On croyait que SF avait trouvé son rythme et sa formule. On se trompait. Voici un numéro axé en priorité sur « l'avenir de notre futur ». Peu de nouvelles (Jeury, Curval, Steiner — et des micro contes de Sternberg, Jouanne, Vernay, Volodine). En revanche de nombreuses interviews : Bourdieu qui parle de la SF et de sa légitimation culturelle, dans le cadre des institutions. L'auteur de Francoscopie donne son avis sur notre vie au XXIe, ailleurs c'est sur un Umberto Eco qui ressasse un peu sur Science et SF. Entre temps on a eu droit à un jeu du type « le livre dont vous êtes le héros ». A ceci près que vous êtes président de la République et que vous êtes devant quelques choix à effectuer. C'est assez drôle. On trouve aussi une enquête sur le public de la SF, qui reprend des données connues, plus une SF comme son public semble de moins en moins rigide et classifiable. Restent quelques tendances vagues vers à la fois la modernité et l'obscurantisme curieusement liés. Ajoutons une « profession de foi » de D. Walther « Pourquoi la SF » qui est à comparer avec celles des numéros précédents où Andrevon, Jeury etc. étaient passées au confessionnal. Un numéro hybride, dont l'abondance des matières a nécessité une seconde partie qui constituera le n° 6. Ensuite on retrouvera une formule plus centrée sur les intérêts littéraires des lecteurs de SF puisqu'il y est question d'un numéro spécial sur P.K. Dick dès le n° 7. A mon avis, il faut attendre de lire la suite (le n° 6) pour juger de la portée de ce numéro courageux.