Robert Franklin Young a été régulièrement traduit et publié en France depuis 1956 dans des revues comme Galaxie et Fiction. Il a également figuré dans diverses anthologies de l’âge d’or de la science-fiction. Jean-Pierre Fontana lui a consacré une étude en 1973 : « Robert Young, le barde de la science-fiction » et publié deux recueils de ses nouvelles : Le Pays d’esprit en 1982 et Le Léviathan de l’espace en 1985 dans la collection Fantastique-SF-Aventures des Nouvelles éditions Oswald (NéO).
Ses plus célèbres récits sont peut-être « The Dandelion Girl », classée huitième meilleure nouvelle étrangère de tous les temps dans un sondage de la revue japonaise Hayakawa’s SF Magazine en 2006 et « Little Dog Gone », sélectionné en 1965 pour le Hugo Award dans la catégorie Nouvelles. Elles figurent en bonne place dans ce recueil, sous les titres « La fille aux cheveux d’or » et « Petit chien perdu ».
Un certain nombre de nouvelles isolées inédites en français ont été traduites par Robert Soubie voilà plusieurs années en vue d’un recueil dont la publication ne s’est pas concrétisée. Gandahar a l’opportunité d’en présenter neuf et de rappeler quel merveilleux auteur fut Robert F. Young, dont Alain Dorémieux, parmi tant d’autres, disait qu’il était l’un des maîtres de la nouvelle science-fiction américaine, et que Fritz Leiber considérait comme « un poète en prose aussi subtil que Ray Bradbury. »
Le n° 8 de la revue Gandahar se penche sur Robert F. Young, auteur de l’excellent fix-up Baleinier de la nuit. C’est une incroyable et enthousiasmante initiative à mettre au crédit de Jean-Pierre Fontana. Robert F. Young est un des grands poètes de la science-fiction, avec Ray Bradbury, Cordwainer Smith et, plus près de nous, Michel Demuth. Les nouvelles réunies dans les deux recueils Néo Le Léviathan de l’espace et Le Pays d’esprit étaient d’un très bon niveau, avec quelques textes que je placerais volontiers dans le panthéon de la SF : « L’Ascension de l’arbre », « Poète, prends ton luth », « Le Pays d’esprit ». D’autres nouvelles éparpillées dans des anthologies ou la revue Fiction étaient tout aussi émouvantes, parfois bouleversantes. Les textes publiés dans ce numéro 8 de Gandahar, inédits en français, ne sont pas les meilleurs de l’auteur (ne nous voilons pas la face), mais ils rappellent à quel point Robert F. Young fut le héraut d’une SF douce et romantique, faussement naïve, parfois cruelle. On ne peut qu’encourager Jean-Pierre Fontana à proposer aux éditeurs français un best of des nouvelles de Robert F. Young : dix ou quinze nouvelles, la crème de la crème, pour remettre en lumière cet auteur injustement oublié et terriblement attachant. C’est sans doute le seul biais qui permettra sa redécouverte réelle. Publier des inédits dans un support comme Gandahar est assurément une jolie initiative, mais hélas d’une portée extrêmement limitée.
Thomas DAY Première parution : 1/7/2017 Bifrost 87 Mise en ligne le : 12/1/2023