LA PORTE SUR UN AUTRE MONDE

 

Oserait-il l'ouvrir ? Il était ridicule de rester ainsi pétrifié, comme privé de volonté ! Mais il était dans l'incapacité de bouger. Il sursauta quand la trompe émit à nouveau ses sept notes plaintives. Le son lui parvenait à présent avec plus de force. Son cœur était un poing frappant à grands coups sa cage thoracique. Au prix d'un violent effort de volonté, il fit un pas en avant. Ses doigts agrippèrent la cannelure de cuivre et il poussa.

Les murs avaient disparu. Ils avaient cédé la place à un décor qu'il n'aurait pu imaginer. C'était comme une fenêtre ouverte par laquelle s'engouffrait la clarté du soleil. Des arbres qui ne pouvaient appartenir à la Terre bouchaient une partie du paysage. A travers les branches et les frondaisons, il appercevait un ciel d'un vert lumineux. Son regard s'abaissa vers le sol. Au pied d'un gigantesque rocher rouge et pailleté de quartz étaient massées six ou sept créatures de cauchemar...

     Critique tirée de la rubrique « Diagonales » signée par Alain Dorémieux

     Bonne idée qu'a eue Opta de rééditer, sous la jaquette d'« Anti-mondes », ce premier titre du cycle des Seigneurs du Cosmos, paru en 1969 dans « Galaxie-bis » et aujourd'hui épuisé dans cette collection. Trois autres romans sont venus depuis s'y ajouter dans « Galaxie-bis » : Les portes de la création, Cosmos privé et Les murs de la Terre, mais aucun n'avait l'impact du premier ni son ampleur de vision. Si donc vous ignorez encore les aventures fantastiques de Kickaha, démiurge à l'échelon cosmique, sur toile de fond épique et haute en couleurs, voilà une bonne occasion de les découvrir.