MNÉMOS
(Saint-Laurent d'Oingt, France), coll. Intégrales Date de parution : 16 avril 2021 Dépôt légal : avril 2021, Achevé d'imprimer : mars 2021 Réédition en omnibus Recueil de romans, 1156 pages, catégorie / prix : 39 € ISBN : 978-2-35408-841-5 Format : 15,8 x 24,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Couverture : Atelier Octobre rouge
Comme mentionné en couverture, il s'agit de "L'Intégrale des romans".
Quatrième de couverture
Avant de diriger la mythique collection de science-fiction Ailleurs et Demain, Gérard Klein est entré en science-fiction comme jeune auteur prodige avec son Gambit des étoiles, devenu depuis un classique. Puis, en romancier curieux de tout, nouvelliste et préfacier d’exception, il a bâti une œuvre entièrement consacrée à son genre de prédilection, traversée par les questionnements métaphysiques et l’appel du voyage entre les étoiles.
En huit romans, publiés entre 1956 et 1970, dont cinq se rattachent au même cycle d’Argyre, l’auteur propose une science-fiction ambitieuse, visionnaire, qui n’oublie pas pour autant la lisibilité et le plaisir de la narration. Portée par une puissance d’imagination remarquable, elle nous immerge dans ses grands thèmes de prédilection : les gouffres illusoires du temps, l’humain et ses sociétés confrontés à l’immensité interstellaire, le hasard, la terraformation, la colonisation extra-planétaire, et bien d’autres encore.
Pour la première fois, avec la collaboration de l’auteur, Mnémos réunit l’ensemble de ses romans, dont le synopsis inédit d’un neuvième opus. Une préface générale, sept préfaces et postfaces liées aux textes donnent une vision d’ensemble sur la carrière et la vie de l’auteur.
Né en 1937, Gérard Klein publia tous les plus grands auteurs et autrices de la science-fiction dans la collection référence Ailleurs et Demain. Il dirigea aussi la série SF du Livre de Poche pendant près de trente ans. Ardent défenseur depuis les années 50 du genre dont nous constatons chaque jour la pertinence pour mieux comprendre notre époque mutante, il est un écrivain exceptionnel qui inspira plusieurs générations de lecteurs et de lectrices. Il fut aussi économiste spécialiste de la prospective et de l’épargne.
1 - Préface, pages 5 à 15, préface 2 - Le Gambit des étoiles, pages 17 à 163, roman 3 - Préface (au Gambit des étoiles), pages 23 à 26, Préface (lire ce texte en ligne) 4 - Le Rêve des forêts, pages 167 à 328, roman 5 - Postface (au Rêve des forêts), pages 327 à 328, postface 6 - Les Voiliers du soleil, pages 329 à 449, roman 7 - Postface (aux Voiliers du soleil), pages 449 à 449, postface 8 - Le Long voyage, pages 451 à 556, roman 9 - Postface (au Long Voyage), pages 555 à 556, postface 10 - Les Tueurs de temps, pages 557 à 692, roman 11 - Postface (aux Tueurs du temps), pages 681 à 692, postface 12 - Le Sceptre du hasard, pages 693 à 806, roman 13 - Le Temps n'a pas d'odeur, pages 807 à 929, roman 14 - Préface (au temps n'a pas d'odeur), pages 811 à 823, Préface (lire ce texte en ligne) 15 - Les Seigneurs de la guerre, pages 931 à 1105, roman 16 - Préface (aux Seigneurs de la guerre), pages 933 à 943, préface 17 - L'Autre vie, pages 1107 à 1143, scénario
Critiques
D’En terre étrangère (1961) àL’Anneau-Monde (1970) en passant parSolaris (1961), Dune (1965), Ubik (1969), Abattoir 5 (1969), La Main gauche de la nuit (1969), la New Wave anglaise ou encore, au cinéma, 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968), entre exubérance et maturité, les années 60 ont été une décennie cruciale pour la science-fiction.
Et la France dans tout ça ? Si la « Nouvelle Vague » comme le « Nouveau roman », qui inspirent en partie cette mutation, sont des inventions françaises, c’est une période de « Malaise dans la science-fiction », pour reprendre le titre d’une analyse de Gérard Klein. À une exception près… Un auteur participe de façon significative à ce grand mouvement mondial et voit ses principaux romans traduits : le même Gérard Klein.
Dès son coup d’essai, Le Gambit des étoiles (1958), Klein, économiste dans le civil, impose sa manière personnelle, faite d’un mélange d’échelles, d’égale attention aux détails et aux métastructures sociales et politiques, fussent-elles galactiques, aux contraintes techniques et aux enseignements des sciences humaines. Au bout du compte, la grandeur et les misères relativistes du voyage spatial à une vitesse proche de celle de la lumière sont démodées par la rencontre de l’humanité avec la téléportation et l’immortalité…
De même, la « Saga d’Argyre » (Le Rêve des forêts (1960), Les Voiliers du soleil (1961) et Le Long voyage (1964)) commence par l’aventure de la terraformation de Mars, trois décennies avant Kim Stanley Robinson, continue avec ce qui pourrait bien être les toutes premières voiles solaires de la SF, pour finir en apothéose avec la transformation de Pluton en arche stellaire, en route vers Proxima du Centaure.
Suivent Le Temps n’a pas d’odeur (1963), réflexion originale sur les meilleures utilisations possibles du voyage temporel pour organiser une civilisation galactique et la gestion des multiples lignes d’univers qui en résultent ; Les Tueurs de temps (1965), qui explore la relativité impérialiste de la supériorité technologique ; Le Sceptre du hasard (1968) et son étonnant concept de « stochastocratie », système politique assisté par ordinateur et fondé sur le manque d’enthousiasme à gouverner ; et enfin Les Seigneurs de la guerre (1970), jeu post-moderne avec les tropes classiques de la SF.
Poursuivant sa politique de réédition patrimoniale des classiques du genre en énormes pavés, Mnémos réunit l’ensemble de l’œuvre romanesque de Gérard Klein en un solide hardcover de belle tenue : un ajout bienvenu à toute bibliothèque SF qui se respecte. Au chapitre des petites imperfections, on pourra toutefois regretter le poids du volume (lutrin indispensable…), les marges maigres et, surtout, un appareil critique minimaliste et des préfaces un peu redondantes. La seule vraie frustration naît toutefois du bonus inattendu de cette édition, un synopsis inédit, composé autour de 1994, d’une fiction très informée mais jamais finalisée sur l’émergence quasi-darwinienne d’une IA collective à partir de robots autonomes, L’Autre vie. Quel roman cela aurait fait !