John VARLEY Titre original : Titan, 1979 Première parution : Analog Science Fiction/Science Fact, janvier à avril 1979. En volume : Berkley/Putnam, mars 1979ISFDB Cycle : Gaïa vol. 1
Une roue géante orbitant au large de Saturne, voilà ce que découvre l'équipage du vaisseau spatial américain, le « Seigneur des Anneaux ». Son caractère artificiel ne fait aucun doute... pourtant... Création ou créature extra-terrestre, la chose phagocyte littéralement le vaisseau et ses sept astronautes. Et Cirocco Jones, la jeune femme qui dirige la mission, se retrouve à l'intérieur d'un monde creux, un gigantesque Disneyland peuplé d'anges cruels et de centaures bavards, de baleines-zeppelins et de vers des sables...
Pour Cirocco et ses compagnons, c'est le début d'une incroyable odyssée pour découvrir qui est Gaïa, la divinité créatrice de cet univers trop hollywoodien pour être vrai, et pour recouvrer, peut-être, la liberté.
Premier volet d'une trilogie, Titan marie avec un rare bonheur la science et le mythe, le merveilleux et la technologie dans une épopée palpitante et truffée de clins d'œil.
L'auteur.
Né en 1944, diplômé de physique, John Varley s'est imposé en quelques années comme l'un des maîtres de la nouvelle SF américaine. Son texte Persistance de la vision, publié dans le recueil du même nom, qui suit Dans le palais des rois martiens (Présence du futur), a été couronné par un Nebula et par un Hugo.
Critiques
Dernier prix Apollo en date, John Varley est un auteur intéressant et inquiétant à la fois, et qu'il faut lire à cause de cela. Son deuxième roman, qui succède en France à son double recueil dans la même collection et au Canal Ophite (Calmann-Lévy, « Dimensions SF »), est une véritable somme des tendances majeures de la SF américaine d'aujourd'hui : retour au classicisme, récupération des sophistications avant-gardistes débarrassées de leurs scories, très grande maîtrise technique de l'écriture et de la narration, réactualisation de la thématique scientifique... Varley est d'abord un auteur exemplaire. Mais ce qui le distingue, c'est sans doute qu'il parvient à cristalliser en une expression « idéale » un ensemble de préoccupations ailleurs éparses. D'où une sorte d'effet d'intime résonance, décuplé par de solides qualités d'imagination. Mais c'est, au contraire des novateurs de la génération précédente, un auteur qui se refuse aux audaces. Son expression est aussi celle d'un registre qui se fige, d'un champ qu'on se contente d'exploiter et qui arrive peut-être au bout de son Histoire, à peine bouleversé par le séisme de la new wave. Sous un roman (d'ailleurs fort réussi) de la plus brûlante actualité se cacheraient en fait les restes (bien conservés) de la fiction libéraliste-scientifique ? Titan est superbe et un rien ennuyeux, beau mais inquiétant.