Jonathan CARROLL Titre original : From the Teeth of Angels, 1994 Première parution : New York , USA : Doubleday, 1994 Traduction de Nathalie SERVAL
DENOËL
(Paris, France), coll. Présences n° (38) Dépôt légal : octobre 1997, Achevé d'imprimer : septembre 1997 Première édition Roman, 320 pages, catégorie / prix : 139 FF ISBN : 2-207-24600-0 Format : 14,0 x 20,5 cm Genre : Fantastique
En vacances en Sardaigne, Ian McGann rencontre la Mort dans ses rêves. Celle-ci lui promet de répondre à toutes les questions qu'il lui posera, mais s'il échoue à comprendre ses réponses, il paiera le prix fort...
Dégoûtée des fastes d'Hollywood, la célèbre actrice Arien Ford met un terme brutal à sa carrière et se retire en Autriche, où elle fait la rencontre d'un mystérieux correspondant de guerre, Leland Zivic, dont elle tombe désespérément amoureuse...
À peine débarqué en Autriche, Wyatt Leonard, un ex animateur de télévision atteint d'un cancer en phase terminale, se découvre le pouvoir de communiquer avec les morts, voire de les rencontrer dans leurs pérégrinations parmi les vivants...
Trois êtres en proie au doute et au déchirement ; trois destins qui se croisent et se nouent dans le dédale des rues de la Vienne baroque, sous le regard d'un ange de pierre au sourire énigmatique qui semble veiller sur un lourd secret : celui de la vraie nature de la mort et de ses relations d'amour-haine avec les hommes...
Jonathan Carroll est américain mais vit à Vienne, où il enseigne. Il a fait une entrée fracassante dans la littérature de l'imaginaire avec Le Pays du sourire, qui lui a valu le prix Apollo 1989. Depuis, il a publié un recueil de nouvelles et sept autres romans, dont certains parus en France (Os de lune, Flamme d'enfer), où s'affirme un univers fortement personnel, à la fois magique et réaliste, ouvert à l'humour comme à l'émotion.
Tout commence par des cauchemars ceux que raconte un agent de voyage anglais, Ian McGann, à Jesse Chapman, un américain travaillant à Vienne. McGann a rencontré un messager de la Mort, qui répond à toutes les questions... mais fait payer un prix terrible à ceux qui ne comprennent pas les réponses. Ni McGann ni Chapman pourtant ne sont des personnages principaux, et le livre suit deux itinéraires bien différents : ceux de Wyatt Leonard, ex-présentateur de télévision pour enfants, atteint d'une leucémie, et d'Arlen Ford, célèbre actrice et sex-symbol désormais retirée du monde du spectacle.
Sophie, la soeur de Jesse, catastrophée par la disparition de son frère, convainc Wyatt, son meilleur ami, de l'accompagner à Vienne — où Arlen a établi sa résidence, loin du show-biz californien.
Les personnages se croisent, de façon fortuite ou non, prennent le thé dans les fameuses pâtisseries viennoises, et même leurs conversations avec la Mort sont singulièrement dépourvues de tension dramatique. Si on ne peut gagner contre la Faucheuse, la morale du roman est que la victoire des vivants réside dans leur capacité à Lui voler leur bonheur de l'instant, à L'oublier un moment : rien de renversant.
Mais, fidèle à ce point de vue, le livre n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il rend la texture de la vie de ses personnages. Ce qu'il fait en détail, avec brio même, et sans jamais ennuyer. Carroll aurait sans doute pu vendre ce livre comme de la littérature générale, et il convenait parfaitement à la défunte collection « Présences » où il est paru initialement. On est ici à cent lieues des auteurs que Pocket publie industriellement (comme Koontz ou Masterton), mais ce sont ces joyaux isolés (rappelez-vous Méchant Garçon de Jack Vance) qui font pour moi le charme de la collection « Terreur ».