Theodore STURGEON Titre original : More Than Human, 1953 Première parution : New York, USA : Farrar, Straus and Young, 1953 Traduction de Michel CHRESTIEN Illustration de (non mentionné)
HACHETTE / GALLIMARD
(Paris, France), coll. Le Rayon fantastique n° (45) Dépôt légal : 1er trimestre 1957, Achevé d'imprimer : janvier 1957 Première édition Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 11,5 x 17,9 cm Genre : Science-Fiction
Lone est un simple d'esprit, doué de dons miraculeux qu'il essaie par tâtonnements. Une fillette étonnante, Jeanie, puis deux extraordinaires petites Négresses jumelles, Beanie et Bonnie, viennent chercher refuge dans son gîte au fond des bois. Et bientôt il y apporte un bébé mongolique au prodigieux génie.
Ainsi se forme un groupe qui est autre chose que la simple réunion d'êtres exceptionnels, rejetés par l'humanité normale. Ils ne se joignent pas les uns les autres comme des individualités séparées. Leur association les lie, par une sorte de symbiose, en une Unité d'un ordre supérieur, plus qu'humains.
Baby est le cerveau qui résout tous les problèmes, Beanie et Bonnie, les membres qui exécutent, Jeanie, le cœur, l'élément le plus humain, mais c'est Lone la tête qui dirige, et l'être multiple, surhumain, est un idiot.
Lone le sait par Baby. Il dresse un jeune garçon révolté, Gerry, pour prendre sa place. Malheureusement, il meurt trop tôt, par accident. Et ce ne sera qu'après maintes tribulations dramatiques que le groupe des Plus qu'Humains, devenu adulte, trouvera enfin, grâce à l'amour de l'humaine Jeanie, l'élément d'équilibre qui lui manquait pour devenir l'espoir d'une surhumanité.
L'audace de sa conception, l'insolite intervention de la télépathie, de la psychokinésie et autres pouvoirs extra-sensoriels dans les rebondissements d'une intrigue palpitante, ont valu — par vote presque unanime — à ce roman d'une rare originalité, l'International Fantasy Award, prix international de la Science-Fiction.
Les plus qu'humains, de Théodore Strugeon, se divise en trois parties. La première a pour personnage principal Tousseul, sorte d'attardé, qui réunit autour de lui un groupe d'enfants handicapés mentaux ou « sociaux ».ris individuellement, tous ces personnages semblent inadaptés à la vie en société, mais associés, ils forment une nouvelle entité, plus qu'humaine. D'où le titre du livre.
Dans le second chapitre, Gerry, télépathe furieux contre la société des hommes, remplace Tousseul à la tête du groupe. Il en apprend plus sur lui-même, et prend conscience de l'étendue de ses pouvoirs, mais surtout de ceux de cette étrange communauté dont il est la tête.
Bien évidemment, je ne révèlerai rien de la troisième partie, qui apporte un dénouement intéressant à cette histoire. Il y est question de l'acquisition, par les « plus qu'humains » d'un élément essentiel à tout être vivant, ultime pas vers la perfection.
Le style que Théodore Sturgeon a choisi pour écrire cet ouvrage est assez particulier, voire un petit peu déroutant dans les premières pages. En effet, il conduit le lecteur à se placer du point de vue des narrateurs. C'est donc littéralement dans la tête d'un colosse mentalement limité que l'on aborde cet ouvrage. Les phrases sont courtes et parfois bancales. Dans la partie suivante, le style est plus agressif, plus rapide. C'est donc une lecture surprenante mais néanmoins intéressante que nous offre l'auteur.
Ce livre ne se contente pas de raconter une histoire, mais propose un regard original sur le handicap et sur le pouvoir, ainsi que sur l'évolution humaine : quelle en sera la prochaine étape ? Elle se situe peut-être là où on l'attend le moins....
Théodore Sturgeon, auteur de nombreuses nouvelles, n'a fait que peu de romans. Il est relativement peu connu, car le plus gros de son œuvre a été rédigé avant l'apparition des prix littéraires récompensant des œuvres de science-fiction. Il a néanmoins été un modèle pour un autre grand nouvelliste fantastique : Ray Bradbury.