Voici le premier volet d'une trilogie qui comprendra les meilleures nouvelles fantastiques publiées en France en revues mais jamais réunies en volume... de Robert Bloch, le maître du suspense et de la peur !
L'ombre du grand Lovecraft plane sur ces nouvelles (il est d'ailleurs l'un des personnages de ces histoires hantées par le surnaturel).
Deux nouvelles horribles consacrées à l'Egypte ancienne et à des divinités maléfiques...
Une maison du crime qui meublera vos cauchemars durant des nuits...
Une cage fort réjouissante pour tous ceux qui ont de longues incisives...
Un étrange voyage spatio-temporel...
Un personnage... presque humain !
Une petite fille trop douce pour être honnête... ou méfiez-vous des pièges innocents de l'enfance !
Un manuscrit qui raconte une histoire effroyable...
Un phare... hommage à Edgar Poe.
Le tout constituant un cocktail savamment dosé par le Maître de l'Horreur : fantastique, science-fiction, étrange... sans oublier l'humour (noir) toujours présent chez celui qui déclarait imperturbablement : « J'ai toujours gardé un cœur d'enfant... sur mon bureau, dans un bocal ! »
Onze nouvelles : le plaisir et l'effroi multiplié par onze.
Robert Bloch, né aux USA en 1917, devint à l'âge de quinze ans l'ami et le correspondant de Lovecraft qui l'encouragea à écrire. Les récits fantastiques de cette époque ont été réunis par Stéphane Bourgoin sous le titre Le démon noir (Clancier-Guénaud). Il n'a jamais cessé d'écrire depuis, devenant l'un des auteurs américains les plus doués et les plus lus dans les deux genres : fantastique et policier. Dans le premier, on peut lire de lui en France : Contes de terreur (Opta), Parlez-moi d'horreur, Retour à Arkham, La fourmilière (les trois volumes dans cette même collection), dans le second : L'écharpe, L'incendiaire, Le crépuscule des stars (Red Label), Le monde des ténèbres, Le boucher de Chicago (Série noire), La scène finale, Etoiles filantes, Le temps mort (Le miroir obscur), Psychose (Marabout) dont Alfred Hitchcock a tiré son film le plus célèbre, Un serpent au paradis (Fayard noir), et enfin Psychose II et L'éventreur dans la collection « Engrenage International » dirigée par François Guérif qui l'enrichit, ce mois-ci, de l'un de ses meilleurs romans : Autopsie d'un kidnapping. Robert Bloch est désormais, dans les deux domaines, l'un des auteurs américains les plus lus en France.
1 - François TRUCHAUD, Un regard fantastique, pages 5 à 8, préface 2 - Le Visiteur venu des étoiles (The Shambler from the Stars, 1935), pages 9 à 18, nouvelle, trad. Claude BOLAND-MASKENS 3 - Les Yeux de la momie (The Eyes of the Mummy, 1938), pages 19 à 32, nouvelle, trad. Jacques PAPY 4 - Scarabées (Beetles, 1938), pages 33 à 44, nouvelle, trad. Jacques PAPY 5 - L'Étrange voyage de Richard Clayton (The Strange Flight of Richard Clayton, 1939), pages 45 à 54, nouvelle, trad. Frank STRASCHITZ 6 - La Cape (The Cloak, 1939), pages 55 à 71, nouvelle, trad. Dominique MOLS 7 - La Maison du crime (House of the Hatchet, 1941), pages 72 à 88, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH 8 - Presque humain (Almost Human, 1943), pages 89 à 108, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM 9 - Irma la Douce (Sweets to the Sweet, 1947), pages 109 à 118, nouvelle, trad. Jacques PAPY 10 - L'Ombre du clocher (The Shadow from the Steeple, 1950), pages 119 à 139, nouvelle, trad. Claude BOLAND-MASKENS 11 - Manuscrit trouvé dans une maison déserte (Notebook Found in a Deserted House, 1951), pages 140 à 159, nouvelle, trad. René LATHIÈRE 12 - Le Phare (The Lighthouse, 1953), pages 160 à 174, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 13 - François TRUCHAUD, Bibliographie, pages 175 à 176, bibliographie
Critiques
Un artiste de la peur
La mode Robert Bloch continue à faire des ravages... pour le plus grand plaisir de l'irréductible amateur de fantastique (et de polars) que je suis. Bloch est un très grand monsieur dont l'humour n'a d'égal que sa capacité à vous faire frémir, ou tout au moins à faire germer en vous la petite graine d'inquiétude. Ceci est mon opinion et je la partage...
La sortie de son recueil Les yeux de la momie chez NéO (habillée d'une des délectables couvertures dont Nicollet a le secret) me donne l'occasion de parler du même coup d'un autre recueil de cet auteur, paru il y a un an chez Clancier-Guénaud : Le démon noir. Comme cet éditeur n'avait pas cru bon d'honorer ma demande de service de presse, je m'étais abstenu jusque-là d'en parler (il est normal que les éditeurs délicats aient la priorité sur les autres, n'est-ce pas ?). Mais, il se trouve que les liens entre ces deux livres sont tellement évidents que j'ai été obligé de revenir sur ma tentative de boycottage.
Le premier point commun entre ces deux recueils est que toutes les nouvelles qu'ils présentent datent d'avant la publication de Psychose (1959) et que, d'autre part, la grande majorité d'entre elles appartiennent à ce qu'on pourrait appeler la période d'apprentissage de l'auteur. Mais il ne faudrait pas croire pour autant que les deux anthologistes avaient la même idée en tête : François Truchaud présente avec Les yeux de la momie le premier volet d'une trilogie destinée à recueillir, dans l'ordre chronologique, les nouvelles traduites de façon éparse en France, alors que l'objectif de Stéphane Bourgoin était de faire un volume des textes de Bloch rattachés au fameux Mythe de Cthulhu.
Du simple point de vue de la qualité, le recueil de chez NéO est, sans nul doute possible, le meilleur des deux, ne serait-ce que parce qu'il propose des classiques de l'auteur tels que L'étrange voyage de Richard Clayton, La maison du crime ou Manuscrit trouvé dans une maison déserte (une des trois histoires de Cthulhu « empruntées » à Stéphane Bourgoin). L'humour très spécial de Bloch est omniprésent dans ce livre...
Par contre, le fan de Robert Bloch trouvera pour la première fois en français un bon nombre de nouvelles de jeunesse de l'auteur dans Le démon noir. Ceci pour la simple raison que celui-ci commença sa carrière dans l'ombre immense de son ami H.P. Lovecraft... Les serviteurs de Satan, une des trois meilleures nouvelles du livre avec La créature de l'horreur et Le sanctuaire du pharaon noir, est même une des fameuses « révisions » du Maître. Pour en revenir aux récits inclus dans Le démon noir, il faut bien avouer qu'ils ne brillent pas, sauf les trois cités plus haut, par leurs qualités... Mais on y trouve déjà, à l'état de traces brutes, ce qui fera en partie, plus tard, le style inimitable de l'auteur. Et c'est pour cela que ce recueil est important. Son intérêt historique est encore augmenté par la présence des notes de Lovecraft accompagnant sa révision des Serviteurs de Santan et par l'émouvant texte du discours prononcé en 1975 par Bloch, à la Convention Mondiale du Fantastique de Providence, en l'honneur de H.P.L.
Pour en terminer avec ce recueil, je ne peux m'empêcher de signaler qu'il est plus que largement inspiré de Mysteries of the Worm (Zébra, USA, 1981, edited by Lin Carter), au point même d'avoir comme prétendue préface la postface demandée à Robert Bloch par Lin Carter...