Vingt ans après Titan : Gaïa, l'univers-roue intelligent est devenu pour les Terriens un lieu de pèlerinage. Mettant à leur service ses immenses pouvoirs, elle opère des miracles.
Mais encore faut-il les mériter en faisant la preuve de son héroïsme... rude épreuve pour Chris, l'adolescent timide, et Robin, l'intraitable et fougueuse amazone, qui se voient embarqués, bien malgré eux, dans un tour de roue fertile en péripéties, en compagnie de Gaby et Cirocco, promue « Sorcière » et chargée par Gaïa de mater ses régions rebelles.
Mais qui sont les vrais ennemis ? Et qui sont les vrais héros ? Les surprises seront nombreuses au long du second volet de cette Divine Comédie (musicale) alliant la verve homérique au délire d'un Tex Avery.
Vingt ans après l'action de Titan, Cirocco, toujours accompagnée de sa fidèle Gaby, est devenue « sorcière » de Gaïa, l'univers-roue intelligent qui accueille les Terriens en pèlerinage, attirés par ses miracles. Deux nouveaux personnages font ici leur apparition : Chris (sexe masculin, tendance à de violentes crises « d'absence ») et Robin (« sorcière » elle aussi, un rien androphobe, du moins au début).
Pour mériter les bonnes grâces de Gaïa, en devenant « héros », ils partent en compagnie de Cirocco et Gaby dans un voyage extraordinaire, où se déploient la verve et le culot imaginatifs de John Varley : la galerie d'extraterrestres de La Guerre des Etoiles fait pâle figure à côté des Titanides, ces charmantes créatures mi-animales mi-humaines, dont le chant est le moyen unique de communication et dont la sexualité est tout un poème (en même temps qu'une matrice complexe à faire b... un mathématicien perverti) ; sans parler des méchants, les bombourdons (sortes de B 52 à ailes tranchantes) ou les esprits-des-sables (heureusement aquaphobes) ; et bien d'autres surprises tout au long de ces 450 pages délirantes.
A condition de rentrer dans le jeu, le lecteur en aura pour son argent (c'est le premier volume quintuple de la collection) : Robin et Chris tomberont-ils amoureux l'une de l'autre ? Cirocco surmontera-t-elle son alcoolisme ? Nos héros réussiront-ils à échapper... etc. etc. ? L'aventure est au bord de la route, au fil du fleuve, et Varley, dans cette mouture moderne de l'Odyssée, se laisse emporter sans retenue par son imagination féconde ; à tel point qu'on peut regretter parfois qu'il n'aille pas plus loin dans certaines évocations « philosophiques » : l'existence après la mort, les relations entre les sexes, le conditionnement des masses (comme dans ses nouvelles inédites en français Options et The M & M, seen as a low-gield thermonuclear device).
Reste que, pour une œuvre de commande. Sorcière ne manque pas de qualités, littéraires et imaginatives, et qu'on attendra avec une impatience tranquille le troisième volet (et tout de même dernier), d'ailleurs annoncé sans complexe par l'auteur à la fin du présent volume : « Gaia entendrait parler du Démon. »