Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Les Profondeurs de la Terre

Robert SILVERBERG

Titre original : Downward to the Earth, 1970
Première parution : Galaxy Magazine, novembre 1969 à mars 1970 / États-Unis, New York : Nelson Doubleday / SFBC, août 1970
Traduction de Jacques GUIOD
Illustration de Jackie PATERNOSTER

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) n° 7063
Dépôt légal : octobre 1987
Roman, 288 pages, catégorie / prix : LP10
ISBN : 2-253-02577-1
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction


Autres éditions
   LIVRE DE POCHE, (date inconnue), 1980, 2002
   in Le Fils de l'homme / Les Profondeurs de la Terre, OPTA, 1973

Quatrième de couverture
     Ancien administrateur colonial de Belzagor, Gundersen revient sur cette planète après qu'elle a obtenu son indépendance. Il voudrait renouer avec son passé et trouver la paix en expiant ses fautes et toutes celles commises sur ce monde par les terriens.
     C'est pourquoi il s'enfonce dans la jungle épaisse, profonde, à la recherche d'un mystérieux Pays de la Transformation. Il espère y découvrir aussi le secret de l'entente des deux espèces intelligentes de Belzagpr, les Nildoror herbivores qui ressemblent un peu à des éléphants et les Sulidoror carnivores, bipèdes humanoïdes.
     Car tout se tient dans la vie sur ce monde. Et bien plus qu'il ne le croit.
     Cet éblouissant roman de Robert Silverberg se veut un hommage à Joseph Conrad. Il correspond sans doute à ce que Conrad lui-même aurait pu écrire dans le domaine de la science-fiction.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LIVRE DE POCHE, SF (2ème série, 1987-) (2002)

     Gundersen était naguère administrateur, et représentait l'autorité terrienne sur la planète Belzagor. Mais il a dû la quitter lorsqu'elle obtint son indépendance. Bien des années plus tard, il revient sur ce monde où seule une poignée de terriens a choisi de rester. Ils vivent aujourd'hui en bonne intelligence avec les deux espèces communicantes de la planète, autrefois largement exploitées par les colons : les Sulidoror, sortes de tapirs humanoïdes assez peu sociables, et les Nildoror, créatures relativement débonnaires et morphologiquement proches des éléphants. En débarquant sur cette planète qui lui est encore familière, Gundersen a une idée en tête : il veut assister à la cérémonie de la Renaissance, un culte à mystères des plus éleusiniens auquel s'adonnent les Nildoror dans le plus grand secret et à l'abri des regards étrangers (notamment terriens). Gundersen entreprend donc le périple vers le Pays des Brumes, fief des Sulidoror, une région reculée où se tient la mystérieuse cérémonie. Dans sa quête du sens d'une culture qu'il a jadis contribué à soumettre, Gundersen va retrouver d'anciens colons et comprendre la gravité des erreurs qu'il a commises. Mais n'est-il pas trop tard pour racheter ses fautes et celles de ses semblables ?
     Les profondeurs de la Terre est l'un de ces romans où l'auteur prend le parti de créer un monde original et de décrire, du point de vue ethnocentriste d'un terrien, une écologie et un modèle social déroutants — et souvent étroitement liés l'un à l'autre On peut citer, fonctionnant sur le même registre, des romans (postérieurs) tels que La voix des morts, d'Orson Scott Card, ou encore Héritage, de Greg Bear, qui ont certainement beaucoup emprunté à Silverberg. Certains rapprochent aussi ce roman d'Au cœur des ténèbres, de Joseph Conrad. S'il est vrai qu'il existe des points communs entre les deux textes (voyage initiatique dans la jungle, critique du colonialisme), il convient de préciser que Silverberg adopte un point de vue beaucoup moins sombre et pessimiste que Conrad. Il n'en reste pas moins que Robert Silverberg, en vrai créateur de mondes, a signé un roman très imaginatif, profondément dépaysant et agréable à la lecture. Je ne sais cependant pas si je le classerais, comme certains, dans les œuvres maîtresses de l'auteur ; d'autres romans tels que L'Oreille interne ou Le temps des changements me semblent beaucoup plus marquants, voire incontournables... et je ne doute pas que l'œuvre romanesque de Silverberg, vu son ampleur, comporte d'autres textes plus fondamentaux.
     Ce roman n'en demeure pas moins très réussi, plein d'inventions, et riche d'enseignements, si le lecteur souhaite y déceler un message. Un nouveau bon point pour la collection SF du Livre de Poche, qui réédite aujourd'hui ce texte indisponible de longue date, et une nouvelle bonne raison pour Robert Silverberg d'apprécier à son juste prix le remarquable travail de mise en valeur de son œuvre par les éditeurs hexagonaux.

Julien RAYMOND (lui écrire)
Première parution : 20/11/2002
nooSFere


Edition LIVRE DE POCHE, SF (2ème série, 1987-) (2002)

     Dix ans après, Gundersen revient sur la Terre de Holman — il faut dire Belzagor maintenant qu'elle est indépendante, deux de ses espèces indigènes ayant été reconnues comme intelligentes. Dans sa vie précédente d'administrateur colonial, Gundersen a maintes fois maltraité les nildoror, assimilés à des éléphants locaux (et exploités en conséquence). Pétri de remords, il vient redécouvrir leur culture et leur religion, et percer le mystère de la cérémonie de la Renaissance qui leur fait quitter leur habitat tropical pour gagner une montagne sacrée située dans les brumes nordiques des sulidoror, bipèdes carnassiers et autre espèce intelligente de la planète.
     Au cours de son pèlerinage/retour aux sources, Gundersen rencontre diverses connaissances, personnages surgis de son passé colonial — tous d'une façon ou d'une autre capturés par la fascination de Belzagor, et tous altérés, voire tués à petit feu, par leur contact avec elle. On sait que la colonisation détruit les colonisés, mais aussi (au moins moralement) les colonisateurs ; cela s'exprime ici de façon physique, parfois monstrueuse.
     Le livre, construit avec la maestria de Silverberg, se place d'un point de vue plus mystique que politique. Il évoque bien sûr l'Afrique (et Au cœur des Ténèbres de Conrad), mais se concentre sur le repentir et la rédemption de Gundersen (les références chrétiennes sont explicites). La résolution du mystère de nature biologique ne surprendra pas les briscards de la SF ; Silverberg à ce moment (fin des années soixante) faisait des mondes de la science-fiction le cadre d'un projet plus proche du roman psychologique cher à la littérature générale du XXe siècle. Avec talent.

Pascal J. THOMAS (lui écrire)
Première parution : 1/9/2002
dans Galaxies 26
Mise en ligne le : 17/2/2004

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80918 livres, 95939 photos de couvertures, 76980 quatrièmes.
9457 critiques, 43951 intervenant·e·s, 1678 photographies, 3797 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.