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L'Étoile des Gitans

Robert SILVERBERG

Titre original : Star of Gypsies, 1986
Première parution : États-Unis, New York : Donald I. Fine Inc., septembre 1986
Traduction de Patrick BERTHON

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain
Date de parution : novembre 1987
Dépôt légal : novembre 1987, Achevé d'imprimer : 23 octobre 1987
Première édition
Roman, 384 pages, catégorie / prix : 98 FF
ISBN : 2-221-05296-X
Format : 13,5 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
Yakoub Nirano est le Roi des Gitans. En l'an 3159, l'humanité a depuis longtemps conquis les étoiles et les Gitans sont particulièrement précieux, parce que, mieux que les gadjés, ils savent mener à bon port les nefs interstellaires à travers les complexités de l'hyperespace.
Les Gitans ont d'autres talents. Errants de toujours, ils peuvent accomplir à travers le temps un voyage spectral vers le passé et revoir les étapes de leur vie ou même les épisodes de leur histoire bien plus profondément enfouis dans les replis des millénaires.
Selon la Tradition, ils sont nés auprès d'une autre étoile qu'ils ont dû quitter lorsqu'elle s'est embrasée, et les survivants se sont réfugiés sur Terre, il y a des dizaines de milliers d'années. Ils ont alors fondé la grande cité d'Atlantis, puis, quand elle a été engloutie par les flots, ils sont devenus des nomades.
Et ils le sont restés au temps de l'expansion spatiale sans abandonner leur espoir : regagner leur étoile, lorsque celle-ci sera redevenue stable.
Yakoub espère bien être le roi de la prophétie qui ramènera les siens vers l'Etoile des Gitans. Et pour cela, il commence par abdiquer...
Ce qui sème le désordre dans tout l'Empire Galactique.
 
Robert Silverberg, le plus prolifique et le plus talentueux des écrivains américains de science-fiction, réussit dans l'Etoile des Gitans le tour de force d'allier une tradition millénaire à une fantastique épopée à travers les étoiles.
Critiques
     Yakoub, roi des gitans, âgé de prés de deux cents ans (mais dont l'apparence est celle d'un jeune homme grâce à plusieurs « refontes »), décide de se mettre en congé de Pouvoir, pour réfléchir, sur une planète déserte. Son fils, le cruel Shandor, profite de cette vacance pour monter sur le trône stellaire des Gadjés... Nous sommes en l'an 3159, bien sûr. Un avenir lointain, où la Terre a disparu, mais aussi la mythique planète qui fut le berceau de la race des Gitans. Lesquels ont une position de force dans cet empire déliquescent : ils sont les plus aptes à conduire les vaisseaux stellaires, ils possèdent aussi et surtout la maîtrise des voyages spectraux, qui leur permettent d'explorer passé et futurs. Que va faire Yakoub ? Se lancer à nouveau à la conquête du Pouvoir, clé de l'unification galactique sous l'égide des Romani. Mais pour cela, il lui faudra traverser de multiples aventures, être jeté dans un cul de basse fosse, et remonter en esprit le plus lointain passé et le plus lointain avenir de sa race...
     Un résumé de L'étoile des gitans ? Seulement de vagues traces, pour tâcher d'en cerner les contours, d'en faire toucher du doigt la richesse. A priori, on pourrait croire à un space opera de papa, à la Hamilton (ce qui ne serait déjà pas si mal — et même un peu mieux que cela !). Voire à un scénario pour une BD à épisodes style Guerre des étoiles. Il y a évidemment de cela dans le dernier roman de Silverberg, et on devine même sans peine que l'auteur a volontairement puisé dans tous les stéréotypes du space opera, non pas même pour les détourner, mais pour en jouer et les approfondir en même temps. Planètes étranges (celle recouverte d'un seul océan vivant et vorace, celle qui n'est que glace, celle creusé de galeries où rôdent des vers géants...), intrigues et batailles de cours dignes d'un Shakespeare loufoque, pouvoirs spéciaux, voyages temporels qui permettent non de changer le passé mais au moins d'en avertir les acteurs, tout y est. Parodie, alors ? Pas tout à fait. Car, si l'humour est constant, avec un second degré délicieux (Yakoub se raconte à la première personne, joue les modestes et les sages philosophes, alors qu'on sent bien que c'est un fanfaron légèrement mégalomane), la mise en œuvre de l'intrigue n'est jamais sacrifiée (comme par exemple chez Lem) à la réflexion humoreuse qui la sous-tend : et les 380 pages de L'étoile des Gitans, avec ses deux lignes de récits parallèles (Yakoub au présent, Yakoub au passé, qui flashe-back sur son enfance et sa jeunesse en même temps qu'il est jeté d'une péripétie à une autre), se lit comme un passionnant, pittoresque et bondissant roman d'aventures spatiales. Avec un côté Sheckley de la bonne période, par exemple lorsque le roi des Gitans dans sa jeunesse, pour débarquer sur une planète sans encombre, se fait passer pour « un robot agricole classe Yakoub, modèle humanoïde, taille semi-standard, expansible, entretien automatique » (p. 131).
     On avait déjà pu goûter de la face fantasy de Silverberg dans la série des Majipoor. Il renouvelle ici ce genre de construction monumentale, mais avec plus de verve encore, avec un bonheur constant dans les inventions de détail, avec une bonne humeur gouailleuse communicative. Mais sans oublier que son vrai sujet, comme celui de la plupart des œuvres de science-fiction majeures, est et reste le Pouvoir. Ici remis à sa juste place : une sarabande de pantins. L'étoile des Gitans est donc un vrai bonheur, un de ces livres qu'on dit de chevet, et qui doivent y rester longtemps. Un livre enfin qui permet de rappeler à ceux qui l'auraient oublié (par exemple les glosateurs sur Dick et les adorateurs de Ballard) que Silverberg, du moins est-ce mon avis, est le plus grand.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/6/1988 dans Fiction 398
Mise en ligne le : 25/10/2002

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Jean-Bernard Oms : Top 100 Carnage Mondain (liste parue en 1989)

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