2 - Fitz-James O'BRIEN, La Dent-de-Dragon qui appartenait au magicien Piou-Lu (The Dragon-Fang Possessed by the Conjuror Piou-Lu, 1856), pages 11 à 29, nouvelle, trad. Françoise CANON-ROGER, illustré par Aubrey BEARDSLEY
Inédit. Première parution en 2007 (non référencée dans nooSFere).
Inédit. Première parution en 2007 (non référencée dans nooSFere).
7 - Bret HARTE, L'Être du seuil, par Sir Ed—d L—tt—n B—lw—R (The Dweller on the Threshold by Sir Ed—d L—tt—n B—lw—R, 1867), pages 65 à 69, nouvelle, trad. Anne-Sylvie HOMASSEL, illustré par Frank BELLEW
Inédit. Première parution en 2007 (non référencée dans nooSFere).
8 - Delphine DURAND, Une esthétique de la cruauté : cérémonial et iconographie du martyre amoureux chez Jean Lorrain et Gustav-Adolf Mossa, pages 73 à 85, article
Inédit. Première parution en 2007 (non référencée dans nooSFere).
9 - Jean LORRAIN, La Dame aux lèvres rouges — L'inconnue, pages 86 à 104, nouvelle
Inédit. Première parution en 1888 (non référencée dans nooSFere).
10 - Jean LORRAIN, L'Inassouvie, pages 105 à 106, nouvelle
Inédit. Première parution en 1890 (non référencée dans nooSFere).
11 - Jean LORRAIN, La Pompe-funèbre, pages 107 à 109, nouvelle, illustré par RENEFER
2 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Histoires de masques (BELFOND, 1966) - in Histoires de masques (Christian PIROT, 1987) Première parution en 1890 (non référencée dans nooSFere).
Quatre ans ! Quatre ans qu'on attendait cela. A savoir, le retour du Visage Vert, sans aucun doute l'une des meilleures revues sur le fantastique jamais publiées, lauréate du Grand Prix de l'Imaginaire en 1999. Après un premier numéro imprimé sur les presses du petit éditeur Antarès, c'est Joëlle Losfeld qui avait repris le flambeau. Durant une douzaine de numéro, des textes de fantastique ancien, petits bijoux ciselés (et aussi quelques textes plus récents), y côtoyaient des études extrêmement érudites. Cela dura jusqu'à un fatidique numéro 13, daté de mai 2003. Depuis, plus rien. Jusqu'à ce que, l'année dernière, on entende des bruits sur la renaissance de la revue. Xavier Legrand-Ferronière, le grand ordonnateur du Visage Vert, était alors directeur de collection chez Terre de Brume, aussi s'attendait-on tout naturellement à voir la revue reprendre du poil de la bête chez cet éditeur. Mais XLF a quitté Terre de Brume, et c'est donc Zulma, éditeur notamment de Georges-Olivier Châteaureynaud, qui hérite finalement du Visage Vert.
Sous une couverture originale et particulièrement réussie, ce quatorzième numéro présente une nouvelle fois textes de fiction et articles de fond. Le gros de l'ouvrage est consacré aux amateurs in suffering, comme les appela Charles Robert Maturin (l'auteur de Melmoth), c'est-à-dire ces personnes qui se repaissent de la souffrance des autres, comme une drogue qu'ils consommeraient jusqu'à l'extase. Certains franchissent du reste la ligne jaune, comme cette femme qui assiste à la noyade d'une fillette volontairement sans intervenir (« Décrets insondables », d'Edward Frederic Benson). Mais, la plupart du temps, ils se contentent d'assister en spectateurs, qui à des exécutions en place publique, qui à des numéros de voltige de trapézistes en attendant l'accident fatal. La plupart de ces textes ne comportent d'ailleurs pas d'éléments fantastiques, si ce n'est une certaine ambiance. Les auteurs convoqués ici sont Jean Lorrain (dont le style étourdissant fait merveille), Hanns Heinz Ewers (l'auteur de la Mandragore), Joris-Karl Huysmans, mais aussi des auteurs moins connus de nos jours comme Félicien Champsaur et Paul Adam. Complètent ce dossier un article de Delphine Durand sur les relations entre l'oeuvre de Lorrain et les peintures de Gustav-Adolf Mossa (petite déception ici, seul un tableau du peintre est représenté) et un essai de l'érudit Michel Meurger sur l'entomologie des femmes fatales.
Hormis cette copieuse thématique, on trouvera un texte oriental et raffiné de Fitz-James O'Brien, deux contes cruels et sombres d'Arsène Houssaye que vient enrichir un article d'Éric Vauthier, et enfin une hilarante parodie d'Edward Bulwer-Lytton par Bret Harte, qu'on goûtera même sans connaître l'auteur pastiché.
Au final, cette nouvelle livraison du Visage Vert reprend là où la précédente s'était arrêtée : en plein défrichage d'une littérature fantastique ancienne qui a peu souvent l'occasion d'être publiée par ailleurs. Même si l'amateur de fantastique restera légèrement sur sa faim du fait des thématiques pas toujours tournées vers ce genre, il n'en demeure pas moins que les textes présentés ici laissent augurer du meilleur pour la suite de la revue, à laquelle on souhaitera donc longue vie, en espérant ne pas avoir à attendre quatre années supplémentaires pour voir arriver le quinzième numéro.