'action, de séquences dramatiques : lutte contre le Savant/père, contre les mutants, contre son propre désir de domination, etc.
     Au-delà des événements qui font de ce texte un roman aventureux, avec un métamorphe pour héros, on trouve toute une série de réflexions nourries de connaissances d'ordre anthropologiques, qui servent de motivation aux actions.
     L'originalité de ce roman tient à l'heureuse harmonisation de deux plans de référence, ceux venant de la culture SF (on songe à la thématique des Fondation,à celle des renouveaux multiples) et ceux qui relèvent des exigences de la nouvelles science FICTION. L'harmonisation, qui en même temps est une dynamisation, passe par la construction d'une intériorité complexe, celle du métamorphe. Elle réfracte ou intériorise ces problèmes de type anthropologique. La construction du point de vue de l'héroïne, Elisa, est liée à celle du monde neuf qu'elle imagine. Ses échecs et ceux de ce monde sont liés, comme la frustration qui naît pour elle du type de réussite qu'elle atteint.
     Ce n'est pas de la hard-science, malgré les références nombreuses et le côté clinique des descriptions ; ce n'est pas non plus un roman psychologique égaré dans un paysage de SF, malgré l'aspect fantasmatique souligné. Doit-on y voir la naissance d'une « soft science-fiction ? ». Au-delà de toute étiquette : une authentique réussite.

 

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/2/1982
dans Fiction 326
Mise en ligne le : 15/12/2006

Prix obtenus
Grand Prix de l'Imaginaire, Roman, 1982
Boréal, Roman de Science-Fiction, 1982
Rosny aîné, Roman, 1982


Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Association Infini : Infini (2 - liste secondaire) (liste parue en 1998)

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80192 livres, 94023 photos de couvertures, 76234 quatrièmes.
9267 critiques, 43512 intervenant·e·s, 1673 photographies, 3786 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.