MNÉMOS
(Saint-Laurent d'Oingt, France), coll. Stellaire Date de parution : 7 juin 2023 Dépôt légal : juin 2023, Achevé d'imprimer : mai 2023 Réédition Roman, 304 pages, catégorie / prix : 20 € ISBN : 978-2-38267-073-6 Format : 14,0 x 20,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Depuis plusieurs années, une guerre sans merci oppose l’Alliance — la Terre et les planètes ralliées à sa cause — aux Extérieurs, de mystérieux ennemis issus de galaxies lointaines. Avant chaque attaque commise contre l’Alliance, des messages sont captés, utilisant ce que le commandement militaire de la Terre pense être un code : Babel-17. Pour briser le secret du cryptage, les autorités demandent l’aide de Rydra Wong, une poétesse et linguiste, qui découvrira bien vite que Babel-17 est en fait une langue inconnue. À bord de son vaisseau spatial, entourée de son équipage de post-humains, Rydra se lance dans une quête entre les galaxies pour recueillir des indices sur ce qui pourrait bien être l’arme ultime pour détruire la Terre et ses alliés.
L'avis de l'éditeur Véritable pavé dans la mare à sa sortie, ce roman s’est imposé comme une œuvre majeure de la science-fiction et a remporté le Prix Nebula en 1966. Babel-17 est un space opera qui mêle avec brio une action prenante, des personnages inoubliables et une plongée au cœur des dernières théories de la communication, en imaginant une langue absolument étrangère pour les humains. Par sa puissance novatrice, ce roman a fait naître un courant original dans la science-fiction et le cinéma.
Avec Babel-17, Samuel R. Delany, né en 1942, réalise un tour de force qui lui valut l'admiration des autres écrivains et sidéra plusieurs générations de lecteurs. Cet auteur enchaînera les succès tout au long de sa carrière, remportant à plusieurs reprises les prestigieux prix Hugo et Nebula. New-yorkais, afro-américain, militant pour les droits des minorités sexuelles, Delany portera sur plus d'un demi-siècle des messages humanistes et de tolérance, servis par un style éblouissant et intensément poétique.
« Si Babel-17 était publié de nos jours pour la toute première fois, je pense qu'il nous
émerveillerait de la même façon... C'est un roman extraordinaire, qui repousse encore plus
loin les frontières de la science-fiction. » Jo Walton
1 - Olivier BÉRENVAL, Samuel R. Delany - Le premier barde galactique, pages 7 à 16, préface 2 - Olivier BÉRENVAL, Postface : (En)jeux de langage dans la science-fiction, pages 293 à 301, postface
Critique tirée de la rubrique « Diagonales » signée par Alain Dorémieux
Ce space-opera usé jusqu'à la corde, dont je parle quelques lignes plus haut, a jeté quelques-uns de ses feux les plus baroques et les plus étincelants avec l'apparition, à partir de 1961, du jeune Samuel Delany, un des virtuoses de la SF contemporaine. Delany est un auteur qui s'est attelé à la tâche bizarre de faire du neuf avec du vieux ; il a repris la vieille défroque, l'a parée de joyaux chatoyants et de kaléidoscopiques couleurs, et il a abouti à des space-opera échevelés, où l'imagination poétique prend le relais de la routine et des tics. Après La chute des tours(Opta, C.L.A.) et Nova(Laffont, « Ailleurs et Demain »), voici Babel 17,postérieur au premier ouvrage et antérieur au second, et livre qui reçut en 1966 le Nebula des S.F.W.A. en tant que meilleur roman de l'année. Babel 17est un roman au fondement original puisqu'il repose sur une introspection du langage, d'un langage, celui précisément auquel on a donné le nom de « Babel 17 », une langue utilisée par de mystérieux ennemis de la civilisation humaine galactique, mais aussi plus qu'une langue : un conditionnement qui permet de programmer les individus et de les transformer en armes secrètes. A bord de l'astronef Rimbaud, significativement nommé en souvenir du plus grand des alchimistes du verbe, une poignée de personnages pittoresques, aux caractéristiques très bande dessinée, partent dans la galaxie à la découverte des secrets de Babel 17. C'est plus drôle et plus inattendu que de poursuivre une flotte d'astronefs adverses. Delany n'a pas toujours su relier les mailles de son roman, dont le tissage laisse parfois à désirer. Mais ça n'empêche pas Babel 17 d'être un roman aussi intéressant que sympathique. Delany est vraiment un type attachant. C'est fou ce qu'il me fait penser parfois à Demuth dans sa grande époque : celle des nouvelles flamboyantes et colorées, quand il écrivait sans arrêt comme un vrai dingue. Demuth qui aurait pu — qui aurait dû — être le Delany français, s'il ne s'était pas perdu dans les marécages bourbeux de l'édition, dans la routine bureaucratique du « métier » de directeur littéraire. Mais, quand on a du talent, une renaissance est toujours possible ; il est impensable que Demuth ne se remette pas un jour à écrire.